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La nuit dernière, j’ai fait un rêve lucide et c’était vraiment intéressant. Cela a commencé comme un rêve normal impliquant une bande de voleurs qui dérobaient des objets dans une grande maison. J’essayais de déjouer le plan des voleurs. À un moment donné, j’ai réalisé que je rêvais et le rêve est donc devenu un rêve lucide. Après cela, j’ai ignoré les voleurs et j’ai décidé d’essayer quelque chose d’intéressant.
Au lieu de revêtir de super pouvoirs et de m’envoler dans tous les sens, je voulais voir si je pouvais faire en sorte que les personnages présents dans mon rêve deviennent eux-mêmes lucides. Pourrais-je leur faire comprendre que nous étions ensemble dans le même rêve et leur faire dépasser leur rôle de rêve préétabli ? Pourrais-je leur faire admettre que notre réalité commune était un rêve ?
Je suis sorti de cette maison et j’ai trouvé des personnages avec qui interagir, mais ils avaient l’air plutôt stupides. Ils ont agi comme des personnages non-joueurs qui ne pouvaient pas gérer les évènements hors scénario. Ensuite, je me suis dit : « peut-être que dans le monde onirique, les ressources « informatiques » disponibles sont en quelque sorte limitées ». Étant donné que j’étais à l’extérieur dans une scène complexe, se pourrait-il que le rendu de l’environnement extérieur absorbe beaucoup de ressources du rêve. Et qu’ainsi les autres personnages n’aient droit qu’à peu de ressources ?
Je me suis dit que si c’était le cas, je pourrais peut-être expérimenter des interactions plus riches si je me rendais dans un endroit plus simple ; et moins compliqué à rendre sur le plan visuel dans le monde onirique. Alors peut-être que la « machine » du rêve pourrait consacrer moins de ressources au rendu de l’environnement ; et transférer une partie de ces ressources à la création de personnages de rêve plus riches et plus réactifs.
Si je peux dire que tout le rêve se déroule dans mon cerveau physique, alors je soutiens simplement que mon cerveau n’a pas à rendre l’illusion de scènes extérieures riches et tentaculaires ; et qu’il peut peut-être affecter plus de neurones pour créer de meilleurs personnages.
Je suis retourné dans la maison où mon rêve avait commencé ; et j’y ai trouvé une petite pièce. Cette pièce était simple avec des murs blancs, une fenêtre assombrie par des volets, un lit, un canapé et une table. Je me suis dit que le rendu du rêve dans un tel environnement n’épuiserait pas beaucoup de ressources. Trois personnages sont apparus dans la salle. Deux d’entre eux étaient des représentations d’amis que je connais dans la vraie vie ; et l’autre était un personnage de rêve que je n’avais jamais vu auparavant.
J’ai discuté avec ces personnages de rêve ; et ils semblaient beaucoup plus intelligents et plus conscients que les personnages non-joueurs avec lesquels j’essayais d’interagir à l’extérieur. Nous avons eu une discussion fascinante sur la nature du monde onirique. Ils étaient conscients que notre réalité commune était un rêve ; même si l’un d’eux était sceptique à ce sujet. Nous avons échangé sur les différentes manières d’expliquer le fonctionnement du monde onirique et sur les raisons pour lesquelles il semblait si réel.
Nous n’avions pas vraiment compris comment notre monde onirique fonctionnait ; mais la meilleure analogie que nous ayons trouvée est que ce monde fonctionnait un peu comme un Holodeck (Star Trek). En d’autres termes, le monde onirique était rendu comme s’il était présenté par un ordinateur ; un ordinateur qui dispose de ressources informatiques limitées (comme la puissance de traitement d’un ordinateur physique, la mémoire, le stockage secondaire, etc.). Cet ordinateur ne fait que rendre ce qui est vu et interagit avec ce rendu ; tout comme un jeu vidéo ne rend que ce qui est visible à l’écran.
Ces ressources informatiques sont d’usage général. Elles peuvent donc être transférées entre des « systèmes » comme le rendu de scène, la création d’évènements, le développement de personnages, etc. Dans le cas d’une scène extérieure complexe, on pourrait dire que la plupart des ressources disponibles servent à restituer la scène. Pour un environnement plus simple, plus de ressources pourraient être disponibles afin de simuler les interactions des personnages.
