La fin d’un trimestre et le début d’un nouveau sont des moments privilégiés pour se fixer de nouveaux objectifs pour les 90 jours à venir.
Au sein du club de croissance consciente, nous suivons chaque trimestre un processus de planification trimestrielle en 5 étapes, au cours duquel nos membres passent en revue leurs récents progrès, puis fixent et partagent leurs objectifs pour le trimestre à venir.
Dans le cadre de ce processus, j’organise un appel Zoom en direct pour passer en revue les objectifs que les membres ont fixés et pour mettre en évidence les meilleures pratiques et les potentiels pièges à objectifs.
Le but ici est d’aider les membres à se fixer des objectifs qu’ils ont plus de chances d’atteindre.
Nous venons tout juste de boucler l’un de ces appels ce matin.
Je les trouve motivants et inspirants parce qu’ils permettent de comprendre comment nous fixons des objectifs valables et réalisons de réels progrès, trimestre après trimestre.
Il est particulièrement gratifiant de voir les membres du club s’améliorer dans ce domaine toutes les fois qu’ils suivent le processus.
Certains ont fait des progrès impressionnants au cours de l’année écoulée, en sachant beaucoup mieux ce qui les inspire et ce qui ne les inspire pas.
Nous accordons beaucoup d’attention à la relation entre les objectifs et les résultats réels, et c’est une grande partie de ce que nous explorons lors de ces appels.
Au cours de ces appels, j’aime mettre en évidence les meilleures pratiques et les pièges à objectifs à éviter.
J’ai pensé qu’un bon sujet pour l’article d’aujourd’hui serait de partager quelques-uns de ces pièges à éviter ; pièges qui peuvent vous empêcher d’être efficaces dans la fixation d’objectifs.
Pièges à objectifs — Point 1 : Décisions différées
Un objectif est une décision, un engagement.
Se fixer des objectifs peut être un exercice inconfortable parce que vous réduisez vos options et votre champ d’action, et il est courant d’essayer de garder ses options ouvertes en faisant semblant de s’engager.
Une façon courante d’édulcorer vos objectifs consiste à les définir comme une décision à prendre, et donc à ne pas vous engager réellement.
Un signe révélateur est que votre objectif contient des mots tels que définir, décider, identifier, déterminer, rechercher, etc.
Votre objectif est en fait de prendre une décision plutôt que de la mettre en œuvre.
Mais si vous ne savez pas le résultat que vous essayez d’obtenir, sachez bien que vous ne vous êtes pas encore fixé d’objectif.
Il n’y a pas de mal à faire des recherches sur une décision si vous avez vraiment besoin de le faire d’abord.
Mais vos recherches sont-elles au service d’un résultat final ou vous contentez-vous de tergiverser et de procrastiner parce que vous n’êtes pas à l’aise ?
Si des gens peuvent se fixer pour objectif d’aller sur Mars et de faire des recherches en cours de route, quelle est votre excuse pour avoir besoin de faire des recherches avant de vous engager à atteindre un résultat précis ?
Votre destination peut encore être raisonnablement claire avant même que la recherche ne soit effectuée.
Cela demande du courage ; soyez donc courageux, décidez et engagez-vous.
Je recommande de prendre la décision au moment où vous vous fixez l’objectif.
Cela fait partie du processus de définition d’un objectif.
Faites votre choix à ce moment-là.
Ne reportez pas votre décision, sinon vous finirez par le faire tous les trimestres.
Déclarez les résultats que vous avez l’intention d’atteindre avant le début du trimestre.
Si vous faites un mauvais choix, vous vous en rendrez compte assez vite et vous pourrez choisir un autre objectif.
Vous pouvez aussi conserver le même objectif, mais en prenant le soin de le modifier.
Néanmoins, il est généralement préférable de commencer à progresser vers un objectif clair (même s’il ne s’agit pas du meilleur choix possible), puis de changer de cap pendant que vous êtes en mouvement, plutôt que de ne pas définir clairement votre objectif dès le départ.
Point 2 : Des objectifs basés sur la réflexion
S’il est bon de se fixer des objectifs rationnels et raisonnables, il ne faut pas oublier que la motivation est de nature émotionnelle.
En réalité, rien ne vous oblige à poursuivre des objectifs pour des raisons rationnelles.
La logique seule ne permet même pas d’affirmer que votre survie est importante.
Par conséquent, les objectifs qui sont trop axés sur la réflexion et la rationalité ont tendance à être faibles en termes d’effet de motivation.
