Devrions-nous vraiment nous fixer des objectifs audacieux, grands et épineux dont le succès est loin d’être garanti ?
Gagnerions-nous à nous lancer dans des projets qui n’offrent pas la possibilité de prendre du recul) ?
Personnellement, je suis heureux qu’il existe des gens qui se fixent de grands objectifs et qui se lancent dans de grands projets. Mon pays (les États-Unis) n’existerait pas sans cela. Pas plus que ma ville, ma famille, nos ordinateurs, Internet, mon petit-déjeuner, ou les diverses libertés dont je profite aujourd’hui.
Nombre de mes proches seraient morts, n’eût été l’existence et la conduite de ces gens qui se fixent des objectifs « irréalistes ».
Si quelqu’un comme Hitler se fixe de grands objectifs et que vous n’avez personne d’aussi déterminé que Winston Churchill pour lui faire face avec des objectifs tout aussi grands, mais dans le sens opposé, alors il ne restera pas grand-chose de ce que vous connaissez aujourd’hui.
Pour ma part, je préfèrerais largement voire davantage de Winston Churchill ou de mère Teresa là dehors qui essayent et qui échouent plutôt que de constater que personne ne tente rien.
Si vous vous fixez un grand objectif et que vous échouez, vous apprenez quelque chose.
Si vous vous fixez un grand objectif audacieux et épineux et que vous réussissez, vous profitez du résultat de cet objectif, ET vous apprenez quelque chose.
En revanche, si vous ne vous fixez aucun objectif, vous ne gagnez rien et n’apprenez rien.
Il n’y a rien dans ce processus qui soit stressant ou qui réduise votre paix.
Pour créer un tel stress, il faut un mode de pensée particulier connu sous le nom de peur de l’échec (malheureusement, de nombreuses personnes ont été conditionnées à y croire).
Travailler sur de grands objectifs, c’est comme lancer un dé : si le résultat est pair, vous gagnez un peu, et s’il est impair, vous gagnez beaucoup. Si vous ne lancez pas le dé, rien ne bouge.
Étant donné que ce sont de bonnes cotes, je trouve que c’est un pari qu’il faut tenter fréquemment.
Parallèlement, beaucoup de gens sous-estiment les objectifs qui sont vraiment « réalistes ».
D’autres surestiment certainement leurs capacités et subissent des échecs cuisants.
Mais si vous ne surestimez jamais vos capacités en vous fixant de temps en temps un objectif qui dépasse votre aptitude à le mener à bien, vous n’aurez jamais une bonne estimation de vos vraies capacités ─ vous n’aurez jamais un aperçu précis de vos limites.
Par conséquent, vous risquez de passer toute votre vie en dessous de vos capacités. Et malheureusement, c’est ce que font la plupart des gens.
Si vous voulez mettre en place une stratégie optimale pour investir dans votre développement personnel, veillez à y inclure l’échec.
Pensez à un investissement financier.
Si vous adoptez une stratégie qui garantit à 100% que vous ne perdrez jamais d’argent, sera-t-elle optimale sur le long terme ? Loin de là.
En fait, étant donné que vous ne pourriez pas investir dans quoi que ce soit étant donné que rien n’est vraiment sans risque, vous ne toucheriez absolument aucun intérêt, et l’inflation à elle seule vous ferait perdre de l’argent.
Il en va de même avec votre corps.
Si vous ne tirez jamais sur vos muscles pour les pousser au-delà de leurs capacités actuelles, vous ne resterez pas au même niveau de force ; avec le temps vous allez en fait vous affaiblir.
Et c’est ce qui arrive aux gens qui ne se fixent jamais des objectifs audacieux et épineux.
Ils s’affaiblissent mentalement avec le temps, perdant de plus en plus de leurs capacités.
Repensez à votre vie un moment et en particulier à ces fois où vous avez relevé un vrai défi, sans tenir compte du fait de parvenir à vos fins ou pas.
Comment seriez-vous aujourd’hui si ces expériences n’étaient jamais arrivées ? Seriez-vous plus fort ou plus faible ?
Se fixer un grand objectif et échouer à le mener à bien ne doit pas être vue comme une chose terrible à éviter à tout prix.
En musculation, l’échec est l’objectif de chaque session.
Atteindre le point d’échec est finalement ce qui vous aide à vous muscler.
Quelqu’un qui fait de la musculation ne déplore pas le fait que cette limite soit atteinte, préférant se maintenir indéfiniment à des poids de 10 kilos parce que 100 kilos « c’est trop lourd ».
Ce serait ridicule.
De la même manière, je vous encourage à ne pas déplorer vos propres échecs quand vous tombez sur un de ces poids trop lourds que vous pensez ne pas pouvoir soulever.
Faites simplement un pas en arrière et retournez sur un poids un peu moins lourd pendant un temps, et vous serez peut-être assez fort pour soulever celui qui vous a précédemment résisté.
Ne concluez pas, du fait que pour l’instant vous ne pouvez pas soulever un poids trop lourd (ou atteindre un objectif trop difficile, audacieux et même épineux), que vous ne serez jamais capable de le faire ou que le processus entier doit être intrinsèquement stressant et décevant.
Apprenez à aimer le processus en lui-même.
Article original écrit par Steve Pavlina.
