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Au début des années 60, Stanley Milgram, professeur à Yale, a fait une série de célèbres expériences psychologiques pour jauger le degré d’obéissance des gens devant l’autorité.
Un expérimentateur donnait des instructions à un volontaire pour faire passer un test à un sujet présent dans une autre pièce.
On tirait au sort pour savoir quel rôle jouerait chacun des deux « volontaires », mais les dés étaient pipés de sorte que le vrai volontaire ait à chaque fois le rôle d’administrateur du test et que le rôle du cobaye soit toujours joué par un acteur.
Cela donnait aux volontaires l’impression que le rôle qui leur était assigné était arbitraire.
Le volontaire pouvait entendre le sujet du test (autrement dit l’acteur), mais ne pouvait pas le voir.
Toutes les fois que le sujet-acteur répondait mal à une question du test d’obéissance, le volontaire avait pour instruction de lui administrer un choc électrique en appuyant sur un bouton présent sur un panneau de contrôle.
Ces chocs commençaient à un voltage très bas, mais à chaque mauvaise réponse ils augmentaient de 15 volts jusqu’à finalement atteindre 450 volts.
Ces chocs étaient factices et personne n’était blessé physiquement, mais les volontaires n’en savaient rien.
Quand ces chocs étaient administrés, le sujet dans l’autre pièce (que le volontaire pouvait donc entendre, mais pas voir) exprimait sa douleur de façon correspondante à la sévérité du choc, en se plaignant notamment de problèmes de cœur, en criant, et en tapant contre le mur.
Après avoir dépassé un certain voltage, le sujet qui recevait les chocs électriques devenait totalement silencieux (comme pour simuler l’inconscience ou la mort).
Même passé ce stade, le volontaire avait pour instruction de continuer à administrer les chocs.
L’expérience de Milgram avait pour but de voir jusqu’où une personne moyenne pourrait aller.
À quel stade refuserait-elle d’envoyer d’autres chocs, même si on lui en donnait l’ordre ?
Si vous n’avez jamais entendu parler de cette expérience, quelle prédiction faites-vous ?
Quel est selon vous le pourcentage de gens qui pourraient aller jusqu’au bout ?
Avant le lancement de la première expérience, d’anciens étudiants en psychologie interrogés par Milgram ont prédit qu’en moyenne 1,2% des volontaires au test iraient jusqu’à 450 volts.
Ils s’attendaient à ce que près de 99% des gens arrêtent avant ce stade en se disant que la plupart des volontaires n’étaient pas si sadiques.
Des psychiatres professionnels interrogés sur le même sujet avaient prédit qu’environ 0,1% des gens irait jusqu’à 450 volts, ce qui signifiait que 99,9% arrêteraient avant ce stade.
Quel a été le vrai résultat ?
Dans les faits, 65% des volontaires sont allés jusqu’au bout de ce test d’obéissance, ce qui impliquait d’appuyer sur le bouton de 450 volts pas seulement une fois, mais trois fois d’affilée.
Cette expérience a été reproduite de nombreuses fois avec des résultats fortement similaires même quand l’expérience a été mise à jour pour répondre à de nouvelles règles plus strictes, sur l’éthique des expériences.
Le taux d’obéissance aux ordres était généralement compris entre 61 et 66%, ce qui signifie que la plupart des gens allaient jusqu’au bout et administraient les chocs à 450 volts.
Milgram lui-même a rapporté 19 variations concernant l’expérience qu’il menait.
En modifiant différents facteurs, comme le fait qu’un autre volontaire opérant en binôme avec le premier (et joué lui aussi par un acteur) exprime de fortes objections et abandonne, ou obéisse jusqu’à la fin, Milgram a constaté que le taux d’obéissance pouvait augmenter ou diminuer.
Dans une de ces variations, il a réussi à atteindre un taux d’obéissance de 92,5%, alors que dans une autre il a réussi à descendre à 10%.
La pression des pairs avait une forte influence sur les résultats.
Il se trouve que le degré d’obéissance était le même pour les hommes et les femmes ; donc les femmes volontaires n’étaient pas plus obéissantes ou moins obéissantes que les hommes.
Au lieu d’obéir aveuglément ou d’être carrément sadique, le volontaire refusait généralement de continuer à partir d’un certain stade ; souvent autour de 135 volts.
En réponse à chaque objection formulée par le volontaire, celui qui menait l’expérience lui demandait de continuer en disant :
1. « Veuillez continuer s’il vous plaît ».
2. « L’expérience exige que vous continuiez ».
3. « Il est absolument indispensable que vous continuiez ».
4. « Vous n’avez pas le choix. Vous devez continuer ».
Si le volontaire refusait encore la cinquième fois, alors l’expérience était interrompue. Et évidemment, elle prenait fin si le volontaire refusait de façon plus véhémente à un moment; par exemple en se levant et en sortant de la pièce.
L’expérimentateur finissait donc par accepter ce refus, même si ce n’était pas de façon immédiate.
Il y avait également quelques réponses sur mesure que l’expérimentateur pouvait donner pour répondre à des types précis d’objections.
Par exemple, si l’objection concernait le fait qu’ils allaient provoquer des dommages irréparables au sujet, l’expérimentateur assurait au volontaire que même si les chocs électriques étaient forts, ils n’engendreraient aucun dommage physique permanent.
