Le développement personnel pour les gens intelligents

La réalité subjective, la violence et la non-violence

la réalité subjective et la violenceLa perspective de la réalité subjective suggère que le monde entier — c’est-à-dire votre réalité physique apparemment objective — est une projection de votre propre conscience. Cette perspective suggère que la seule chose que vous pouvez vraiment changer, c’est vous-même. Si vous voulez aborder la question de la violence dans le monde, vous ne pouvez le faire que de l’intérieur. Travaillez sur la violence en vous et efforcez-vous de devenir une personne qui incarne la non-violence. Cela se traduit par une véritable responsabilité personnelle, plus importante que celle que l’on ressent généralement dans une vision du monde purement objective.

Prenons l’exemple de la fusillade opérée à Virginia Tech par un étudiant de 19 ans. Comment devons-nous interpréter cela ? Comment devons-nous réagir ?

Les interprétations et les réactions à de tels évènements sont fortement liées à la culture. Aux États-Unis, les médias de masse nous encouragent généralement à réagir comme suit :

1. Plonger dans un état de conscience basé sur la peur. « Oh mon Dieu. Voyez-vous cela ! »

2. Ressentir le choc, le dégout ou l’indignation. « Quelqu’un devrait faire quelque chose ».

3. Être assuré que la situation est en train d’être gérée. « Je vois des voitures avec des gyrophares et des gens en uniforme ».

4. Ne rien faire. « Content que ce soit fini. Qu’y a-t-il d’autre à la télé ? »

Si nous sommes toujours encouragés à agir, ce n’est pas de notre faute. C’est la faute au « système » qui encourage à attaquer n’importe quel mal extérieur causant ces problèmes. On présume que la cause de la violence vient du monde extérieur et que nous en sommes les victimes involontaires. Nous ne sommes pas responsables. La violence n’est imputable qu’à ceux qui commettent les attaques… ces gens fous qui, d’une façon ou d’une autre, pètent un câble comme le jeune coupable de la fusillade de Virginia Tech.

De temps en temps, un être humain perd la tête. Ce n’est jamais vous. Vous, vous êtes un citoyen… un consommateur… un contribuable. Cela fait de vous une personne bonne et normale par défaut. Continuez de manger votre hamburger et vos frites en attendant l’étreinte chaleureuse du film du soir. Et oh oui, si vous vous sentez un peu déprimé, voici quelques pilules que vous devriez connaitre. Ne vous inquiétez pas des effets secondaires, nous vous garantissons que ces pilules sont sans danger. Voyez simplement comme ces gens sont heureux !

L’indignation à la violence

On nous enseigne qu’il est socialement acceptable d’être scandalisé par certains évènements qualifiés de tragiques, comme le décès de 33 élèves. « Oh mon Dieu, oh mon âme ! Comment une telle tragédie a-t-elle pu se produire ? » Bien sûr, nous sommes encouragés à ne pas tenir compte du fait que 150 000 personnes meurent chaque jour sur cette planète. Peut-être que les 149 967 autres étaient censés être condamnés, alors tout va bien.

Il est peut-être encore plus acceptable d’investir un peu d’énergie pour s’attaquer « au problème ». « Joignez-vous tous à moi pour soutenir la règlementation des armes à feu ! Oui, bannissons ces mauvaises pièces de métal ! »

Ajoutez à cela un peu de philosophie et vous obtiendrez un algorithme d’indignation plus sophistiqué. « Seule la culture américaine rencontre ce problème parce qu’elle met en valeur la violence ».

Et puis il y a le motif d’indignation moralement juste. « Oh, les familles de ces pauvres victimes ! S’il vous plait, joignez-vous à moi pour faire un don pour les membres des familles des étudiants décédés ! » Envoyez un chèque à quelqu’un, et vous êtes une bonne personne.

