Vous est-il déjà arrivé de vous laisser distraire par de nouvelles idées excitantes ou de succomber à la tentation de changer constamment d’objectifs ?
Avez-vous déjà abandonné des projets en cours de route pour vous précipiter vers quelque chose de “nouveau”, de “sexy”, de “brillant” ?
Si ces situations vous semblent familières, alors vous avez peut-être déjà été victime du syndrome de l’objet brillant.
Dans notre société actuelle…
…où le monde virtuel remplace parfois le monde “réel”,
…où les distractions et les stimulations sont constantes,
…où les entreprises se battent pour capter votre attention afin de vendre “du temps de cerveau disponible” (selon l’expression employée par Patrick Le Lay, ancien président-directeur général du groupe TF1), il est de plus en plus difficile de rester concentré sur une tâche donnée.
Le syndrome de l’objet brillant se manifeste par une forme de “fascination” pour la nouveauté, une soif incessante de découvrir de nouvelles choses et une difficulté à maintenir son attention sur un seul projet.
Dans cet article, nous allons évoquer l’impact du syndrome de l’objet brillant, mais aussi des conseils pratiques pour lutter contre ce syndrome et cultiver une concentration durable.
Note : Cet article a été rédigé par Sébastien Joumel, fondateur et dirigeant de l’Institut Français de Formation en Thérapies Brèves (I2FTB) ifftb.com
Qu’est-ce que le syndrome de l’objet brillant ?
Le syndrome de l’objet brillant, également connu sous le nom de « shiny object syndrome » en anglais, est un phénomène psychologique qui se caractérise par une fascination excessive pour les nouveautés, les distractions ou les stimuli attrayants.
Les personnes atteintes de cette problématique sont facilement “happées” par des sujets, par des objets, des idées ou des opportunités nouvelles et excitantes, au détriment de la poursuite de leurs objectifs initiaux.
Remarque : on parle vulgairement de syndrome de l’objet brillant, mais il ne s’agit absolument pas d’une maladie ou d’un syndrome médical.
Forme de curiosité naturelle poussée à l’extrême, le syndrome de l’objet brillant peut être une plaie pour celui ou celle qui en souffre, ayant l’impression de toujours changer d’objectif, sans jamais vraiment l’atteindre.
On peut rapprocher le syndrome de l’objet brillant de l’adage “l’herbe est toujours plus verte ailleurs”
D’où provient l’expression “syndrome de l’objet brillant” ?
L’expression « syndrome de l’objet brillant » est une métaphore qui évoque l’attrait irrésistible pour les objets ou les choses brillantes et étincelantes.
Remarque : L’œil est naturellement attiré par la lumière en raison de la façon dont il est physiologiquement conçu. Notre perception visuelle est principalement basée sur la lumière qui pénètre dans nos yeux et qui est captée par la rétine.
L’expression “syndrome de l’objet brillant” présuppose donc qu’il s’agit d’un comportement automatique.
L’origine exacte de l’expression n’est pas claire, mais elle est souvent utilisée dans les domaines de la psychologie, du développement personnel et de la productivité pour décrire ce phénomène. L’expression fait référence à l’image d’une personne qui est tellement attirée par un objet brillant qu’elle détourne son attention de tout le reste et ne peut s’empêcher de le fixer.
Le fait de parler de “syndrome” sous-entend également que les conséquences de ce mécanisme sont plutôt néfastes, jouant sur la symbolique de la “maladie”.
Exemple concret du syndrome de l’objet brillant
Prenons l’exemple d’Etienne.
Etienne est un entrepreneur qui a lancé une entreprise de coaching en développement personnel, avec une offre clairement définie pour les jeunes professionnels. Son objectif initial était d’aider cette cible spécifique à surmonter les obstacles professionnels et à atteindre leurs objectifs de carrière.
Cependant, après un certain temps, cet entrepreneur commence à être attiré par de nouvelles opportunités.
Toutes sortes “d’opportunités” pointent le bout de leur nez avec le début de la visibilité sur les réseaux sociaux : MLM en tous genres, proposition de création d’un programme avec un autre coach qui a des difficultés à lancer son offre, proposition pour rédiger un livre, démarchage par plusieurs prestataires. Tout semble beau, et l’euphorie peut le mener à prendre des “mauvaises” décisions pour son activité.
Il voit des concurrents se spécialiser dans le coaching pour les cadres supérieurs et remarque un intérêt croissant pour ce segment de marché. Intrigué par cette nouveauté et pensant que cela pourrait être une avenue lucrative, il décide de changer d’offre et de se concentrer sur le coaching pour les cadres.