En participant à cette expérience, qui durait environ une heure, chaque volontaire touchait 4 dollars, ce qui était beaucoup pour l’époque.
À quel point êtes-vous nazi ?
Les expériences de Milgram ont été en partie conçues pour répondre aux procès des criminels de guerre nazis après la Seconde Guerre mondiale.
Est-ce que les nazis ont dû recruter des gens inhabituellement sadiques pour mettre leurs plans en œuvre ?
Ont-ils usé de la force et de la peur pour obliger les gens à obéir ? Ou est-ce qu’il est en fait beaucoup plus facile de pousser les gens à obéir à ce qu’ils perçoivent comme une autorité, même quand cela va à l’encontre de leurs valeurs ?
Je reviens d’un voyage de 30 jours en Europe, pendant lequel j’ai visité l’Allemagne, les Pays-Bas, et le Royaume-Uni.
C’était une progression intéressante de par son lien à la Seconde Guerre mondiale, étant donné que je suis passé de l’agresseur (l’Allemagne) à un pays occupé (les Pays-Bas) pour finir chez les vainqueurs (le Royaume-Uni).
J’ai visité des musées et sites touristiques en rapport avec la Seconde Guerre mondiale dans chaque pays.
J’ai également discuté avec les habitants de ces pays par rapport à leur perception de cette phase de l’histoire européenne.
Visiter les lieux et les sites sur lesquels se sont déroulées les batailles de la Seconde Guerre mondiale dont j’ai entendu parler à l’école et au cinéma tait une expérience fascinante.
J’ai visité un ancien bunker de la Seconde Guerre mondiale et j’ai traversé l’Annexe secrète où Anne Frank se cachait des nazis.
J’ai aussi exploré les centres de crise souterrains qu’utilisaient Winston Churchill et son staff.
Par ailleurs, j’ai pris des trains dans certaines des stations qui étaient utilisées pour transporter les juifs vers les camps de concentration.
En dehors de Pearl Harbor (que j’ai visité quand j’étais adolescent) et divers monuments commémoratifs, nous n’avons quasiment aucun site lié à la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis.
Je ne peux pas me promener à Las Vegas et indiquer des endroits où il y a eu des bombardements ou des batailles.
En revanche, quand je me promène dans certaines villes européennes, il est difficile de manquer ce genre de lieux.
Dans beaucoup de films américains sur la Seconde Guerre mondiale, les nazis sont décrits comme une société d’êtres maléfiques et sadiques.
On peut voir un super exemple de ce genre de portraits dans le film La liste de Schindler avec le personnage d’Amon Göth (joué par Ralph Fiennes).
Le véritable Amon Göth, qui était commandant d’un camp de concentration, allait jusqu’à faire payer leur propre exécution aux juifs, pour compenser via ces taxes le prix des balles utilisées pour les tuer.
Après la guerre il a été jugé comme criminel de guerre, déclaré coupable et exécuté par pendaison à 37 ans.
Si on en croit les rumeurs, il a fallu s’y prendre par trois fois pour le pendre, à cause d’erreurs de calcul concernant la longueur de la corde.
En tant que capitaine SS en charge d’un camp de concentration, Göth était le supérieur d’un grand nombre de personnes qui obéissaient à ses ordres.
Alors pourquoi ces gens lui obéissaient-ils ?
Et plus important encore, combien de facteurs (comme la peur de la punition) pouvons-nous supprimer sans pour autant empêcher les gens de continuer à obéir aux ordres de quelqu’un comme Göth ?
Stanley Milgram est parti à la découverte de vérités plus profondes.
Que faut-il pour que quelqu’un d’ordinaire passe outre sa conscience et obéisse à des ordres au point de blesser ou de tuer d’autres personnes ?
Il s’avère que pour la plupart des gens il n’en faut vraiment pas beaucoup.
Si quelqu’un prend un air autoritaire et dit quoi faire aux gens, il y en aura beaucoup qui voudront obéir, même si ses ordres contredisent leur sens de l’éthique ou de la morale.
D’après Milgram, « les gens ordinaires qui se contentent de faire leur travail, sans la moindre objection, peuvent devenir les agents d’un processus terriblement destructeur. De plus, même quand les effets destructeurs de leur travail deviennent absolument évidents, et qu’on leur demande de faire des choses incompatibles avec des normes fondamentales de moralité, relativement peu de gens ont les ressources nécessaires pour résister à l’autorité ».
L’approbation progressive
L’une des leçons les plus importantes des expériences de Milgram, c’est qu’une personne peut être amenée à progressivement court-circuiter sa propre conscience.
Les volontaires ne recevaient pas directement l’ordre d’administrer un choc électrique de 450 volts. À la place, ils commençaient avec un voltage qu’on remarque à peine.
Ils progressaient à partir de là en faisant de légères augmentations.
Les nazis utilisaient une stratégie similaire. Ils n’ont pas immédiatement commencé à envoyer des juifs dans les chambres à gaz.
Ils ont lentement changé le climat et la culture, en faisant par exemple énormément recours à la propagande.