Les objectifs basés sur la rationalité font bonne figure sur un écran, et c’est généralement là qu’ils resteront jusqu’à ce que vous les abandonniez.
Les objectifs ont besoin d’un contexte émotionnel pour être motivants.
Il est très utile d’associer un sens, un but, un changement de caractère ou une progression particulière à vos objectifs.
Sinon, vous risquez de rester bloqué dans votre réflexion lorsque vous penserez à agir sur un objectif, de tourner en rond et de ne pas vraiment progresser vers un résultat qui en vaille la peine.
Les objectifs chiffrés comme « gagner une certaine somme d’argent » ou « atteindre un objectif particulier en termes d’exercice physique » sont un problème courant.
Si les chiffres ne s’inscrivent pas dans un contexte émotionnel précis, ils risquent de vous démotiver au lieu de vous motiver.
Certains chiffres peuvent vous sembler significatifs — gagner 10 000 euros par mois est peut-être plus agréable que de gagner 8 000 euros par mois — mais il est souvent préférable de définir ces objectifs du point de vue du cœur plutôt que de la tête.
Vous pouvez toujours atteindre vos objectifs financiers si vous les abordez sous l’angle de l’histoire, et ce sera probablement plus amusant.
Imaginez un dirigeant d’Apple expliquant ce que vous pouvez faire sur l’un de ses nouveaux appareils, en replaçant les chiffres dans leur contexte et en expliquant pourquoi ils sont importants :
Grâce à cette vitesse de traitement, vous pouvez désormais éditer des vidéos en 4K, n’est-ce pas super intéressant ?
Vous souvenez-vous de la campagne de marketing autour du premier iPod ?
Vous souvenez-vous de la capacité de stockage qu’il offrait ?
Ce dont je me souviens, c’est la formule 1000 chansons dans votre poche.
N’est-ce pas un meilleur contexte pour ce chiffre que de dire que l’appareil a 5 Go de stockage ?
Il est judicieux d’en faire de même pour vos propres chiffres.
Sinon, les chiffres ne vous donneront probablement pas une raison suffisante de vous investir.
Vous pouvez procéder de la même manière pour vos objectifs en matière d’exercice physique.
Courir 60 minutes chaque matin, c’est bien, mais je trouve plus intéressant de savoir que je peux faire le tour du casino le plus proche et revenir à la maison parce que c’est une boucle beaucoup plus grande que celle que j’avais l’habitude de faire.
Je peux aussi courir jusqu’à un parc particulier et dire bonjour à une demi-douzaine de lapins que j’ai l’habitude d’y voir.
Courir jusqu’au parc des lapins et en revenir est une façon plus émotionnelle de définir un objectif que de simplement courir pendant une heure.
Si vous vous donnez la peine de fixer des objectifs chiffrés, veillez à leur donner un contexte émotionnel significatif.
Vous augmenterez ainsi considérablement vos chances de réussite.
Certains processus de réalisation d’objectifs sont également plus alignés avec les désirs du cœur que d’autres.
Votre destination peut vous inspirer sur le plan émotionnel, mais si le processus pour y parvenir est terriblement ennuyeux, vous aurez probablement du mal à être consistant.
L’émotion liée à votre objectif n’est pas si importante, tant que l’objectif en question est significatif pour vous et que vous êtes motivé à mettre le cœur à l’ouvrage.
Certaines personnes aiment l’énergie des objectifs audacieux ou risqués. D’autres préfèrent les objectifs ludiques.
D’autres encore aiment lier leurs objectifs à des connexions sociales, de sorte que la poursuite de leurs objectifs soit étroitement liée à l’approfondissement de leurs relations.
Ce qui compte, c’est que vous ressentiez quelque chose qui vous pousse à agir.
Pièges à objectifs — Point 3 : Des objectifs qui éclaboussent
En général, les gens ne s’en sortent pas très bien avec ce genre d’objectifs qui ressemblent à une liste aléatoire créée en lançant des fléchettes sur une cible.
Ces listes peuvent comprendre un objectif de santé, un objectif social, un objectif de carrière, un objectif financier et un objectif de style de vie.
Mais il se peut que ces objectifs ne soient pas compatibles entre eux ou qu’ils ne se complètent pas.
C’est comme si quelqu’un choisissait au hasard un objectif symbolique pour chaque domaine de la vie.
Au lieu de disperser votre énergie dans de multiples directions, envisagez un modèle de fixation d’objectifs en étoile.