Avant de commencer à rédiger ce courriel pour me remettre sur le droit chemin, permettez-moi de vous dire que je n’ai pas de problème avec l’approche objective. Si c’est votre système de croyances dominant, allez-y servez-vous-en. L’approche subjective, cependant, suggère que ces réponses n’auront pas beaucoup d’impact, que ce soit subjectivement ou objectivement. Tout ce qu’elles feront, c’est changer la manière dont le problème se manifeste, mais elles ne le résoudront jamais.

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L’approche subjective par rapport à la violence

L’approche subjective de la réalité suggère une interprétation différente des évènements, et donc une réponse différente. Il n’y a pas de monde « extérieur » qui soit séparé de vous. S’il y a de la violence dans le monde, c’est parce qu’il y a de la violence dans votre conscience. C’est parce qu’il y a un conflit dans vos propres pensées. Dans votre propre esprit, vous vous attaquez à vous-même, fragmentant votre conscience et dressant certaines parties de vous-même les unes contre les autres. Cela se manifeste dans le monde objectif sous diverses formes de violence. S’il y a une discorde à l’intérieur, il y a une discorde à l’extérieur. Il ne peut en être autrement.

Les évènements eux-mêmes sont neutres et sans importance. Même d’un point de vue purement objectif, une fusillade n’a pas de sens, et elle n’est certainement pas tragique, étant donné que « tragique » est une étiquette humaine subjective. Nos pensées et nos émotions donnent le sens. Si vous dites qu’un évènement est tragique, c’est la réalité que vous allez expérimenter. Cependant, il n’y a aucune loi universelle objective qui qualifie ces évènements comme tels. Vous choisissez les étiquettes parce que les évènements sont le reflet de pensées auxquelles vous résistez tout autant. Et si vous ressentez le besoin d’une validation sociale de vos propres pensées, vous trouverez aussi une multitude d’autres personnes partageant les mêmes idées pour vous soutenir. Par contre, la responsabilité de votre réaction repose toujours sur vos épaules.

À mon avis, l’approche subjective de la réalité est plus efficace que l’approche objective. Je ne dis pas qu’une perspective est juste et l’autre fausse. Je suggère toutefois que la perspective subjective est plus susceptible de mener à une action positive qui produit un changement réel, un changement qui semble en réalité bien des deux côtés. Rappelez-vous que pour que le changement se produise, il doit être personnel. Vous devez changer.

Voici une interprétation subjective possible d’un évènement extérieur apparemment violent :

1. Remarquez l’évènement. D’un point de vue subjectif, si vous ne remarquez pas l’évènement — s’il n’atteint jamais votre conscience — il ne s’est jamais produit.

2. Remarquez votre réaction émotionnelle à lévènement, le cas échéant. Comment vous sentez-vous ?

3. Acceptez la responsabilité de ce que vous avez créé. Vous et vous seul êtes responsables à 100% de cette manifestation. Pas le tireur. Pas les victimes. Juste vous. Si vous observez la violence dans votre réalité, c’est parce que vous avez des pensées violentes en vous. D’une certaine manière, vous êtes en conflit avec vous-même. Votre réaction émotionnelle est un indicateur de votre état intérieur. Par exemple, si vous êtes indigné par la violence, c’est parce que vous résistez et réprimez la violence en vous. Décrivez votre réaction à l’évènement externe, et vous aurez une bonne description de la situation interne qui l’a engendré.

4. Interprétez l’évènement. En quoi cet évènement est-il une projection de vos pensées ? Vous êtes le rêveur de cette réalité. Pourquoi faites-vous ce rêve ? Quels sont les principaux symboles et que signifient-ils ? Y a-t-il une leçon à tirer, et si oui, de quoi s’agit-il ? Par exemple, si vous voyez des personnes se faire tuer dans le monde, alors quelle partie de votre conscience avez-vous essayé de tuer ? Y a-t-il une partie de vous que vous refusez d’accepter et que vous voulez simplement faire mourir ?