Les nazis ont réduit progressivement les droits des juifs, augmenté leurs impôts. Ils ont isolé la communauté juive dans des ghettos, puis ont déplacé les membres dans des camps.
Ils ont commencé petitement et ont tourné la molette de plusieurs crans chaque année.
Les gens ont suivi avec passivité la mise en œuvre progressive de ce plan dont chaque étape était un peu plus forte que la précédente.
C’est intéressant d’observer certains changements sociaux qui se produisent aujourd’hui et qui nous frappent par leur progression graduelle.
Par exemple, Microsoft a doté sa Xbox One d’un système de caméra Kinect.
Ce dispositif a été intégré pour vous observer pendant que vous jouez.
Il peut contrôler de près vos mouvements oculaires, ce qui lui permet de déterminer quelle partie de l’écran vous regardez exactement.
De même, il peut enregistrer les petits changements dans les mouvements de votre corps, et peut même soi-disant détecter une augmentation de votre rythme cardiaque via vos réactions corporelles, ce qui lui permet d’indiquer quelles publicités peuvent vous affecter émotionnellement.
Il y a quelques années, un dispositif comme celui-ci aurait semblé inadmissible et incroyablement effrayant.
Nul doute que certaines personnes le perçoivent comme tel aujourd’hui. Toutefois, dans un contexte de progression vers plus de surveillance personnelle et moins de vie privée, l’intégration d’un tel dispositif vient marquer une avancée fondamentale.
N’est-ce pas un système mis en place dans l’unique but d’optimiser le divertissement ?
Oui, mais son introduction vous aide aussi à vous habituer à l’idée d’avoir un dispositif de surveillance chez vous ; dispositif qui vous observe, collecte des données sur vous, et vous récompense en accord avec les pratiques de conditionnement comportemental (en vous donnant par exemple des points pour avoir regardé des pubs).
Si vous n’êtes pas d’accord avec tout cela, vous pouvez désactiver certains paramètres dès le départ, mais évidemment tout le monde ne le fait pas.
La société va avoir le temps de s’habituer à chaque étape vers la fin de la confidentialité, tout comme les volontaires de l’expérience de Milgram se sont habitués à chaque étape de l’expérience.
Vous pourriez vous y opposer verbalement évidemment, mais vos objections verbales ne seront pas une solution si vous tolérez quand même le résultat sur le long terme.
Comme l’a découvert Milgram, quasiment tout le monde émet des objections à un certain stade, mais la plupart obéissent quand même.
Autre exemple, les Google Glass, qui devraient sortir d’ici peu.
Ce gadget a déjà été interdit dans de nombreuses entreprises, dont les casinos de Las Vegas, principalement parce qu’il peut fonctionner comme un indésirable dispositif de surveillance.
Google prétend que les problèmes de vie privée soulevés par ces lunettes sont exagérés.
La réalité est toutefois que les caméras des téléphones portables sont déjà omniprésentes dans nos vies, et c’est une simple étape logique dans cette progression.
Évidemment, si diverses autorités nous disent que les prochaines étapes ne posent pas de problème, qu’il n’y a rien dont on puisse s’inquiéter, alors c’est que tout va bien, n’est-ce pas ?
Je ne dis pas que c’est une chose terrible en soi.
Cependant, je pense bel et bien que ce sont des exemples intéressants pour illustrer la façon dont l’approbation progressive peut être utilisée pour modifier le comportement des gens, une étape après l’autre.
Quand les gens émettent des objections, cela ne met pas nécessairement fin à la progression.
Cela signifie simplement qu’ils pourraient avoir besoin de plus de temps pour s’habituer à l’étape actuelle avant de passer à la suivante.
Les objections verbales pourraient ralentir la progression, mais elles ne sont pas assez efficaces pour la stopper.
Un travail discutable
Si Milgram pouvait pousser les gens à infliger des chocs électriques douloureux/mortels en faisant en sorte qu’une figure d’autorité leur dise de le faire, vous pourriez imaginer que c’est encore plus facile de pousser les gens à poser des actes moins extrêmes (mais tout aussi discutables), comme travailler de longues heures contre une mauvaise paie en faisant des tâches répétitives et vide de sens.
Même si beaucoup de gens opposent naturellement des objections au fait de passer beaucoup de temps à faire un travail vide et dans lequel ils ne s’épanouissent pas, ils le font quand même si quelqu’un leur dit de le faire.
La plupart des gens n’aiment pas le travail qu’ils font, mais ils pointent au travail, même si les perspectives de gain ne sont pas très motivantes.
Et si vous avez envie de démissionner, mais que votre employeur, vos parents, ou toute autre figure perçue comme autoritaire s’y opposent ?
Allez-vous vous contenter d’obéir et de retourner au travail s’ils disent quelque chose comme :
1. « Ne démissionne pas s’il te plaît »
2. « Nous avons besoin que tu continues à travailler »
3. « Il y a beaucoup de gens sans emploi. Tu devrais t’estimer heureux d’avoir un travail »
4. « Tu n’as pas le choix. Tu dois continuer à travailler »
Il est en fait facile de pousser les gens à faire un travail vide de sens.
La plupart du temps, tout ce qu’il vous faut pour ce faire, c’est de trouver une figure d’autorité, comme un employeur qui leur ordonnera de le faire ; et ils le feront.