Lorsque je me suis réveillé après ce rêve qui semblait durer des heures ; je me suis demandé si notre monde « physique » fonctionnait de la même manière. Dispose-t-il également de ressources limitées ? Les interactions publiques avec les personnages non-joueurs semblent-elles plus superficielles parce que le moteur de rendu du monde entier consacre la plupart de ses ressources au rendu de scènes complexes ? Les interactions privées dans une maison semblent-elles plus profondes parce qu’il y a plus de ressources disponibles pour simuler les personnages avec lesquels nous interagissons ?
Et si le monde fonctionnait vraiment comme une simulation géante avec des ressources de calcul limitées ? D’autres parties de votre vie semblent-elles s’enrichir lorsque vous cultivez un espace zen sans encombrement ni distraction ? Avez-vous tendance à vivre des expériences qui ne sont pas aussi profondes ou riches lorsque vous êtes dans une zone publique où des centaines de personnages non-joueurs sont présents ?
Avez-vous les conversations les plus profondes lorsque vous êtes seul avec quelqu’un dans un environnement simple ?
La simplicité présente-t-elle un avantage particulier dans votre vie ? Libère-t-elle plus de ressources pour enrichir la simulation d’autres aspects de votre expérience de vie ?
Si vous remplissez votre vie d’encombrement sous quelque forme — encombrement visuel, interactions superficielles avec les personnages non-joueurs, un travail que vous n’aimez pas — est-il possible que vous gaspilliez essentiellement des ressources qui pourraient être utilisées pour simuler une vie beaucoup plus riche ? Comment l’ordinateur de la vie peut-il apporter de nouvelles expériences dans votre simulation, comme une relation enrichissante, si vous gaspilliez ses ressources en simulant ce que vous ne voulez pas ?
Beaucoup de personnes ont découvert que lorsqu’elles suppriment de leur vie ce qui ne les inspire pas et ne les comble pas, un vide temporaire se crée, mais ce vide est très vite comblé par de nouvelles expériences. Comme le dit l’adage : « Lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre ». Lorsque vous fermez un aspect de votre réalité, vous libérez peut-être des ressources ; qui peuvent ensuite être utilisées pour enrichir votre simulation autrement.
Et si vous supposiez que la plupart du temps, l’ordinateur qui simule votre vie fonctionne à plein régime ? Vous ne pouvez rien ajouter de nouveau. A moins que vous ne supprimiez quelque chose d’ancien. Si vous voulez lancer de nouveaux programmes, comme une nouvelle relation ou un parcours professionnel plus riche ; vous devez d’abord fermer certains programmes qui sont en cours d’exécution. L’une des manières les plus simples d’y parvenir, c’est de trouver un espace très simple, calme et dégagé ; et d’y rester seul pendant un moment. Une autre idée consiste à vous débarrasser physiquement de ce dont vous n’avez plus besoin. Si quelque chose est présent dans votre vie, mais ne vous apporte pas de la valeur ajoutée, alors cela gaspille des ressources informatiques. Pourquoi donc demander à la vie de gaspiller ses ressources en continuant de rendre cet élément inutile ?
Votre réalité simule-t-elle des choses que vous ne voulez pas qu’elle simule ? Si ce n’est pas le cas, supprimez de la simulation ce que vous ne souhaitez plus. Vous avez certainement beaucoup de contrôle sur la simulation. Fermez les programmes indésirables ; afin de pouvoir récupérer les ressources nécessaires pour créer ce que vous désirez. C’est beaucoup mieux que de vouloir faire ce que vous souhaitez vraiment et de voir votre réalité répondre avec une icône en forme de sablier.
Article original écrit par Steve Pavlina.
Comme expliqué plus haut, il faut parfois fermer certains programmes (mettre fin à certaines expériences) pour pouvoir en lancer d’autres (vivre de nouvelles expériences). Ce principe est valable dans plusieurs domaines de la vie. Oui, il faut parfois faire certains sacrifices pour vivre l’expérience qui vous tient à cœur ou avoir finalement la qualité de vie que vous recherchez. C’est cela que je partage avec vous dans la vidéo ci-dessous.