Que faire si vous vivez actuellement une situation qui ne vous plait guère ?
Que faire si votre emploi, votre relation ou votre style de vie actuels ne vous conviennent plus, mais que vous hésitez à les abandonner ?
Imaginez que vous êtes coincé sur une île, mais que vous n’aimez pas y vivre. Elle est trop petite.
Le temps est souvent mauvais et il y a partout une odeur de poisson pourri. Imaginez que lorsque vous montez au point le plus haut de cette île et que vous regardez autour de vous, tout ce que vous voyez, c’est l’immensité de la mer dans toutes les directions.
Que feriez-vous ?
Eh bien, vous avez deux options. Vous pouvez rester ou partir.
Si vous restez, vous survivrez, mais vous expérimenterez à contrecœur une situation indésirable pour le reste de votre vie.
Vous ne serez jamais vraiment heureux.
Vous vous demanderez toujours ce qui se serait produit si vous étiez parti, et si vous auriez pu trouver mieux.
Et vous mourrez probablement sur cette île en vous demandant toujours ce que vous auriez pu vivre si vous étiez parti au lieu de rester.
Si vous construisez un radeau et que vous essayez de quitter l’île, vous risquez de rencontrer différents problèmes. Comment allez-vous survivre au voyage ? Comment allez-vous naviguer ? Qu’arriverait-il si vous vous perdiez en mer ?
Et si vous mouriez de soif, de faim ou du fait de l’exposition ?
Et si vous rencontriez une tempête ou si vous êtes attaqué par des requins ? Il n’y a aucune garantie que vous survivrez. Il aurait peut-être été plus sûr de rester.
Cette illustration montre bien comment la plupart des gens abordent la délicate question du « faut-il rester ou partir ? » Ils l’envisagent comme quelque chose qui nécessite un acte de foi — un inconnu rempli de tempêtes potentielles, de requins, de pénurie et plus.
Bien entendu, lorsqu’ils voient les choses de cette façon, ils restent sur leur île d’origine. Cette manière d’apprécier les choses les maintient coincés là où ils sont.
Cependant, ce schéma n’est qu’une histoire.
Cela peut sembler être une analogie raisonnable, car cette histoire correspond à ce que les gens ressentent parfois face aux décisions importantes de la vie.
Par contre, cela ne correspond pas aux risques réels en jeu.
Ce type d’illustration regroupe un ensemble de croyances limitatives et les fait passer pour de véritables dangers.
Par exemple, si vous quittez votre emploi, vous avez peu de chances d’être mangé par des requins.
Il en va de même si vous quittez une relation insatisfaisante. C’est pareil lorsque vous déménagez dans une nouvelle ville.
Oui, il y a des risques, mais ce sont des risques gérables auxquels vous pouvez faire face.
Et dans la plupart de ces transitions, le pire scénario réaliste n’est pas si mauvais même quand il se produit.
Vous êtes probablement confronté à des risques que certains professionnels, tels que les avocats spécialisés dans les divorces, gèrent au quotidien sans verser une goutte de sueur.
Votre transition extraordinaire équivaut à un élément mineur dans la journée ordinaire de quelqu’un d’autre.
Alors que je traversais certaines périodes de transition qui me semblaient assez dures à l’époque (faillite et divorce), j’ai été impressionné de voir à quel point ces expériences étaient ordinaires pour ceux qui devaient s’occuper des démarches administratives.
Pour quelqu’un d’autre, ces expériences qui ont changé ma vie n’étaient guère plus spéciales qu’une tasse de café.
Même lorsque j’ai été arrêté à plusieurs reprises pendant mon adolescence, pour les policiers et les officiers de justice qui ont dû intervenir, ma situation était loin d’être mémorable. Je ne représentais que quelques minutes de leur temps dans une journée ordinaire.
Utilisons maintenant une autre analogie. Laissons de côté l’extraordinaire illustration de style naufragé de notre scénario précédent. Remplaçons-la par quelque chose d’un peu plus prosaïque.