Est-ce un piège dans lequel vous êtes tombé ?
Des relations discutables
Un autre domaine où les gens succombent à une autorité court-circuitante, c’est leur vie sentimentale.
Et si vous voulez rompre, mais que votre partenaire s’y oppose ?
Et si votre famille (ou la famille de votre partenaire) s’y oppose ?
Que feriez-vous si vos amis communs s’opposaient également à votre volonté de rompre ?
Et si vous aviez le sentiment que la société en général s’oppose à votre désir de rompre ?
Et si vous êtes mariés ?
Avez-vous les ressources intérieures nécessaires pour prendre cette décision vous-même sans être court-circuité par qui que ce soit d’autre ?
Ce qu’il y a de particulièrement intéressant dans les expériences de Milgram, c’est que pratiquement tous les volontaires ont résisté d’une façon ou d’une autre.
Ils remettaient verbalement en question cette expérience.
Ils transpiraient, se tortillaient sur leur chaise, grognaient, ou s’enfonçaient les ongles dans la peau.
Certains ont même renoncé aux 4 dollars de paiement. Quelques-uns ont même fait des crises.
L’expérience a causé des signes évidents de stress et de l’inconfort chez les volontaires. Pourtant la majorité d’entre eux a quand même obéi jusqu’à la fin.
Nous voyons cela tout le temps quand les gens restent coincés dans des emplois ou des relations dans lesquelles ils ne sont pas épanouis.
Ils montrent en effet des signes évidents de détresse.
Certains se plaignent. Quelques-uns font des crises de nerfs. D’autres encore lisent sans cesse des choses qui pourraient les aider, pour trouver un moyen de se sortir de là.
Pourtant la majorité reste quand même dans ces situations, manquant de la force intérieure nécessaire pour démissionner.
Permettez-vous à quelqu’un dans votre vie d’exercer une autorité sur vos décisions sentimentales ?
Avez-vous besoin de l’approbation de quiconque ?
Craignez-vous la désapprobation de quelqu’un ?
Les étudiants et l’autorité
Beaucoup d’étudiants connaissent une période de grand stress pendant les examens.
Des professeurs et administrateurs pleins d’autorité leur ont dit qu’ils doivent être évalués et que les examens sont nécessaires.
Pourtant, l’apparente nécessité des examens est une illusion créée par la vie académique. En dehors de ce domaine, la méthode académique des examens est largement insignifiante.
Personne en dehors de l’école ne se soucie des examens que vous avez ou de la raison pour laquelle vous devez les passer.
En fait, beaucoup de gens considèrent que le processus d’évaluation académique est absurde et dysfonctionnel.
Pendant mon premier cursus universitaire, j’ai détesté les examens. J’ai donc refusé de participer à la plupart d’entre eux.
Comme on pouvait s’y attendre, j’ai échoué dans plusieurs matières et je me suis très vite fait renvoyé.
Toutefois, j’ai réalisé que la décision de prendre part ou non aux examens ne dépendait que de moi.
Personne ne m’a jamais forcé à passer un examen — c’est moi qui prenais toujours la décision.
Je pouvais voir que des techniques de conditionnement comportemental étaient utilisées pour me pousser à agir d’une certaine manière, avec des récompenses et des punitions à la clé.
Une fois que j’ai vu clair dans ce jeu idiot, j’ai compris que j’étais libre de choisir si je voulais ou non jouer le rôle de l’étudiant universitaire, conscient que ce choix était entièrement de mon ressort et qu’il était impossible que quiconque me force à passer un examen si je ne voulais pas le faire.
Cela s’est révélé être un changement mental très puissant.
Quand je suis retourné à l’université plus tard, il m’était plus facile de réussir mes examens sans stress indu et généralement sans avoir besoin de passer trop de temps à étudier.
J’ai compris que me soumettre aux examens était toujours un choix personnel et non pas une chose que je devais faire.
Je ne passais un examen que si je choisissais de le faire.
Comme récompense pour aller à certains examens, vous pouvez recevoir un bout de papier qui atteste que vous avez appris quelque chose, mais vous avez probablement oublié la majeure partie de ce que vous avez appris pour obtenir ce bout de papier seulement une semaine après ces examens.
Le but des examens est de convaincre temporairement certaines personnes que vous savez ce qu’elles veulent que vous sachiez.
Ce que ce bout de papier dit en réalité est que vous êtes obéissant devant l’autorité et que vous allez faire ce qu’on vous demande et passer les examens qu’on vous demande de passer ; une chose que beaucoup d’employeurs recherchent.
Si toutefois la soumission à une telle autorité n’est pas une chose à laquelle vous accordez de l’importance, alors ce bout de papier n’aura presque aucune utilité à vos yeux.
J’en ai un dans une boîte dans mon garage datant de mon époque universitaire, et personne n’a jamais demandé à le voir.
Avec le recul, je considère que les efforts requis pour l’obtenir sont globalement une perte de temps, même si je l’ai fait plus vite que la plupart des gens.
Accessoirement, si vous voulez quand même obtenir ce bout de papier et si vous êtes attiré par la possibilité d’obtenir un diplôme plus vite que la normale, je vous invite à découvrir ces 10 astuces pour les étudiants à l’université.
