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Chaque individu évolue à travers un cadre de référence qui détermine ce qu’il considère comme vrai, possible ou même pertinent d’interroger.
Quel est le sens de notre existence ? Pourquoi sommes-nous sur Terre ?
Dieu existe-t-il ? Si oui, quelle est sa nature ?
Parmi toutes les religions, y en a-t-il une qui détient la vérité absolue ?
Y a-t-il une vie après la mort ? Sommes-nous avant tout des êtres physiques ou des êtres spirituels ?
Depuis des millénaires, l’humanité cherche des réponses à ces questions.
Elles ont inspiré des débats philosophiques, engendré des guerres et bouleversé des civilisations entières.
Pourtant, au-delà de leur aspect métaphysique, ces interrogations sont profondément ancrées dans la réalité de notre quotidien.
L’envers du décor
Les réponses que nous donnons à ces questions influencent directement nos choix, nos ambitions et la direction que nous donnons à notre existence.
Si nous accordons de la valeur à notre vie, alors il est essentiel d’y réfléchir.
Imaginez que votre vie soit organisée autour d’objectifs, de projets et d’actions. Vous décidez, par exemple, de lancer une entreprise en ligne.
Cet objectif est ensuite décliné en divers projets (rédiger un plan d’affaires, mettre en ligne votre site web), puis en actions (aller à la banque pour ouvrir un compte professionnel, réserver un nom de domaine).
Tout cela est assez logique en soi.
Mais pourquoi cet objectif en particulier ? Pourquoi même se fixer des objectifs ? Quel en est le sens profond ?
Tout repose sur votre cadre de référence : l’ensemble de nos croyances et de nos valeurs.
Ce sont celles-ci qui définissent nos motivations et nos aspirations.
Si vous valorisez la liberté et l’indépendance financière, créer une entreprise peut vous sembler une évidence.
Néanmoins, si vos valeurs sont différentes, vous pourriez ne pas ressentir le besoin de poursuivre de tels objectifs.
Parfois, une même situation est interprétée de façon opposée par deux personnes aux cadres de référence divergents.
L’élément central de votre cadre de référence, c’est votre conception de la réalité : vos croyances religieuses, spirituelles, philosophiques.
Votre vision de l’univers influence largement les résultats que vous obtenez.
Autrement dit, chaque réussite ou difficulté peut se lire à travers le prisme de votre cadre de référence.
Le cadre de référence définit les objectifs.
Les objectifs définissent les projets.
Les projets définissent les actions.
Les actions définissent les résultats.
Dans un cadre de référence donné, certains résultats deviennent inaccessibles simplement parce que vous ne vous donnerez jamais les moyens de les poursuivre.
Votre cadre de référence agit comme un filtre.
Il limite ce que vous considérez comme possible ou même envisageable. Il écarte de votre champ de vision tout un ensemble d’objectifs, de projets et d’actions.
Si, par exemple, vous êtes convaincu que la criminalité est moralement inacceptable, vous ne chercherez probablement jamais à bâtir un empire criminel.
Inversement, si votre cadre de référence indique qu’une cause est juste, vous serez prêt à gravir des montagnes pour la défendre.
Mon parcours : une quête de sens
Voici une histoire personnelle qui, je l’espère, vous intéressera.
Si vous prenez le temps de la lire, observez comment mes croyances (mon cadre de référence) ont évolué au fil du temps et comment cela a profondément transformé les résultats que j’ai obtenus.
Elle illustre combien un changement de cadre de référence peut bouleverser une vie entière.
Pendant des années, j’ai cherché à identifier le cadre de référence qui me permettrait de mener la meilleure vie possible.
Une quête paradoxale, puisqu’elle exige d’explorer un nouveau cadre de référence tout en étant enfermé dans l’ancien.
En effet, même la définition de « meilleure vie possible » dépend du cadre dans lequel on se situe.
Trouver une perspective qui éclaire ce concept et offre un moyen de l’incarner a été un défi en soi.