5. Changez votre manière de penser. Si vous avez trouvé cet évènement désagréable et si vous ressentez le besoin de changer quelque chose dans le monde, alors que devez-vous changer en vous ? Comment pouvez-vous devenir le changement que vous aimeriez voir dans le monde ?

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la réalité subjective, c’était accablant de penser que je pouvais tout créer dans ma réalité, mais après un certain temps j’ai compris comment l’approche subjective me poussait à grandir davantage. Mon point de vue m’amène à assumer la responsabilité de tout ce que j’ai vécu. Donc, je ne rejetterais la responsabilité de la fusillade de Virginia Tech sur personne d’autre à part moi. De mon point de vue, j’ai tout manifesté tout ce qui s’est passé, et ma réaction relève de ma responsabilité et de mes choix.

Je n’entrerai pas dans les détails — cela nécessiterait un tout autre article — mais je peux facilement interpréter la fusillade qui a lieu à Virginia Tech comme un rêve qui a un sens pour moi. Par exemple, les chiffres clés (19 ans, 33 morts) sont significatifs pour moi. À 19 ans, j’ai pris la décision de changer de vie alors que j’étais assis dans une cellule de prison. À 33 ans, j’ai lancé StevePavlina.com.

La fusillade a eu lieu à la fin d’un weekend qu’Erin et moi avons passé à Sedona, en Arizona, ce qui a permis de déterrer et de finalement résoudre beaucoup de conflits internes au sujet de certaines décisions à venir. Je ne considère pas cet évènement comme étant tragique. Je ne me sens pas scandalisé, je ne veux pas que les gens soient punis, je n’ai pas le sentiment d’être dépendant de ce drame.

Bien sûr, je recevrai le flot habituel de courriels plein d’indignation pour avoir dit cela, mais pour moi cet évènement est parfait, et le fait de l’observer ne crée aucune résistance en moi. Je m’attends à ce que seule une poignée de personnes lisant ceci puisse comprendre cette perspective. En effet, je sais que le mouvement d’indignation est beaucoup plus acceptable sur le plan social, et mon refus de monter à bord créera peut-être de l’indignation. Je peux accepter aussi cela.

La réponse subjective

La réponse subjective consiste à travailler sur le changement intérieur, et cela se manifeste aussi comme un changement extérieur. Donc, si vous réagissez négativement à la violence, il vous est demandé de résoudre votre relation intérieure avec la violence.

Lorsque j’éprouve une réaction négative face à des actes de violence, je me tourne vers l’intérieur et je cherche la violence en moi, la violence que je réprime et que je refuse de reconnaitre. Quel que soit le chemin parcouru, il y a toujours un pas de plus vers plus de paix et de non-violence. Notre réponse émotionnelle nous indique où regarder.

Il y a plusieurs années, quand j’ai fait cela, j’ai regardé mes vêtements et j’ai remarqué mes chaussures et ma ceinture en cuir. Je suis végétalien depuis 1997, mais j’ai reconnu que j’avais encore des choses à améliorer. Aujourd’hui, je peux regarder et constater que je porte une ceinture et des chaussures fabriquées sans aucune matière animale. Aucun animal n’a donc dû être tué pour me vêtir. Ces articles coutent deux fois plus cher que leurs équivalents en cuir, et il y a quelques années, j’aurais facilement justifié le fait de ne pas dépenser cet argent supplémentaire.

Toutefois, aujourd’hui, je ne peux pas imaginer agir autrement. Cela n’a rien à voir avec l’argent. Un jour en effet j’ai regardé à l’intérieur de moi et je n’ai pas aimé ce que je voyais — une personne qui justifierait de faire du mal pour éviter de se causer du tort — et j’ai décidé de changer cela. Il ne s’agissait pas d’attaquer le problème « à l’extérieur ». Il était question de me débarrasser de la violence qui m’habitait. Cependant, cela se traduisait toujours par un changement externe, un petit pas vers un monde moins violent.