Si vous êtes actuellement un étudiant, je vous encourage à prendre conscience que personne n’a d’autorité sur vous.
En réalité vous n’êtes pas obligé d’aller en cours, de passer des examens et de faire des tâches inutiles.
Y participer relève de votre choix, et personne ne peut vous forcer à jouer le rôle de l’étudiant universitaire si vous ne le voulez pas.
Le mieux que les gens puissent faire, c’est d’appliquer des techniques de conditionnement comportemental pour essayer de vous pousser à vous soumettre à leur autorité, mais si vous voyez clair dans leurs jeux idiots de récompenses et de punitions, ces techniques deviennent inefficaces sur vous.
Vous pourriez quand même choisir de jouer au jeu académique pour des raisons personnelles, ce qui ne pose aucun problème.
Ne tombez simplement pas dans le piège qui consiste à penser que vous êtes obligé de suivre un seul de ses aspects.
Tout dépend de ce que vous voulez !
Pleine conscience
Maintenant que vous en savez plus sur la tendance qu’ont les êtres humains à obéir à l’autorité même quand ils peuvent y opposer de fortes objections, comment gérer cela ?
La première étape consiste à être conscient des domaines de votre vie où vous succombez peut-être déjà à la pression de l’autorité et où vous la laissez court-circuiter votre morale, votre éthique, vos valeurs, ou vos désirs.
Si vous accordez de la valeur à votre temps, alors déterminez les domaines dans lesquelles vous ressentez une pression qui vous pousse à le gaspiller ou à l’investir dans des activités ou engagements qui ne sont en fait pas importants pour vous.
Par exemple, combien de temps avez-vous passé sur les réseaux sociaux ou sur internet cette semaine ?
Était-ce une décision consciente de votre part, ou est-ce que vous vous comportez de cette façon parce que quelqu’un ou quelque chose d’autre vous a conditionné à agir ainsi, en agitant devant vous des récompenses comme des mises à jour sur l’actualité, des informations ou l’illusion d’une pseudo-connectivité ?
Si vous accordez de la valeur à la liberté, déterminez les domaines de votre vie dans lesquelles on vous a encouragé à abandonner une partie de cette liberté via des méthodes qui vous mettent mal à l’aise.
Que vous sentez-vous obligé de faire cette semaine ? Quels sont vos « devoirs » ?
S’agit-il de besoins réels que vous avez décidé de satisfaire ou est-ce qu’on vous a progressivement attiré dans un piège de sorte que vous cédiez votre pouvoir inutilement ?
Par exemple, avez-vous consciemment choisi de vous endetter autant que vous l’êtes maintenant ou est-ce qu’on vous a subtilement incité à le faire, une étape à la fois ?
Quels sont les domaines de votre vie qui provoquent chez vous des signes de détresse ?
Qu’est-ce qui vous amène à transpirer, vous plaindre ou ronger vos ongles ?
Quels aspects de votre vie provoquent chez vous l’équivalent de crises légères ?
Remarquez les choses en vous qui s’opposent à l’état de votre réalité.
Y a-t-il encore un domaine où vous obéissez à un genre d’autorité, même si vous n’êtes pas heureux des résultats ?
Faire preuve de pleine conscience et reconnaitre votre tendance à vous soumettre à l’autorité (même s’il est difficile d’accepter que vous l’ayez fait dans beaucoup trop de domaines) améliorera votre niveau d’alignement avec la vérité.
Au début cet exercice peut vous mettre un peu mal à l’aise.
Toutefois, je vous recommande de ne pas vous laisser retomber dans le déni et l’ignorance.
Faites de votre mieux pour garder ce niveau de conscience, même si vous ne vous sentez pas encore prêt à agir pour l’instant.
Une expérience de Milgram avec un seul volontaire prenait environ une heure.
Cela ne laissait pas beaucoup de temps aux gens pour réfléchir à leurs décisions ; ils étaient pris dans une situation de haute-pression.
Dans la vie réelle cependant, vous avez plus de chances d’avoir du temps pour faire une pause et réfléchir à vos décisions.
C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les décisions professionnelles et sentimentales.
Utilisez ce temps de réflexion à votre meilleur avantage, et apprenez à avoir confiance en vous dans ces petits espaces calmes où l’influence de ce qui peut être perçu comme une figure d’autorité extérieure est minime.
Intéressez-vous par exemple à ce que vous ressentez par rapport à votre travail quand vous n’êtes pas au travail.
Remarquez comment vous vous sentez par rapport à votre relation amoureuse quand votre partenaire n’est pas là.
Pendant ces instants de calme, vous pouvez faire une évaluation plus juste de vos sentiments.
Rechercher du soutien
La pression des pairs a certainement joué un rôle dans certaines des expériences de Milgram, en augmentant ou en diminuant le niveau d’obéissance.
Ce qu’il y a de bon dans la pression des proches, c’est que vous pouvez consciemment créer une pression similaire pour aller dans le sens de vos désirs.
Si vous en avez la possibilité, cherchez le soutien des autres.
Quand votre voix intérieure est étouffée par la voix assourdissante d’une quelconque autorité, cherchez à vous connecter à des personnes qui ont déjà vécu une situation similaire et qui s’en sont déjà sorti.
