La première heure, dit-on, est le gouvernail de la journée.
Je l’ai constaté dans ma propre vie.
Lorsque la paresse et le manque d’organisation caractérisent la première heure après mon réveil, j’ai tendance à paresser et être désorganisé tout le reste de la journée.
Ce genre de journée se déroule généralement comme suit :
Je me prélasse au lit et câline ma femme, je m’étire un peu, je m’habille, je me rase, je prends un petit-déjeuner tranquille (le genre qui nécessite 20 minutes pour le préparer et 20 autres pour le manger), je vide le lave-vaisselle, je discute du programme de la journée avec ma femme (nous travaillons tous les deux depuis la maison), etc.
Après quoi, je peux commencer ma journée de travail en consultant mes courriels, en rédigeant un article de blog et en effectuant quelques autres tâches mineures.
À ce moment-là, je suis généralement debout depuis plusieurs minutes, et ces premières heures m’ont déjà prédisposé à passer une journée insipide.
Sur une échelle de 1 à 10, mon niveau d’énergie global dépasse rarement 7 de pareils jours.
En revanche, lorsque je m’efforce de rendre cette première heure aussi productive que possible, le reste de la journée suit généralement le même élan.
Ma journée commence alors à 5 h et je quitte le lit dès que sonne le réveil — pas question de s’y attarder ou de penser à faire la grasse matinée.
Je m’habille ensuite rapidement en omettant volontairement de me raser. Je me prépare une tasse de tisane (sans caféine) et je me rends directement à mon bureau à domicile.
Une fois devant mon ordinateur, je ne consulte pas mes courriels.
À 5 h 10, déjà, j’ai commencé à travailler sur mon projet le plus important.
Au bout de 60 ou 90 minutes, je fais une pause pour me raser, dire bonjour à ma famille, préparer un petit-déjeuner rapide en 5 minutes et le manger dans mon bureau tout en continuant de travailler.
Cette première heure productive me donne un élan considérable et me permet généralement de boucler avant 11 heures l’équivalent d’une journée de travail complète selon le premier modèle de travail décrit.
De plus, mon niveau d’énergie est normalement d’au moins 8 ou 9 tout le reste de la journée.
À ma grande surprise, le second modèle de travail, bien qu’apparemment plus ardu, s’est révélé plus simple à mettre en œuvre une fois que je m’y étais familiarisé.
Accomplir mes tâches les plus importantes tôt le matin me procure énormément d’énergie et me permet d’avoir une journée très productive.
Maintenir cette routine sur plusieurs semaines génère encore plus d’énergie et de dynamisme.
Je ressens une grande satisfaction quand je vois l’horloge afficher 8 h 30 et qu’à ce moment, j’ai déjà passé trois bonnes heures à travailler sur mon projet le plus important.
Cela crée un puissant élan qui me porte tout au long de la journée.
La plupart du temps, je ne consulte pas mes courriels avant 17 heures — en réalité, je pense que si les gens prenaient la simple habitude de ne pas lire leurs courriels avant 17 heures (en supposant qu’il s’agisse d’heures de travail normales), cela suffirait à augmenter considérablement leur productivité.
Essayez de faire de la gestion des courriels la dernière activité de votre journée de travail, et vous verrez à quelle vitesse vous pourrez en venir à bout.
Certes, j’ai l’avantage de travailler à domicile, et donc de pouvoir me rendre à mon bureau dans les minutes qui suivent mon réveil.
J’appliquais déjà, toutefois, des routines similaires lorsque je travaillais hors de chez moi.
Pour me rendre au travail le plus rapidement possible, je m’assurais de passer le moins de temps à la maison après mon réveil.
Ainsi, prendre mon petit-déjeuner dans mon bureau plutôt que de traîner à la maison me permettait généralement d’avoir une journée plus productive.
L’avantage lorsqu’on commence à travailler très tôt, c’est que l’on finit également tôt.
Il m’arrive parfois de terminer ma journée de travail avant d’aller chercher ma fille à la maternelle à 15 h 30, et donc de pouvoir prendre le reste de la journée sans aucune culpabilité.
La motivation peut précéder l’action, mais peut également en découler.
La façon dont vous passez cette première heure de la journée détermine le niveau de motivation qui en découlera, et dont vous pourrez ensuite tirer parti.
Si vous souhaitez avoir une journée très productive et intense, faites en sorte que la première heure qui suit votre réveil se déroule ainsi : levez-vous et consacrez-vous directement à votre projet le plus important.
De même, si vous souhaitez passer une journée paisible, faites en sorte que cette première heure le soit également — méditez, lisez, promenez-vous, prenez un bain relaxant.
Si vous désirez avoir une journée farniente, laissez-vous aller au farniente au cours de la première heure — faites la grasse matinée, regardez la télévision, prenez lentement votre petit-déjeuner.
Si vous préférez passer une journée futile, consacrez cette première heure à des futilités — consultez vos courriels, visitez des forums en ligne, lisez les actualités, discutez avec d’autres personnes.
La bonne nouvelle, c’est que, selon le type de journée que vous souhaitez avoir, il vous suffit de concentrer vos efforts sur la première heure après votre réveil.
Ne vous préoccupez pas de la suite de la journée.
Si vous arrivez à imprimer la bonne trajectoire à cette première heure, le reste de votre journée suivra la même trajectoire.
Tirez parti de la puissance du gouvernail pour diriger l’ensemble du navire que constitue votre journée.
Dans une moindre mesure, j’ai également constaté que cette méthode pouvait fonctionner en milieu de journée, même si c’est généralement plus difficile.
Si votre journée prend un mauvais tournant, respirez et concentrez vos efforts sur la gestion de l’heure qui suit. C’est votre gouvernail.
Article original écrit par Steve Pavlina.