Pendant un certain temps, il se sent enthousiasmé par ce changement et pense qu’il est sur la bonne voie. Cependant, à mesure qu’il s’investit davantage dans cette nouvelle direction, il se rend compte que cela nécessite des ajustements majeurs dans sa stratégie de marketing, sa communication et ses compétences spécifiques en coaching pour les cadres. Il se retrouve alors confronté à des défis plus complexes qu’il n’avait pas anticipés.
Quelques mois passent
Etienne commence à observer une autre tendance émergente dans le secteur de la santé et du bien-être. Il remarque que de plus en plus de personnes cherchent à améliorer leur bien-être émotionnel et leur équilibre personnel. De nouveau attiré par cette nouveauté, il décide de changer radicalement sa cible et de se concentrer sur le coaching en bien-être émotionnel.
Le cycle se répète alors, avec un changement constant d’offre et de cible. Cet entrepreneur est constamment distrait par les « objets brillants » du marché, cherchant toujours de nouvelles opportunités sans vraiment s’engager dans une direction précise.
Ce cas d’entrepreneur illustre le syndrome de l’objet brillant dans le contexte des changements d’offre et de cible. Cet attrait pour la nouveauté provoque une “dispersion” des efforts, et n’entre pas du tout dans la stratégie 20/80, aussi appelée Loi de Pareto.
Les 5 causes principales du syndrome de l’objet brillant
Le syndrome de l’objet brillant peut être causé par plusieurs facteurs qui conduisent à cette fascination pour la nouveauté.
Suivre l’effet de mode
Tout d’abord, l’effet de mode joue un rôle clé, car nous avons tendance à être influencés par les tendances et les comportements des autres.
Comme le disait Aristote, l’être humain, c’est avant tout être un être social qui cherche naturellement à être accepté et intégré dans un groupe.
Depuis les temps anciens, l’appartenance à un groupe a été essentielle pour notre survie et notre bien-être. Quelque part, nous sommes “conditionnés” à chercher l’approbation et la validation de notre communauté, car cela renforce notre sentiment d’identité et de sécurité.
Nous nous conformons souvent aux normes et aux attentes du groupe, parfois même au détriment de nos propres convictions ou désirs. Cette dynamique sociale influence nos comportements, nos choix et nos décisions, y compris notre propension à succomber au syndrome de l’objet brillant. En voulant être en accord avec les autres, nous pouvons être tentés de suivre les tendances et les nouveautés, même si elles ne correspondent pas nécessairement à nos véritables besoins ou objectifs.
Manque de confiance en soi
Le manque de confiance en soi est souvent cité comme l’une des causes principales du syndrome de l’objet brillant.
Le manque de confiance génère souvent un sentiment de doute et d’incertitude, sur soi, sur ses capacités, sur ses décisions. En remettant constamment en cause et en doute ses décisions, nous sommes plus enclins à succomber aux appels et aux sirènes d’un nouvel objet brillant.
Le syndrome de l’objet brillant devient alors une sorte de fuite en avant, une manière de nous rassurer en nous lançant dans de nouvelles choses plutôt que de nous confronter à nos propres doutes et à la possibilité de l’échec.
La peur de la lassitude
La peur de la lassitude est aussi étroitement liée au syndrome de l’objet brillant. Si vous vous ennuyez ou avez perdu votre intérêt pour un projet ou une activité, vous risquez d’être tenté de rechercher constamment de nouvelles stimulations pour éviter cette sensation de lassitude. Le syndrome de l’objet brillant devient alors une stratégie pour échapper à l’ennui et maintenir son intérêt en explorant de nouvelles possibilités.
Profil dopaminergique
Peut-être avez-vous déjà entendu parler des “profils dopaminergiques”.
En fait, la dopamine est un neurotransmetteur qui régule les sensations de plaisir, de récompense et de motivation dans notre cerveau. Les individus présentant un profil dopaminergique élevé sont souvent plus sensibles aux stimuli gratifiants et ont besoin de niveaux plus élevés de stimulation pour ressentir une satisfaction.
Dans le contexte du syndrome de l’objet brillant, ces personnes sont particulièrement sujettes à succomber aux nouveautés et aux sensations fortes. Elles sont constamment à la recherche de nouvelles expériences, de nouveaux défis ou de nouvelles opportunités qui leur procurent un shoot de dopamine, une sensation de plaisir et d’excitation.
