Dans un article que j’ai écrit il y a quelques années, j’ai expliqué certaines techniques de gestion du temps qui m’ont permis de terminer l’université plus rapidement que la normale.
Ce que je n’ai pas précisé dans l’article, c’est que je ne me suis pas surmené comme un bourreau de travail pour y parvenir.
Oui, je consacrais une bonne partie de mon temps aux loisirs chaque semaine. J’avais par exemple un jour complet, libre chaque semaine.
Les heures que je consacrais aux devoirs supplémentaires provenaient du fait que je capitalisais sur les failles de l’université elle-même, et non de mon temps personnel.
J’ai pris du temps pour mes devoirs à la maison principalement sur les lacunes de l’école elle-même, et pas sur mon temps personnel.
Certains cours requièrent de la concentration du début à la fin, mais pour au moins 80% d’entre eux ce n’est pas le cas.
Lors d’une heure de cours basique, pendant combien de minutes écrivez-vous ou faites-vous une quelconque activité mentale ou physique ?
Pour ma part, c’était probablement 10-15 minutes par heure en moyenne.
Les 45 autres minutes, je les passais à attendre que le professeur arrive, qu’il finisse les blablas de début de cours, les obligations administratives inutiles et autres annonces que l’on pourrait éliminer avec une fiche, à entendre de nouveaux exemples et de nouvelles explications sur un concept que j’avais déjà saisi, à entendre les autres élèves poser des questions dont je connaissais déjà la réponse et toutes les digressions nostalgiques du professeur par rapport aux années 60 (ou pire, aux années 70).
Ainsi, j’utilisais ce temps perdu pour faire mes devoirs des autres cours, tandis que mes camarades passaient leur temps à avoir l’air de s’ennuyer et à ne pas être totalement investis la plupart du temps.
Une de mes plus grandes découvertes a donc été que je pouvais me servir de ce temps perdu pendant les cours eux-mêmes et en faire bon usage.
Plutôt que de rester assis à m’ennuyer, je continuais à travailler. Et cela fonctionnait tellement bien que je faisais en fait la plupart de mes devoirs pendant les cours.
De cette façon, je n’avais pas beaucoup de travail en dehors des cours.
Vous voyez des similitudes avec les réunions de travail ? Pendant combien de temps êtes-vous vraiment présent au cours des réunions ?
À mon avis, vous êtes présent 15-20% du temps en moyenne pendant ces réunions, mais le chiffre exact importe peu.
Allons plus loin si vous voulez bien.
Pendant combien de temps êtes-vous totalement investi dans ce que vous faites ?
Demandez-vous « est-ce que j’utilise complètement toutes mes ressources personnelles disponibles là tout de suite ? »
Pensez à votre cerveau et à votre corps comme à une usine dont l’objectif est de maximiser le rendement (vous êtes libre de définir le type de production que vous souhaitez).
Vous voulez donc que les machines tournent le plus efficacement possible.
Si vous avez des machines qui tournent au ralenti alors que vous pourriez les utiliser efficacement, c’est que vous tournez en dessous de vos capacités.
Maintenant, l’objectif n’est pas de vous pousser au point d’avoir les veines du front qui ressortent.
Profitez au maximum de vos moments d’inactivité. Mais lorsque vous effectuez un travail, quel qu’il soit, alors il semble logique de travailler à plein régime.
Quand vous travaillez, travaillez vraiment. Le temps de travail passera de toute façon, et ce, que vous travailliez à 15 ou à 95% de vos capacités.
Mais vous connaitrez une forte hausse de votre productivité si vous pouvez faire cet investissement de façon totale.
Les enfants sont un excellent modèle d’investissement total dans leurs actions.
Quand je regarde ma fille, elle est toujours présente à 100% dans ce qu’elle fait. Lorsqu’elle joue, elle joue à 100%.
Quand elle mange, elle mange à 100% et quand elle fait une sieste, elle la fait à 100%.
Parfois, être totalement investi signifie se concentrer sur une tâche ou un projet et se déconnecter de tout le reste.
Si vous faites une présentation au travail, vous n’avez pas de place pour faire autre chose.
En revanche, quand vous préparez un repas, êtes au volant pour rentrer du travail ou quand vous nettoyez votre bureau, vous pouvez aussi par exemple écouter des livres audios en même temps.
Si vous travaillez à plein régime pendant un moment, faites une pause ─ une vraie pause à 100%.
Déconnectez réellement votre cerveau pendant un moment, en faisant une sieste ou en méditant, ou simplement en fermant les yeux à votre bureau et en respirant profondément pendant 15 minutes.