Vous êtes sur la même île de départ, et les conditions sont toujours aussi mauvaises.
Toutefois, quand vous grimpez le plus haut point de cette île et que vous regardez autour de vous, vous pouvez voir d’autres îles.
Si vous construisiez un radeau, vous pourriez sûrement rallier certaines d’entre elles.
Cependant, le radeau ne peut pas transporter tout ce que vous voulez, vous devrez donc laisser la plupart de vos biens derrière vous.
Vous devrez abandonner votre précieuse cabane que vous avez travaillé si dur à construire et à réparer après tant de tempêtes. Aller sur une nouvelle île reviendrait à repartir de zéro.
Et alors ? Les gens recommencent tout le temps. Ce n’est pas vraiment grave.
Vous pouvez en faire tout un plat, mais c’est vraiment une chose normale dans la vie. Nous sommes de temps en temps obligés de repartir de zéro. Et nous allons continuer à vivre ce genre de choses tout au long de notre vie.
Vous pouvez toujours emporter avec vous les compétences que vous avez acquises de votre ancienne île vers la nouvelle. Vous avez déjà construit une cabane, vous pouvez donc recommencer.
Grâce à l’expérience que vous avez acquise sur la première île, il vous sera plus facile de vous créer une nouvelle vie ailleurs. Et vous vous adapterez à toutes les nouvelles choses que vous rencontrerez sur le nouveau territoire.
Cependant, il se peut que vous n’aimiez pas le voyage.
Il sera fatigant. Vous prendrez probablement un coup de soleil, mais vous pouvez également espérer qu’au moins une des nouvelles îles soit meilleure que l’île puante que vous êtes en train de fuir. Vous savez que vous n’aimez pas votre situation actuelle.
Il ne devrait donc pas être difficile pour vous de concevoir le fait que vous devez partir explorer et chercher quelque chose de mieux.
L’une des raisons pour lesquelles vous êtes encore sur votre île actuelle, c’est que vous résistez à l’inconfort du voyage. Vous n’aimez pas l’idée de vous engager dans un voyage difficile, mais il existe plusieurs facteurs qui peuvent également vous décourager.
Parmi ceux-ci, il y a la fatigue, les coups de soleil ou encore le fait de vous dire qu’il vous faudra vous reconstruire une fois sur la nouvelle île.
Dites-vous que c’est le prix à payer.
Si vous êtes embarqué dans une transition difficile, cherchez à savoir clairement quel est le prix à payer.
Aurez-vous besoin de plier bagage et de déménager ? Vous faudra-t-il revoir votre style de vie pendant un certain temps ? Devrez-vous gérer plusieurs formalités administratives supplémentaires ?
Pourriez-vous gérer la transition si vous acceptiez le prix à payer ?
Parfois, nous avons du mal à trouver la clarté parce que nous ne voulons pas accepter le prix à payer pour la transition qui nous attend.
Cela peut s’expliquer par le fait que nous avons peur de voir notre style de vie actuel se dégrader, nous n’aimons pas les critiques ou l’embarras, nous n’aimons pas les démarches administratives, nous ne voulons pas repartir de zéro, etc.
Cependant, lorsqu’une transition a un prix, la clarté dont nous avons besoin y est incluse.
Il faut payer le prix et faire la transition. Ou ne pas payer le prix et faire du surplace.
Ne rendez pas le prix à payer plus élevé qu’il l’est déjà. Si pour une fois le prix à payer pour atteindre un certain objectif dans votre vie, c’est de dormir dans votre voiture, ne transformez pas cela en une tempête mortelle.
Si le prix à payer, c’est de présenter vos excuses à une certaine personne, ne transformez pas cette action en une lutte contre un requin. De même, si le prix à payer, c’est de remplir beaucoup de paperasse, je suis d’accord avec vous pour dire que c’est vraiment nul, mais vous y survivrez. 😉
Alors, à la question rester ou partir, que répondrez-vous ?
Article original écrit par Steve Pavlina.