Ce sont en quelque sorte des accros à la dopamine.
Cela peut les amener à se disperser rapidement et à abandonner leurs projets en cours pour se lancer dans de nouvelles aventures. Et leur syndrome de l’objet brillant devient ainsi une manière de satisfaire ce besoin constant de stimulation et d’excitation.
Absence de vision claire, d’un “pourquoi puissant”
Enfin, l’absence d’une vision claire et d’objectifs précis peut nous pousser à nous disperser et à rechercher continuellement de nouvelles directions. En somme, céder au syndrome de l’objet brillant peut être une façon de chercher une forme de sécurité, en évitant de nous engager pleinement et de faire face à nos propres peurs et incertitudes.
Quels sont les biais cognitifs en lien avec le syndrome de l’objet brillant ?
Dans le contexte du syndrome de l’objet brillant, plusieurs biais cognitifs sont souvent en jeu. Voici les plus importants à prendre en compte.
Biais de l’attention sélective
C’est le biais qui conduit à accorder une attention excessive aux stimuli nouveaux, intéressants ou excitants, tout en négligeant les tâches ou les informations importantes qui nécessitent une concentration soutenue.
Remarque : c’est aussi ce biais que les marques alimentaires utilisent en marquant “nouveau goût” sur les packagings de leurs produits.
Biais de confirmation
Ce biais fait référence à la tendance à rechercher et à privilégier les informations qui confirment nos croyances préexistantes ou nos intérêts personnels. Ainsi, lorsqu’une personne est attirée par des objets brillants, elle peut rechercher activement des informations ou des expériences qui correspondent à cette fascination.
Exemple :
“Je suis sûr qu’il existe des nouveautés qui sont plus prometteuses”
“Ah ça y est, j’ai enfin trouvé !”
Biais de l’illusion de contrôle
Ce biais conduit à surestimer notre capacité à contrôler les événements ou les résultats. Dans le cas du syndrome de l’objet brillant, cela peut se traduire par une croyance excessive en la capacité de gérer simultanément de multiples stimuli et tâches, même si cela peut être contre-productif.
Biais de l’optimisme
Ce biais entraîne une vision optimiste de l’avenir, où l’on croit que l’exploration de nouvelles opportunités et distractions peut mener à des résultats positifs ou à des expériences enrichissantes. Cela peut renforcer le comportement de recherche constante de l’objet brillant, malgré les éventuelles conséquences négatives sur la concentration et la productivité.
Biais de nouveauté
Le biais de nouveauté, également appelé « effet de nouveauté » ou « préférence pour la nouveauté », est un biais cognitif qui nous pousse à accorder une attention accrue aux éléments nouveaux ou récemment introduits dans notre environnement. Ce biais se manifeste par une fascination ou une attraction particulière envers ce qui est nouveau ou inconnu, par opposition à ce qui est familier ou déjà connu.
Effet Bandwagon
L’effet bandwagon, également connu sous le nom d’effet de mode ou « effet de foule », est un biais cognitif qui se manifeste par la tendance des individus à adopter ou à soutenir une idée, une opinion ou un comportement simplement parce que d’autres personnes le font.
L’effet bandwagon repose sur le principe de conformité sociale, où les individus cherchent à se conformer aux normes et aux comportements de la majorité afin d’être acceptés et d’éviter d’être perçus comme différents ou marginaux. Lorsqu’une idée ou un comportement devient populaire ou à la mode, il crée un engouement collectif qui incite les autres à y adhérer, souvent par crainte de se sentir exclus ou isolés.
Qui sont les “victimes” du syndrome de l’objet brillant ?
Certains experts affirment que les “victimes” du syndrome de l’objet brillant peuvent être classifiées en 2 catégories :
- Les « victimes de la mode » : constamment à l’affût des dernières tendances et nouveautés, elles sont influencées par les expériences et les choix des autres, cherchant à suivre le mouvement et à adopter les nouvelles applications, méthodes ou outils dont tout le monde parle. Elles ne veulent pas “rester en marge”, passer pour des “has-been” et ont du mal à résister à l’attrait de la nouveauté et sont souvent en quête de la solution miracle qui résoudra tous leurs problèmes d’organisation ou de développement de leur entreprise.