La plupart des plus grands esprits de l’histoire étaient adeptes de la sieste, notamment Thomas Edison.
Acceptez de passer d’un investissement total dans votre travail à une pause totale.
Ne restez pas bloqué dans ce flou entre le travail et le repos, par exemple en surfant sur Internet pendant un certain temps, puis en reprenant le travail à 20% de vos capacités.
Si vous vous sentez mentalement fatigué et que vous n’arrivez pas à vous approcher de ces 100%, ne vous fustigez pas.
Prenez une pause.
Déconnectez votre usine mentale, faites la maintenance nécessaire, et retournez-y une fois que vous êtes à 100%.
Trouver des blocs de temps où vous n’êtes pas pleinement présent et améliorer votre utilisation de ce temps pour vous engager pleinement est un excellent moyen d’augmenter votre productivité sans tomber dans le surmenage.
Quand vous regardez la télé, êtes-vous totalement présent ? Loin de là !
Même en regardant la télé, vous pouvez faire du nettoyage, pratiquer du sport, ou masser les pieds de votre moitié.
Maintenant il n’y a rien de mal non plus à simplement se relaxer, mais souvent vous découvrirez que vous avez l’énergie nécessaire pour vous investir davantage dans des tâches simplement en vous forçant un peu.
J’ai un appareil de musculation à domicile, et quand je m’en sers j’ai besoin de me reposer brièvement entre les séries.
Mes muscles ont besoin de ces pauses, mais pas mon esprit.
Je lis donc souvent des articles de magazines ou des newsletters pendant ces pauses.
Je peux aussi écouter un livre audio pendant toute ma séance.
Ainsi, je transforme une activité à l’investissement sporadique en une activité à l’investissement total.
Maintenant, vous pourriez considérer que prendre toutes les périodes de votre journée dont l’investissement est de 20% et les pousser à près de 100% aura pour effet de vous épuiser plus rapidement.
Toutefois, vous aurez plus de chances de connaitre l’effet inverse.
Quand vous êtes totalement investi, vous bénéficiez d’une amélioration évidente de votre production à court terme, et cela a pour effet de booster également votre énergie et votre estime de soi.
Si vous repensez à votre journée et que vous savez que vous n’avez travaillé qu’à 20% de vos capacités, vous vous sentirez minable.
Vous savez que vous auriez pu faire mieux et perdre moins de temps, et des années de comportement similaire finissent par être très fatigantes et démotivantes.
Mais quand vous êtes totalement investi, vous avez tendance à vous sentir vraiment bien vis-à-vis de vos performances.
Vous commettrez toujours des erreurs, mais elles ne seront pas imputables à un manque d’effort.
Quand vous irez vous coucher, vous penserez : « Ouah, j’ai vraiment donné mon maximum aujourd’hui. Je n’aurais pas pu faire mieux. »
Être totalement investi ne consiste pas qu’à faire. Cela consiste aussi à être.
À quelle fréquence êtes-vous ailleurs mentalement ?
Hier, pendant 2 heures, j’ai parcouru divers casinos du Strip ; le Treasure Island, le Mirage, le Caesar’s Palace, le Bally’s et Paris.
Il y avait beaucoup de monde, car c’était le weekend, et j’ai vu beaucoup de gens qui avaient le regard hagard et qui n’étaient manifestement pas totalement investis dans ce qu’ils faisaient.
Les gens aux tables de blackjack avec un air complètement ennuyé.
Pourtant, de temps en temps, je voyais des gens qui passaient un bon moment, qu’ils gagnaient ou qu’ils perdaient.
C’était peut-être l’effet de l’alcool gratuit. Mais au moins, ces gens étaient totalement investis dans ce qu’ils faisaient.
Ils étaient totalement présents et profitaient.
Ceux qui n’étaient pas totalement présents erraient clairement mentalement… ils pensaient au boulot ou à d’autres problèmes, ou ils décrochaient complètement.
Quelle triste façon de passer son weekend.
Investissez-vous complètement dans le moment présent.
Quand vous travaillez, soyez totalement en mode travail.
Quand vous vous divertissez, oubliez le travail et profitez.
Investissez-vous totalement dans votre travail, profitez de vos moments de divertissement ou de vos conversations toutes les fois que vous discutez avec quelqu’un.
Si vous n’arrivez pas à vous concentrer, consacrez 15 minutes d’attention complète à ce qui vous distrait, et débarrassez-vous-en.
Si vous êtes anxieux, prenez un moment pour être 100% inquiet ; moment pendant lequel vous allez dégager de la route toutes vos craintes.
Je vous souhaite de passer une journée totalement investie !
Article original écrit par Steve Pavlina.
