Cela fait maintenant plus de 27 ans que je suis végétalien (et végétarien depuis 31 ans). J’ai déjà partagé sur mon blog le récit de ma transition vers le végétalisme dans les années 90.
Aujourd’hui, je souhaite partager quelque chose d’un peu différent : non pas tant comment je suis devenu végétalien, mais plutôt ce que cela signifie d’être végétalien au quotidien, en particulier dans un monde largement non-végétalien.
Perspectives et Attitudes
Pour moi, les animaux ne sont pas de simples ressources. Je ne les considère ni comme des produits à consommer ni comme des outils de divertissement.
À mes yeux, ils sont des êtres vivants aussi précieux que magnifiques, méritant autant de respect et de compassion que tout autre être sur cette planète.
Là où beaucoup de gens pourraient voir du bétail ou des sources de profit, je vois des vies dotées de leur propre valeur intrinsèque. Plutôt que de choisir la voie de la domination, du contrôle ou de l’exploitation, je préfère cultiver une relation harmonieuse avec les animaux, basée sur la paix et la bienveillance.
Non à la domination !
Comme beaucoup d’humains, j’aurais la capacité de dominer ces créatures, de les exploiter pour leur chair, leurs œufs ou leur lait.
Ce pouvoir m’est offert par la société, qui a façonné les systèmes autour de ces pratiques. Cependant, je fais un choix différent.
Je refuse cette dynamique de pouvoir, car ce n’est pas ainsi que je souhaite interagir avec les autres êtres qui peuplent cette planète.
Ce que je préfère, c’est une approche fondée sur le respect et la coexistence pacifique. Pour moi, les animaux sont plus qu’une simple commodité ; ils sont comme une extension de ma famille.
Je les vois comme mes frères et sœurs dans ce voyage commun sur Terre.
Cette perspective a radicalement transformé ma manière de vivre, de penser et de m’engager avec le monde qui m’entoure, renforçant ma relation harmonieuse avec les animaux.
Une connexion avec la nature : l’exemple du colibri
Par exemple, une femelle colibri vit dans un arbre à l’extérieur de mon bureau.
Presque tous les jours, j’entends le bruit de ses ailes alors qu’elle vole près du nid qu’elle s’est minutieusement construit. Je ne peux même pas imaginer lui voler ses œufs — ou ceux de n’importe quel autre oiseau — pour en faire mon petit-déjeuner.
Bien qu’elle appartienne à une espèce différente, je la considère comme une sœur.
À mes yeux, elle est tout aussi précieuse et magnifique que n’importe quel être humain.
La simple présence de ce colibri illumine mes journées.
Parfois, elle émet de petits sons, et il m’arrive de lui parler. Bien que nous ne comprenions peut-être pas mutuellement nos langages respectifs, il existe un niveau de communication subtile entre nous.
Nos interactions m’apportent une forme de paix et de connexion profonde avec la nature.
Son corps ne pèse que quelques grammes, et bien que mon cerveau soit sans doute plus complexe que le sien, cela ne justifie en rien un quelconque sentiment de supériorité.
Comment pourrais-je me croire supérieur alors qu’elle se déplace avec une telle grâce aérienne, tandis que moi, je reste collé au sol ?
Ses capacités visuelles et auditives sont d’ailleurs bien supérieures aux miennes.
Elle peut percevoir la lumière ultraviolette et vole plus vite que n’importe quel humain ne pourrait courir.
Le rôle essentiel des animaux dans l’écosystème
Avec ses ailes battant à 70 battements par seconde, elle accomplit des exploits incroyables : elle vole de côté, la tête orientée vers le bas, se souvient de chaque fleur où elle s’est posée et sait exactement quand retourner pour récupérer davantage de nectar.
Ce petit oiseau est un modèle de précision et d’efficience.
Chaque jour, elle visite environ 1 000 fleurs, jouant un rôle essentiel dans la pollinisation de nombreuses plantes.
Les humains dépendent d’outils pour accomplir ces tâches, mais elle, avec son petit corps, le fait naturellement, instinctivement, dans le cadre de notre relation harmonieuse avec les animaux. Pour prétendre être plus ingénieux qu’elle, j’ai encore beaucoup à apprendre.
Relations humaines & Relation avec les animaux
Ma relation avec les animaux influence aussi profondément mes interactions avec les autres humains.
Il m’est souvent difficile de tisser des liens intimes avec ceux qui ne partagent pas cette vision du monde.
Lorsque je rencontre des gens qui traitent les animaux comme des produits de consommation ou des accessoires de mode, il m’est presque impossible de voir au-delà de cette attitude.
Cela peut sembler sévère, mais pour moi, voir les membres de ma « grande famille » traités comme des objets me cause une douleur émotionnelle.