Ciblez en particulier les gens qui ont déjà obtenu les résultats que vous désirez, comme une carrière épanouissante, une relation heureuse, ou des études sans stress, et demandez-leur conseil.
Demandez-leur ce qu’ils feraient dans votre situation, et pourquoi.
Voyez si leurs réponses résonnent en vous.
Vous allez souvent remarquer, en parlant avec ces personnes, qu’elles ont des attitudes très différentes vis-à-vis des mêmes autorités qui ont tendance à vous dominer.
Je vis cela tout le temps (moi qui suis déjà de l’autre côté de la barrière) quand les gens partagent leurs défis actuels avec moi.
Ils tombent constamment dans le piège de céder leur pouvoir à une soi-disant autorité extérieure.
Souvent, ils ne réalisent même pas qu’ils peuvent choisir de désobéir, et qu’une fois qu’ils dépassent leur résistance, tout se passe bien.
Désobéir à une autorité pourrait sembler très difficile avant que vous le fassiez, mais après coup vous allez regarder en arrière et vous en vouloir d’en avoir fait une si grosse affaire.
Bien des fois, tout ce qu’il faut faire, c’est répondre « non ».
L’étudiant ne peut pas changer sa matière principale à l’université parce que Papa et Maman seraient déçus.
Une relation malsaine ne peut pas prendre fin parce que le partenaire dans le besoin en souffrirait.
On ne peut pas démissionner d’un emploi merdique parce que la banque doit continuer à recevoir ses remboursements de prêts mensuels.
Vous êtes l’autorité dans votre vie, pas vos parents, pas votre partenaire et pas votre banque.
Vous pouvez vous attendre à ce que les autres appliquent des techniques de conditionnement comportemental pour vous pousser à accomplir leurs souhaits.
Les parents le font, les partenaires, les employeurs et les banques également.
Pourtant, au final ils sont tous impuissants ; ils ne peuvent pas vous forcer à faire quoi que ce soit.
Le seul moyen qu’ils ont pour vous pousser à obéir à leurs ordres, c’est de parvenir à vous faire croire que vous devez le faire.
Ils vous ordonnent d’obéir, et vous le faites.
Cependant, à l’instar des volontaires obstinés des expériences de Milgram qui ont refusé d’aller jusqu’aux 450 volts, vous êtes toujours libre d’arrêter à tout moment d’administrer ces chocs électriques.
La bonne nouvelle, c’est que vous n’êtes pas seul.
D’autres personnes seront ravies de vous soutenir sur cette voie si vous choisissez de demander de l’aide.
Gardez toutefois à l’esprit qu’il ne s’agira pas des mêmes personnes qui vous ont forcé à leur obéir par le passé.
N’allez donc pas chercher de l’aide auprès des mêmes autorités qui ont passé leur temps à vous donner des ordres.
Si vous allez vous plaindre à Amon Göth, vous recevrez une balle pour votre insubordination.
Changer graduellement
N’ayez pas l’impression que vous devez faire un énorme changement du jour au lendemain.
Il est plus réaliste de chercher à évoluer graduellement, étape par étape.
Dans les expériences de Milgram, même les sujets qui s’opposaient et arrêtaient ne le faisaient pas généralement de façon immédiate.
Leur résistance a augmenté graduellement au fur et à mesure que l’expérience avançait.
À mesure que la voix de leur conscience est devenue plus forte, leur volonté d’obéir aveuglément à l’autorité a diminué.
Pendant les 5 ans d’occupation nazie aux Pays-Bas, les Hollandais ne sont pas immédiatement passés à la résistance maximum.
Au début ils ont essayé d’accepter l’occupation et de s’y adapter, mais au fur et à mesure que les nazis sont devenus plus oppressifs, les Hollandais ont poussé en retour avec des niveaux accrus de résistance.
Ils ont par exemple aidé des gens à se cacher, imprimé des journaux clandestins, fait de l’espionnage, du sabotage et de la résistance armée.
Les membres de la résistance hollandaise ont aussi cherché à collaborer et à coordonner leurs efforts pour se soutenir mutuellement.
Ils étaient plus faibles individuellement, mais collectivement ils pouvaient se soutenir les uns les autres en résistant à l’occupation pendant le long voyage qui a mené à la libération.
Démolir toute autorité non autorisée
Au final la tâche qui vous attend, c’est de démanteler les formes extérieures d’autorité que vous n’avez plus envie d’accepter.
Un mémorable acte de rébellion dans ma vie s’est produit quand j’avais 17 ans et que j’ai réalisé que je ne croyais pas réellement au charabia religieux dont on me gavait depuis mon enfance.
Pendant les premiers mois, j’ai gardé cela pour moi, car je n’avais personne dans ma vie à qui je pouvais me confier sans problème.
Quand j’ai fini par partager ouvertement et honnêtement mes croyances, la réaction des autres a été négative, comme je le prévoyais.
Au départ cela a été un moment stressant pour moi.
Ce qui m’a permis de continuer, c’est la certitude que j’avais d’être dans le vrai ; et cette certitude, je l’ai largement créée intérieurement.
J’ai connu un changement puissant quand j’ai arrêté de céder mon pouvoir à d’anciennes figures d’autorité que je percevais dans ma vie.