Peu de temps après, j’ai aussi augmenté mes dons mensuels réguliers à une association caritative végétalienne, non pas parce que j’essayais d’investir plus d’argent pour lutter contre les problèmes du monde, mais simplement parce que c’était une manifestation d’un sentiment accru de compassion en moi. C’est vraiment fascinant de constater comment les changements internes engendrent des changements externes. On pourrait dire que mes changements de mode de vie et mes dons vont entrainer des changements, mais je ne les considère pas du tout comme des causes. Ils font simplement partie de la manifestation extérieure. La vraie cause est un changement interne dans la conscience.

Lorsqu’elles sont vues sous le bon angle, les perspectives subjectives et objectives peuvent être en harmonie. Il suffit de comprendre qu’un changement subjectif précède toujours un changement objectif. Il est inefficace d’essayer de forcer un changement externe sans opérer de changement interne. Par exemple, il serait peu logique pour moi d’attaquer la violence dans le monde tant que la violence n’est pas encore résolue en moi. Combattre la violence par la violence n’engendre que plus de violence. Cependant, c’est l’acte même de lutter contre la violence interne qui manifeste la solution externe.

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Manifester des résultats objectifs

Les changements subjectifs internes se manifestent par des résultats objectifs externes. Si vous ne voyez pas de changements dans vos relations externes, alors vous n’avez pas changé à l’intérieur.

Par exemple, j’ai aidé des dizaines, voire des centaines de personnes à abandonner les produits d’origine animale et à changer de régime alimentaire. Je le sais parce que des gens m’ont écrit de longues lettres pour me parler de leurs changements. Certains ont arrêté de manger des vaches. D’autres ont arrêté de manger toute créature qui a une mère. D’autres encore ont tenté l’expérience et sont retournés à leur régime initial. Cependant, cela ne s’est pas produit parce que je m’attaquais au problème de la cruauté envers les animaux « là-bas » dans le monde. Cela arrive parce que je continue de travailler sur moi-même.

Chaque fois que j’éprouve de la résistance face à la cruauté que subissent les animaux, par exemple voir quelqu’un dévorer un gigot de poulet sans se soucier de la souffrance de l’animal, je sais que ce n’est pas l’autre personne qui est en cause. Ce n’est pas non plus le « système » qui fait du mal aux animaux. C’est simplement une projection de ma conscience. Le conflit se déroule en moi. Si je me tourne vers l’intérieur, je peux constater que je lutte vraiment avec mon propre manque de compassion. C’est pour cette raison que je suis contrarié de voir ce que les autres font — cela résonne avec quelque chose qui est déjà en moi. J’ai manifesté le tout pour m’aider à devenir plus compatissant.

La solution consiste à ne jamais attaquer ce que je perçois comme un manque de compassion ou de la cruauté de la part des autres. La solution, c’est de retravailler mes relations intérieures, d’arriver à une nouvelle compréhension du rôle que je veux que la compassion joue dans ma vie à savoir créer la paix au lieu de la douleur.

Lorsque je commence à travailler sur ces modèles, je finis par faire des changements au niveau personnel. Même si ma façon de penser change un peu, cela affecte mes actions et mes résultats et finit par créer un changement externe. C’est essentiellement ainsi que je m’efforce d’aider les gens à grandir — chaque fois que je remarque des problèmes chez d’autres personnes, je reconnais qu’il s’agit aussi de mes problèmes, et j’y travaille.

Il est vrai que vous devez devenir le changement que vous souhaitez voir dans le monde. Si une chose vous scandalise, réalisez que la source est en vous, et allez travailler sur vous-même. Curieusement, c’est la meilleure chose que vous puissiez faire pour régler le problème externe. Si vous voulez aider à régler les problèmes du monde, vous devez d’abord les régler en vous.

Article original écrit par Steve Pavlina.

En guise de complément par rapport au sujet de la non-violence, je vous invite à suivre la vidéo ci-après. Elle présente le résumé d’un ouvrage (La communication non-violente) sur la non-violence.

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