C’est comme si je faisais partie d’une famille qui serait constamment en guerre contre elle-même.
Le simple fait d’observer quelqu’un consommer des produits d’origine animale me rappelle à quel point nos valeurs sont différentes.
La distance émotionnelle : une protection nécessaire
Certes, il serait irréaliste d’éviter complètement ces personnes, et je n’ai aucun désir de me lancer dans un conflit avec elles.
Cependant, leur attitude me pousse souvent à prendre mes distances.
Je limite mon exposition à leurs perspectives, car trop de proximité avec leurs pratiques me fait souffrir.
Cela peut paraître isolant, mais c’est une forme de protection émotionnelle que j’ai développée au fil des années.
J’apprécie la sincérité et l’honnêteté dans mes relations.
Toutefois, exprimer mes véritables sentiments concernant les animaux peut être perçu comme un affront.
Certains se sentent jugés, d’autres deviennent défensifs, et cela peut même mener à des conflits.
Plutôt que de risquer ces confrontations, je préfère parfois m’éloigner et laisser ces relations se dissiper naturellement, tout en préservant ma relation harmonieuse avec les animaux.
Maintenir des relations superficielles
Je suis conscient que beaucoup de gens savent que je suis végétalien, mais ils ne réalisent souvent pas à quel point ce mode de vie fait partie intégrante de mon identité.
Ils ne voient pas l’impact émotionnel que cela a sur moi quand ils consomment des produits d’origine animale en ma présence.
Dans ces situations, je choisis souvent de garder mes distances émotionnelles.
Cela me permet de maintenir une forme de connexion, même si celle-ci reste superficielle et fragile. À long terme, si ces personnes ne rompent pas le lien en premier, c’est souvent moi qui le fais.
Il m’est difficile de m’attacher profondément à quelqu’un qui continue d’entretenir une relation violente avec des êtres que je considère comme faisant partie de ma famille et de ma relation harmonieuse avec les animaux.
Amour et Connexions profondes
Cependant, il y a une autre facette à mes relations humaines, beaucoup plus positive, et qui équilibre largement les défis que je rencontre.
Il s’agit de la possibilité de vivre un amour profond avec une personne qui partage les mêmes valeurs et le même respect pour les animaux que moi.
Cela fait maintenant environ 15 ans que je partage ma vie avec une femme extraordinaire, qui est elle aussi végétalienne.
Notre relation est une source immense de joie et de gratitude.
Il n’y a rien de plus beau que d’être en couple avec quelqu’un qui comprend et ressent la même compassion pour les animaux.
Nous n’avons pas à expliquer nos choix, car ils sont déjà profondément compris et partagés.
Cette compréhension mutuelle est la base de notre relation harmonieuse avec les animaux, mais aussi entre nous.
Chaque jour avec elle est un rappel constant de ce qu’est l’harmonie véritable.
Nous sommes unis non seulement par l’amour que nous ressentons l’un pour l’autre, mais aussi par l’amour et le respect que nous avons pour tous les êtres vivants.
Cette connexion renforce notre relation de manière indescriptible.
En réalité, j’ai fait comprendre à tout mon entourage qu’une personne ne peut pas affirmer m’aimer si elle n’aime pas aussi les animaux.
Ce lien est indissociable.
Il en va de même pour mes amitiés : sans amour et respect pour les animaux, il est impossible de créer une connexion profonde et authentique avec moi.
Un espoir pour l’avenir
Ces réflexions ne sont pas faciles à partager.
Mon cœur aspire à se connecter avec les autres humains, à faire partie de la communauté humaine, à être vu et compris. Pourtant, je ne peux pas sacrifier mes valeurs ni ma relation avec les animaux pour cela.
Mon allégeance va à ma grande famille, cette famille élargie qui inclut tous les êtres vivants de cette planète.
J’aspire à un monde où les humains reconnaîtront enfin la beauté, l’intelligence et l’élégance des autres espèces, où ils choisiront de ne plus utiliser leur force contre les membres les plus vulnérables de notre grande famille.
J’espère de tout cœur voir le jour où l’humanité cessera de traiter les animaux comme des produits et commencera à les traiter avec la dignité et le respect qu’ils méritent, une véritable relation harmonieuse avec les animaux.
En attendant, je trouve la paix dans les petits moments de connexion.
Que ce soit dans l’intimité avec ma compagne, dans la grâce d’un colibri qui vole à proximité, ou dans la simple harmonie d’un instant sans violence ni exploitation.
C’est dans ces moments que je peux respirer et me rappeler que l’espoir est toujours présent, que le changement est possible, et que, peut-être, un jour, nous vivrons dans un monde où tous les êtres seront traités avec le respect qu’ils méritent.
Article original écrit par Steve Pavlina.
