Pendant l’entraînement des Navy SEALs, qui est très dur soit dit en passant, les recrues peuvent abandonner en faisant sonner une cloche trois fois.
Ensuite, elles prennent une douche et un repas chaud, et c’en est fini.
Plus d’épreuves physiques. Finis les moments où l’on est mouillé et ensablé. Plus de privation de sommeil.
Bien sûr, cela signifie aussi qu’elles ne pourront plus faire partie des Navy SEALs.
Par la suite, les recrues qui abandonnent peuvent invoquer toutes les raisons qu’elles veulent, mais cela n’a aucune importance en termes de résultats.
Elles ont démontré qu’elles abandonneraient l’équipe ; celle-ci est donc elle plus forte quand ces recrues partent.
L’entraînement des SEALs, surtout la semaine d’enfer, est un filtre.
Il sépare ceux qui abandonnent de ceux qui restent fermes.
Il sépare ceux qui s’alignent avec l’équipe de ceux qui ne le font pas.
Les SEALs ont une idée claire du genre de recrues qu’ils recherchent, et cela comprend des personnes qui n’abandonneront pas mentalement ou émotionnellement quoi qu’il arrive.
L’entraînement a donc pour objectif de détecter les personnes possédant les qualités recherchées.
Ce n’est pas parfait, mais cela permet de remercier beaucoup de personnes qui ne feraient pas bon ménage avec les SEALs.
Bien que l’on puisse dire qu’il s’agit de filtres basés sur des valeurs, ce sont en réalité des filtres comportementaux.
La raison pour laquelle quelqu’un fait sonner la cloche n’a pas d’importance, ce qui compte, c’est le fait qu’il fasse sonner la cloche.
La raison pour laquelle quelqu’un refuse d’abandonner n’a pas d’importance, ce qui compte c’est seulement le fait qu’il ne fasse pas sonner la cloche.
Sonner la cloche est un simple test comportemental binaire — démissionner ou ne pas démissionner.
Les Navy SEALs n’ont pas besoin de faire des tests complexes pour trouver des personnes qui partagent leurs valeurs.
Ils peuvent juste faire un simple test pour voir qui abandonne et qui tient bon.
Ils laissent partir ceux qui abandonnent, et ils investissent dans ceux qui restent.
De cette façon, ils se retrouvent avec un groupe assez aligné avec leurs valeurs ; un groupe plein de personnes qui résistent à l’abandon.
Tout au long du reste de la formation, les tests sont nombreux. À chaque fois, soit les gens réussissent, soit ils échouent.
La formation pourrait être considérée comme une série de défis binaires.
Je vous en parle dans le présent article parce que j’aimerais vous inviter à considérer cette approche comme une lentille ou un cadre pour examiner certains de vos défis de la vie réelle.
Je ne vous recommande pas de l’utiliser comme cadre unique, mais c’est un bon outil pour simplifier votre façon d’aborder des problèmes complexes et aller rapidement au cœur des problèmes.
Combien de défis pouvez-vous réduire à des tests binaires de type « réussite ou échec » ?
Remplissez l’espace vide en conséquence : soit vous ______, soit vous sonnez la cloche.
- créez votre propre entreprise
- convenez d’un rencard avec la personne qui vous plait
- écrivez un livre
- écrivez le livre
- faites le voyage
- réalisez le projet
- terminez le défi de 30 jours
- faites la séance d’entraînement
- dites votre vérité
- terminez la chanson que vous avez entrepris d’écrire
- saisissez l’opportunité
- concevez le site web
- présentez le cours
- obtenez le diplôme
Pensez à un objectif ou à un défi auquel vous êtes actuellement confronté.
Comment se présenterait-il si vous le réduisiez à un défi binaire du style « faites-le ou sonnez la cloche » ?
Pensez-vous que cela vous aide à voir quel type d’engagement vous devez prendre pour éviter de faire sonner la cloche ?
Mon défi de 365 jours de blogging peut être réduit à un test binaire, de type « réussite ou échec ».
Tout ce que j’avais à faire pour réussir, c’était de ne pas sonner la cloche tous les jours de l’année.
Chaque jour, le choix était simple : créer ou abandonner. Soit je sonne la cloche, soit je ne le fais pas.
Est-ce toujours mauvais de faire sonner la cloche ? Non, parfois c’est le bon choix.
Il faut juste penser à ce que l’on va ressentir par la suite. Quel sens le fait de faire sonner la cloche revêt pour vous ?
Sonner la cloche peut signifier des années de regret, ou quelque chose de très positif.
Vous devez considérer le fait de sonner la cloche dans le contexte de votre vision d’ensemble.
Après six ans à Toastmasters, j’ai sonné la cloche et j’ai démissionné. Pour moi, l’expérience était une réussite.
J’avais investi six ans dans le club et j’étais passé de discours de 7 minutes à la conception et à la présentation d’ateliers de 3 jours sur le Strip de Vegas.
Cette cloche particulière a donc produit un son glorieux pour célébrer le voyage et ce qu’il signifiait pour moi.
Par contre, le fait de sonner la cloche de mon entreprise de jeux vidéo après 10 ans m’a procuré des sentiments mitigés.
Il y avait une part de joie et une part de tristesse : la mort de l’ancien et la naissance du nouveau.
Faire sonner la cloche dans ces conditions avait toujours une signification positive dans l’ensemble, mais elle était assez différente de ce que j’ai ressenti quand je quittais Toastmasters.
Remarquez également que certaines personnes verront votre action de manière différente.
Quand j’ai quitté le domaine des jeux vidéo, certaines personnes ont qualifié cela d’échec alors que d’autres m’ont félicité pour ce changement.
Si vous voulez jauger vos relations personnelles, demandez-vous quelle personne dans votre cercle d’amis et de proches ne sonnera jamais la cloche dans votre relation ?
Laquelle de ces personnes est capable d’être votre véritable ami à long terme ?
Si vous êtes dans une relation fragile, quelqu’un finira par faire sonner la cloche et abandonner.
Par contre, cela n’arrivera pas dans une relation solide.
En vérité, vous devrez parfois sonner la cloche.
Vous devez abandonner ce qui n’est pas aligné avec vos valeurs, afin de pouvoir trouver ce qui est vraiment digne d’un engagement pour vous.
Vous pourriez voir la vie comme un processus de découverte de ces engagements plus profonds où sonner la cloche n’est tout simplement pas une option.
Article original écrit par Steve Pavlina.