J’ai arrêté de croire qu’elles étaient plus intelligentes ou plus sages que moi.
Je me suis finalement permis de croire qu’elles pourraient avoir tort, se tromper ou se leurrer.
En les voyant comme faillibles, je ne les voyais plus comme des autorités dignes d’estime.
En d’autres termes, je leur ai enlevé leur précédente autorité.
J’ai abrogé leur permission d’avoir une quelconque autorité sur moi.
Une fois que j’ai effectué ce changement dans ma façon de penser, j’ai eu le pouvoir de penser et de choisir par moi-même et aucune tactique de conditionnement comportemental (les récompenses et les punitions) ne m’a fait céder.
Quand les gens ont remarqué ce changement en moi et réalisé qu’ils n’avaient plus la permission d’exercer une telle autorité sur mes réflexions et mon comportement, ils ont rapidement abandonné leurs tentatives pour me contrôler.
Je ne leur ai en fait pas laissé le choix.
Le pouvoir de l’expérience de Milgram reposait sur le fait que les volontaires croyaient en l’autorité de l’expérimentateur.
En donnant la permission à cette personne d’exercer une autorité sur leurs décisions, ils ont cédé leur pouvoir et sont même allés jusqu’à nier leur responsabilité dans le tort causé.
Cela leur a permis de justifier leur participation en se décrivant comme étant de simples rouages de la machine.
Une façon de se retirer d’une telle expérience avant la fin consiste à placer toute personne qui tente de revendiquer une autorité sur vous à un échelon inférieur au vôtre sur l’échelle mentale de l’autorité.
Ne démarrez pas l’expérience en vous disant que l’expérimentateur est plus intelligent ou plus sage que vous.
Dites-vous qu’il pourrait se tromper, avoir tort ou que son opération pourrait ne pas être éthique.
Dites-vous que vous pourriez avoir raison.
Arrêtez de douter de ce que votre propre esprit vous dit.
Quelle personne ou quelle chose avez-vous laissée exercer sur vous une plus grande autorité que vous-même sur votre vie ?
Si une personne ayant le statut d’autorité vous dit que quelque chose est bon, mais qu’au fond vous êtes effrayé par ses actes, est-ce que vous la suivrez ou est-ce que vous écouterez votre cœur et répondrez non ?
Et si la majeure partie de vos amis et proches entre dans la danse ?
Allez-vous succomber à ce genre de pression des proches, même si vous avez la sensation que quelque chose ne va pas ?
Remarquez que le mot autorité contient étymologiquement le mot auteur.
Exercer de l’autorité sur votre vie, c’est devenir l’auteur de votre vie.
Vous ne pouvez pas être consciemment l’auteur d’une grande partie de votre vie si vous laissez quelqu’un ou quelque chose d’autre avoir de l’autorité sur vous.
Il ne suffit pas de s’opposer à la mauvaise utilisation de l’autorité.
Presque tout le monde finit par exprimer son opposition à un moment ou à un autre.
Les gens marquent leur opposition, mais continuent pourtant d’obéir aux ordres.
À un moment, vous devez être capable de vous opposer et de désobéir.
Cela implique d’obéir à votre propre direction intérieure avant d’obéir aux demandes de toute personne pouvant revendiquer le statut d’autorité extérieure.
Si on aborde le sujet de façon subjective, il n’y a pas d’autorité extérieure.
Ce qui vous arrive à l’intérieur (dans votre propre esprit) est ce qui vous stresse.
Ce stress nait uniquement du fait que vous essayez de nier votre propre pouvoir et votre propre autorité, de vous affaiblir et ensuite d’agir comme le rouage d’une machine.
C’est stressant parce que cela contredit votre véritable nature.
La vérité est que vous êtes très puissant, créatif, et que si vous désirez changer certains aspects de votre réalité qui ne vous conviennent pas, vous pouvez le faire.
Par contre, pour y arriver, vous devez reconnaitre et accepter votre pouvoir.
Si vous n’aimez pas la façon dont le monde se comporte actuellement, vous pouvez vous lever et faire quelque chose pour changer les choses.
Faire semblant d’être une victime des circonstances ne correspond pas à ce que vous êtes.
Devenir une autorité
Si vous rendez impuissantes les fausses autorités de votre vie et que vous devenez votre propre autorité, vous allez commencer à vivre l’envers de l’expérience de Milgram.
Au lieu d’être l’infortuné témoin des évènements, vous allez rapidement trouver des gens pour suivre votre exemple.
C’est là que le jeu de l’autorité devient bien plus intéressant.
Au lieu d’être un suiveur aveugle, vous pouvez vous transformer en leader conscient.
En étant l’auteur de votre propre vie de façon plus proactive, vous allez inspirer les autres et leur donner envie de suivre votre exemple.
Je pense que c’est la peur secrète de beaucoup de gens en ce qui concerne l’autorité.
Une fois que vous récupérez votre autorité personnelle, vous avancez de façon naturelle vers une plus grande responsabilité publique.
Quand vous prenez en main votre vie, vous attirez des gens qui veulent suivre votre leadership et faire quelque chose de similaire.
Vous n’aurez même pas à essayer de les attirer, ces gens viendront à vous d’eux-mêmes.