- Les « dispersés » (que nous préférons appeler multi-potentiels) : qui ont tendance à démarrer de nombreux projets ou à poursuivre plusieurs objectifs simultanément. Ces personnes sont facilement distraites par de nouvelles idées ou opportunités, abandonnant souvent les projets en cours pour se lancer dans quelque chose de nouveau. Le perfectionnisme ou la peur de l’échec peuvent jouer un rôle important dans cette tendance à se disperser. Le syndrome de l’objet brillant devient alors une forme d’auto-sabotage pour éviter de se confronter à l’échec ou à l’imperfection.
En réalité, le syndrome de l’objet brillant ne touche pas que ces 2 groupes de personnes. Tout le monde peut être touché par le syndrome de l’objet brillant.
Quelles sont les conséquences principales du syndrome de l’objet brillant ?
Les conséquences du syndrome de l’objet brillant peuvent être plus ou moins impactantes. Voici un bref aperçu de ce que vous pouvez vivre dans cette situation.
Difficulté à maintenir son attention
Lorsque nous sommes constamment attirés par de nouvelles idées, opportunités ou distractions, notre attention se disperse. Il est alors difficile de rester “focus”. Nous avons du mal à nous concentrer sur une tâche spécifique, ce qui peut affecter notre productivité et notre capacité à mener à bien nos projets.
Difficulté à aller au bout de ses projets
Le syndrome de l’objet brillant nous pousse à abandonner facilement les projets en cours pour nous tourner vers de nouvelles idées ou opportunités. Cela peut entraîner un cycle de démarrage de projets sans les mener à terme, ce qui peut nuire à notre satisfaction personnelle et à notre réussite professionnelle.
Procrastination
La recherche constante de nouveauté peut devenir une excuse pour éviter les tâches plus difficiles ou chronophages. Nous pouvons nous retrouver à repousser les responsabilités importantes au profit de la recherche de nouvelles distractions, ce qui limite notre progression et notre accomplissement.
Perte de confiance en soi
Lorsque nous sommes attirés par de nouvelles opportunités, nous avons tendance à abandonner les projets en cours avant de les mener à terme. Cela crée un sentiment d’échec, de frustration et d’incapacité à accomplir ce que nous avions prévu. À force de ne pas atteindre nos objectifs, notre confiance en nos capacités et en notre capacité à réussir diminue.
Cette quête incessante de nouveauté peut créer un sentiment de doute constant et d’indécision. Nous remettons en question nos choix et nos décisions, car nous sommes constamment tentés par de nouvelles options. Cette incertitude permanente mine notre confiance en nos capacités à prendre des décisions et à suivre un chemin cohérent.
Résultats en demi-teinte
Lorsque nous sommes constamment attirés par de nouvelles idées ou opportunités, nous pouvons ne pas consacrer suffisamment de temps et d’efforts pour obtenir des résultats tangibles. Cela peut conduire à une stagnation professionnelle et à une frustration personnelle.
Vous avez probablement remarqué que certaines causes probables de ce symptôme ont aussi été citées comme des conséquences… ce qui signifie que le syndrome de l’objet brillant peut former un véritable cercle vicieux.
Entrepreneuriat et syndrome de l’objet brillant
L’univers de l’entrepreneuriat est un monde rempli de possibilités. Le syndrome de l’objet brillant survient, comme nous l’avons expliqué précédemment, lorsque, comme un enfant qui se jette sur un nouveau jouet, vous vous dirigez de façon impulsive vers ce qui “brille”, vers ce qui est “nouveau” : une nouvelle tendance, une nouvelle cible, une nouvelle offre, un nouveau réseau social sur lequel communiquer, etc.
De nombreux marketeurs conseillent de rechercher de la notoriété pour votre entreprise. C’est une clé du succès pour votre entreprise, et vous êtes donc constamment à la recherche de solutions en observant… vos concurrents qui ont du succès…
Instinctivement, on observe ce qui fonctionne chez les concurrents car “si cela fonctionne pour eux, cela devrait fonctionner pour moi”.
Et les choses se compliquent à ce moment : une avalanche d’idées et de « nouveautés » vous submerge, et c’est à ce moment que vous pouvez partir “dans tous les sens”, à perdre votre focus et à devenir inefficace.
Le problème, c’est qu’en cherchant à être partout, vous finissez par n’être nulle part. Vous parlez à tout le monde, et surtout à personne, et vous ne vous positionnez pas clairement. Vous arrivez donc sans véritable signature, comme un plat insipide, sans laisser de trace mémorable chez vos prospects, qui, parfois, ne sont même pas en mesure de décrire de façon spécifique ce que vous proposez.