Fixez-vous un objectif central clair pour votre trimestre (le centre) et quelques autres objectifs connexes qui soutiennent et renforcent cet objectif central.
Ce modèle est particulièrement utile lorsque vous travaillez à une transition, comme un changement de carrière, de relation ou de mode de vie.
Si vous essayez d’apporter dans votre vie trop de changements sans rapport les uns avec les autres au cours d’un seul et même trimestre, vous risquez de perdre de vue votre objectif.
Par contre, si vous savez qu’il n’y a qu’un seul objectif central à atteindre et que la réalisation de cet objectif est le résultat clé qui compte pour vous, organisez vos objectifs de manière à ne pas perdre de vue l’essentiel.
Vous savez que votre priorité est de continuer à progresser vers cet objectif chaque jour.
Si c’est tout ce que vous faites pendant tout le trimestre, il s’agira probablement d’un trimestre mémorable et productif.
Supposons que votre objectif principal soit de quitter votre emploi et de créer votre propre entreprise.
Vos objectifs connexes peuvent alors inclure la réalisation de projets de mise en place de votre nouvelle idée d’entreprise, la pratique quotidienne d’une activité physique pour vous aider à évacuer le stress, la conclusion de projets dans le cadre de votre travail, la formation de votre remplaçant, la recherche d’un mentor, etc.
Cela fait beaucoup pour un seul semestre.
Il n’est donc probablement pas utile d’ajouter d’autres objectifs tels que l’amélioration de vos compétences en matière de relations amoureuses ou l’apprentissage d’un instrument de musique dans cette même période.
Concentrez-vous sur la grande transition.
Une fois cette étape franchie, vous pourrez envisager de poursuivre d’autres objectifs.
Pièges à objectifs — Point 4 : L’objectif du « grand système »
Un dernier problème dont je vais vous parler concerne le fait de planifier et de mettre en œuvre votre « grand système » pour améliorer radicalement une partie de votre vie — généralement votre flux de travail, vos finances ou vos processus d’entreprise.
Les gens réussissent rarement avec cette approche parce qu’il y a trop de changements d’un seul coup.
Nombreux sont ceux qui ne sont même pas en mesure de mettre en œuvre leurs systèmes pendant une journée, encore moins une semaine, un mois ou sur une période plus longue.
Si un trimestre peut sembler long, ce temps est en réalité assez court et peut passer plus vite que prévu.
Il est très facile d’en faire trop, surtout lorsqu’il s’agit de changer ses habitudes, et ces objectifs de « grands systèmes » ont tendance à dissimuler un grand nombre de petits changements qui prendront probablement beaucoup plus de temps qu’un seul trimestre pour être mis en place efficacement.
Au lieu d’essayer de changer un grand nombre d’habitudes à la fois, choisissez 2 ou 3 petites habitudes à changer en premier, voire une seule.
Commencez en appliquant le changement pendant 5 ou 10 minutes par jour.
Faites cela pendant au moins 30 jours.
Une fois que vous aurez pris vos habitudes et que vous aurez l’impression que vous n’avez pas besoin de beaucoup de discipline pour les conserver, vous pourrez les développer davantage.
Sinon, si vous essayez de modifier plusieurs aspects de votre journée pour les intégrer dans un système magnifiquement conçu, vous constaterez probablement que vous n’y parviendrez jamais.
Il vous faudra probablement plus d’un an pour vous entraîner à mettre en œuvre l’ensemble de ce système et à être cohérent en l’utilisant, alors prenez une petite partie de chaque trimestre, implémentez des habitudes précises et n’en ajoutez d’autres que lorsque vous serez capable d’être très cohérent avec les premières que vous avez ajoutés jusqu’à présent.
Prenez conscience que le jeu de la vie est long.
Un an ou deux, ce n’est pas si mal pour apporter à votre vie une amélioration à long terme qui pourrait vous servir pendant des décennies.
Cela vaut la peine de prendre le temps de construire les fondations une pièce à la fois.
J’espère que vous avez trouvé ces pièges à objectifs perspicaces.
La définition d’objectifs bien formulés est une compétence qui demande des années de pratique pour être maîtrisée, alors soyez patient avec vous-même.
Continuez à pratiquer cette compétence un trimestre à la fois et étudiez la relation entre les objectifs que vous vous fixez et les résultats réels que vous obtenez, afin de continuer à vous améliorer d’année en année.
Article original écrit par Steve Pavlina.