Si vous savez à l’avance que le fait de reprendre en main votre propre vie va inspirer les autres à vouloir en faire de même, est-ce une chose que vous pouvez accepter ?
Avez-vous envie d’endosser ce rôle de leader ?
Pouvez-vous accueillir toutes les implications de ce rôle dans votre vie ? Ou préfèreriez-vous jouer au suiveur pendant un moment ?
Vous pouvez suivre, ou vous pouvez mener, mais il n’y a pas beaucoup de place entre ces deux positions.
Si vous n’avez pas envie de mener, vous allez finir, par défaut, par suivre.
Si vous avez envie d’être un meneur, alors comment allez-vous vous y prendre ?
Quand les gens reconnaitront l’autorité que vous avez sur vous-même et que cela les attirera, comment allez-vous gérer cela ?
Tenterez-vous de les ignorer ? Ou accepterez-vous une telle responsabilité ?
Serez-vous prêt à faire de votre mieux ?
Allez-vous abuser de votre nouvelle position et devenir un sadique ?
L’un des bénéfices du leadership, c’est que vous pouvez apprendre beaucoup plus de choses à propos de votre propre parcours quand vous avez la chance de le voir reflété en ceux qui cherchent à vous rejoindre.
Tout comme les expérimentateurs de Milgram pouvaient constater quand les volontaires stressaient en réponse aux demandes non éthiques qui leur étaient faites, vous pouvez aussi évaluer la prise en main de votre vie grâce aux retours du public, mais sans pour autant céder votre pouvoir aux auteurs de ces retours.
Considérez les retours des autres comme des contributions. Mais prenez vos propres décisions avec votre sentiment d’autorité, de sagesse et de conscience.
Réclamer votre pouvoir
Il se trouve que Stanley Milgram n’avait que 27 ans quand il a commencé à faire sa fameuse expérience (il est mort à 51 ans).
Ne faites donc pas l’erreur de penser qu’il s’agissait d’un vieux professeur ratatiné.
Pour son époque, il était plutôt vu comme un fauteur de troubles qui secouait le statu quo en remettant en question les croyances des gens.
À force d’aller à contre-courant, Milgram a également subi une forte pression basée sur l’autorité.
Il a quitté Yale pour Harvard, mais on lui a refusé la titularisation à Harvard ; probablement en raison de la nature controversée de ses expériences.
On lui a également refusé l’adhésion à l’American Psychological Association pendant un an.
Beaucoup de pairs de Milgram ont contesté l’éthique de ses expériences parce qu’elles provoquaient un énorme stress chez les volontaires qui y prenaient part.
Pourtant la plupart des participants d’origine, quand on les a interrogés à ce sujet plus tard, ont avoué être heureux d’avoir pris part à cette étude.
Certains d’entre eux ont même voulu travailler avec Milgram.
Ils ont compris la portée de son travail, même si l’aider dans ses recherches avait été stressant.
Si les expériences de Milgram étaient réellement contraires à l’éthique, alors n’est-il pas également contraire à l’éthique que des professeurs utilisent leur autorité pour stresser les étudiants avec des examens et des diplômes ; que des entreprises contrôlent leurs employés avec des récompenses et des punitions ; et que des parents demandent que leurs enfants se plient aux traditions et aux attentes familiales ?
À quel moment est-il bon d’utiliser des tactiques psychologiquement stressantes pour contrôler le comportement de quelqu’un d’autre ?
Quand ces tactiques stressantes sont utilisées sur vous pour vous manipuler et vous pousser à vous comporter d’une certaine façon, essayez de les reconnaitre pour ce qu’elles sont : une invitation à céder votre pouvoir.
Réalisez que vous pouvez toujours décliner cette invitation, réclamez le pouvoir que vous exercez sur votre propre vie, et faites vos propres choix conscients.
Même si la plupart des gens continuent à céder leur pouvoir, rien ne vous force à les suivre.
Vous pouvez arrêter les chocs électriques dès que vous le voulez.
D’ailleurs, ces chocs électriques n’ont jamais été réels. 😉
Article original écrit par Steve Pavlina.
Il y a quelque temps, j’ai rencontré et interviewé le célèbre écrivain Robert Greene qui a beaucoup travaillé sur les questions du libre arbitre et du politiquement correct notamment. Cet interview, que je vous invite à regarder, vient compléter à la perfection le contenu de cet article. Bon visionnage !
Merci pour cet article qui permet de se poser (ou reposer) pluieurs questions importantes, au niveau sociétal et individuel. Sur quels points laisoons-nous d’autres (politiques, industriels, lobbys) nous imposer des normes en matière de sécuruté, d’alimentation….?
Comment se réapproprier sa conscience, sa capacité de choix et son leadership personnels ?
Bonjour Olivier,
L’article de Steve est vraiment intéressant, j’ai prit beaucoup de plaisir à le lire et j’aimerais le partager mais je vois qu’il n’y a aucun bouton de partage. Est-ce normal ? Je veux faire découvrir cet articles à un maximum de personnes ! :p
Bonjour Olivier,
Bravo pour Steve, Je crois que cette expérience sur l’obéissance a dévoile la source toutes les tares de l’humanité. C’est édifiant.
Chabane