L’effet néfaste du syndrome de l’objet brillant
C’est tout l’effet néfaste du syndrome de l’objet brillant : vous en subissez les conséquences plutôt que d’avancer réellement :
- Ne pas aller au bout de vos projets,
- Être noyé dans un tsunami de nouvelles idées, que vous ne parvenez pas à mettre en place
- Commencer à vous comparer et à vous dévaloriser,
- Perdre votre temps et votre énergie sur des tâches à faible valeur ajoutée,
Avoir de nouvelles idées, c’est bien, mais les mener à bien, c’est encore mieux !
En plus de cela, il est possible que vous génériez des coûts supplémentaires pour votre entreprise qui n’ont pas lieu d’être (comme l’achat de logiciels, etc…).
Évidemment, en tant qu’entrepreneur(e), vous pouvez changer d’offre, de cible, de stratégie de pricing, ou encore de canal de communication. Le plus important c’est de trouver une offre, une cible et un média avec lequel vous êtes aligné et que votre service ou votre produit réponde à un besoin ou à un désir fort.
Mais attention à ne pas changer tous les “4 matins”, ou en tout cas à changer pour les bonnes raisons (c’est-à-dire les vôtres, pas parce que le concurrent semble mieux fonctionner que vous, ou parce que quelqu’un vous a dit de changer).
Quelle est la différence entre le syndrome de l’objet brillant et l’hyperactivité ?
Le syndrome de l’objet brillant et l’hyperactivité sont deux concepts bien distincts, bien qu’ils puissent présenter certaines similitudes.
Le syndrome de l’objet brillant, comme nous l’avons vu tout au long de cet article, se réfère à la tendance à être constamment attiré par de nouvelles idées, projets ou opportunités, ce qui peut conduire à une dispersion et à une difficulté à rester concentré sur un objectif spécifique.
En revanche, l’hyperactivité est un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), qui se caractérise par des symptômes tels que l’incapacité à rester assis ou à se concentrer, une impulsivité et une activité excessive. L’hyperactivité est un trouble neurologique diagnostiqué cliniquement, tandis que le syndrome de l’objet brillant est un terme plus général décrivant un comportement spécifique.
Le syndrome de l’objet brillant peut être influencé par des facteurs tels que la recherche de gratification instantanée, le mimétisme social ou le manque de confiance en soi. Il est souvent lié à des mécanismes psychologiques et émotionnels.
L’hyperactivité est, au contraire, considérée comme un trouble neurologique avec des bases génétiques et neurochimiques. Elle est associée à des dysfonctionnements dans le système nerveux central et à un déséquilibre des neurotransmetteurs.
Enfin, le syndrome de l’objet brillant n’est pas un trouble cliniquement diagnostiqué, ce n’est pas une pathologie mais plutôt un comportement observé chez certaines personnes, alors que l’hyperactivité fait partie d’un diagnostic médical, le TDAH, qui nécessite une évaluation approfondie par un professionnel de la santé qualifié.
Est-ce que le syndrome de l’objet brillant est lié à des troubles de l’attention ?
Dans certains cas, le syndrome de l’objet brillant peut être associé à des troubles de l’attention tels que le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Les personnes atteintes de TDAH peuvent présenter des difficultés de concentration, d’organisation et de régulation de leur attention. Cette instabilité de l’attention peut contribuer à une plus grande susceptibilité aux stimuli externes et à la recherche de nouveauté, ce qui peut se traduire par un comportement de syndrome de l’objet brillant.
Mais le syndrome de l’objet brillant peut également être observé chez des personnes sans troubles de l’attention cliniquement diagnostiqués.
Comment puis-je gérer ou minimiser les distractions liées au syndrome de l’objet brillant ?
7 questions à se poser pour ne plus tomber dans le piège du syndrôme de l’objet brillant
Voici une liste de 5 questions que vous pouvez vous poser avant de prendre une décision importante, et savoir si vous êtes en train de tomber dans le piège du syndrome de l’objet brillant :
1️⃣ Quel est mon objectif principal / prioritaire ?
2️⃣ Est-ce que cette décision/action contribue à l’atteinte plus rapide ou plus facile de l’objectif précédent ?
3️⃣ Est-ce que cela simplifie ou complexifie ma vie quotidienne ?
4️⃣ Est-ce que cela résout un problème auquel je suis confronté(e) ?
5️⃣ Est-ce que je vais éprouver un réel plaisir à le faire jusqu’au bout ?
6️⃣ Est-ce que cela répond à un véritable besoin ?
7️⃣ Qu’est ce que je gagne / perds à prendre cette décision ?
Quelques conseils pour en finir une bonne fois pour toute avec le syndrome de l’objet brillant
1) Identifiez vos objectifs prioritaires
Prenez le temps de définir clairement vos objectifs à long terme et identifiez ceux qui sont les plus importants pour vous. Concentrez-vous sur ces objectifs et gardez-les en tête pour éviter de vous disperser dans de nouvelles idées.
2) Établissez des priorités
Apprenez à hiérarchiser vos tâches et projets en fonction de leur importance et de leur impact sur vos objectifs principaux. Focalisez-vous sur ce qui est essentiel et laissez de côté les distractions qui ne contribuent pas directement à votre progression.
3) Cultivez la discipline et la persévérance
Développez des habitudes de travail régulières et disciplinées. Apprenez à rester engagé(e) et à persévérer dans la réalisation de vos projets, même lorsque l’excitation initiale s’estompe. Vous pouvez lire le livre “Avalez le crapaud” à ce sujet.
4) Utilisez des techniques de gestion du temps
Adoptez des méthodes de gestion du temps efficaces qui vous permettent de planifier et d’organiser vos tâches de manière productive. Utilisez des outils de gestion du temps, tels que des calendriers, des listes de tâches ou des applications, pour rester organisé(e) et rester concentré(e) sur vos priorités. Vous pouvez aussi creuser le sujet des méthodes Kanban, Scrum, etc.
5) Apprenez à dire non
Soyez sélectif(ve) dans les nouvelles opportunités et les demandes externes. N’acceptez que ce qui est réellement aligné avec vos objectifs et vos valeurs. Apprenez à dire non aux distractions et aux projets qui vous éloignent de votre trajectoire.
6) Prenez conscience de vos mécanismes et biais cognitifs
Soyez attentif(ve) à vos propres tendances à vous disperser et à rechercher constamment de nouvelles idées. Soyez conscient(e) des mécanismes qui vous poussent vers le syndrome de l’objet brillant et prenez des mesures pour y remédier.
7) Trouvez le juste équilibre entre nouveauté et stabilité
Il est important de rester ouvert(e) aux nouvelles idées et aux opportunités, mais sans tomber dans une quête perpétuelle de nouveauté. Trouvez un équilibre entre l’exploration de nouvelles possibilités et la poursuite cohérente de vos objectifs à long terme.
8) “Temporisez” vos prises de décision
Conclusion
L’attrait pour la nouveauté et la recherche constante de gratification instantanée peuvent nous conduire à nous disperser et à perdre de vue nos objectifs principaux : c’est à ce moment précis que l’on peut s’engouffrer dans le piège du syndrome de l’objet brillant.
Il existe plusieurs manières de “bloquer” ce fonctionnement automatique du cerveau, qui repose sur de nombreux biais cognitifs comme par exemple :
- définir clairement nos objectifs,
- hiérarchiser nos priorités,
- cultiver la discipline nécessaire pour rester concentré(e) sur notre chemin,
- apprendre à dire non aux distractions et aux opportunités qui ne sont pas alignées avec nos aspirations nous permettra de maintenir le cap,
- prendre conscience de son fonctionnement,
- se poser les bonnes questions,
- prendre le temps de réfléchir aux conséquences de nos décisions et nos actions.
Si l’on devait terminer cet article par un seul conseil ce serait le suivant : faites ce qui vous semble juste et bon pour vous, et pas ce que les autres pensent que vous devez faire.
Résumé
- Le syndrome de l’objet brillant correspond à la quête permanente de nouveauté, pouvant créer une dispersion, une défocalisation
- Le syndrome de l’objet brillant est en lien avec plusieurs biais cognitifs, comme le biais de nouveauté ou l’effet Bandwagon
- Les causes principales de ce syndrome sont : le manque de confiance, la peur de s’ennuyer, le manque de clarté, mais aussi “l’addiction” aux shoots de dopamine
- Les conséquences du syndrome de l’objet brillant peuvent être lourdes : perte de confiance, procrastination, démotivation, sensation d’être “nul(le)”
- Tout le monde peut être touché par le syndrome de l’objet brillant, pas seulement les “dispersés” ou les “victimes de la mode”
- Une bonne connaissance de soi, ainsi que des questions de qualité peuvent vous permettre d’éviter de tomber dans le piège du syndrome de l’objet brillant