Au départ, cette recherche était involontaire, presque accidentelle. Puis, progressivement, elle est devenue une démarche consciente et déterminée.
Une vie catholique
Jusqu’à mes 17 ans, j’ai grandi dans un environnement profondément catholique.
Baptisé, confirmé, j’ai fait mes huit années d’études primaires et mes quatre années d’études secondaires dans des établissements catholiques.
J’ai pratiqué le scoutisme plusieurs années, obtenant la distinction « Ad Altare Dei ».
La prière faisait partie de mon quotidien. J’acceptais sans réserve tout ce qu’on m’enseignait comme étant vrai.
Chaque dimanche, j’allais à la messe avec ma famille.
Tous mes proches et amis étaient chrétiens ; je ne connaissais rien d’autre.
Mon cadre de référence était alors entièrement façonné par ces valeurs religieuses, sans que je songe à le remettre en question.
Mon père avait été enfant de chœur, mon oncle était prêtre catholique, et l’un de mes cousins était membre de Campus pour Christ.
Au lycée, je participais volontiers aux retraites spirituelles et aux actions caritatives. Dans mon esprit, ma foi était solide et définitive.
Des relents blasphématoires
Puis, vers la fin de la classe de première, j’ai vécu un basculement.
Comme si une zone de mon cerveau s’était soudainement activée, me projetant dans un état de conscience plus aigu.
Peut-être était-ce simplement la maturation, mais une chose était sûre : je ne pouvais plus accepter les choses aveuglément.
Cet éveil m’a poussé à questionner mon cadre de référence catholique, ce que je n’avais jamais fait jusque-là.
J’ai commencé à remettre en question les croyances qui m’avaient été inculquées depuis l’enfance.
Je voulais comprendre ce qui se cachait derrière les dogmes, identifier les incohérences, voir si ces croyances tenaient réellement la route.
J’ai posé beaucoup de questions, mais peu de gens étaient prêts à en discuter sérieusement.
Certains se braquaient, d’autres esquivaient.
Pourtant, ma démarche n’était pas hostile, mais sincèrement curieuse.
Ma famille refusait d’ouvrir le dialogue, mais heureusement, j’ai trouvé quelques professeurs plus enclins à échanger.
Mon lycée jésuite (Loyola High à Los Angeles) offrait un cadre plus libéral que d’autres institutions religieuses, ce qui m’a permis d’explorer ces doutes avec un peu plus de liberté.
Malgré ces échanges, j’ai été déçu.
J’espérais que des personnes érudites, ayant davantage d’expérience que moi, prendraient la peine de remettre en question leurs propres croyances.
Ce n’était toutefois pas le cas. La plupart acceptaient leur foi sans jamais la questionner.
C’est là que mon doute s’est amplifié : Si tout le monde adhère sans broncher, sans même se poser de questions, pourquoi devrais-je y croire moi-même ?
Peu à peu, ma confiance en l’éducation catholique s’est effritée au profit de ma propre réflexion et de mon ressenti.
À force de ne trouver aucune réponse qui me parle, j’ai fini par abandonner tout ce bagage religieux et suis devenu athée par défaut.
C’est ainsi que j’ai entamé ma dernière année de lycée catholique, à 17 ans, en tant qu’athée.
Ironique, non ?
Au début, je ne savais pas à quoi m’attendre, mais j’ai vite découvert que ce changement de cadre de référence me procurait un sentiment de puissance inouï.
Comme si me libérer d’un cadre de référence obsolète révélait en moi des capacités insoupçonnées.
Délesté de mes anciennes croyances, j’avais l’impression que mon esprit s’éveillait pleinement.
Je réfléchissais avec plus de clarté, je ressentais une plus grande maîtrise de mon intellect.
Plus que jamais, je me sentais responsable de ma propre vie.
Désormais, sans Dieu à qui attribuer mes réussites ou mes échecs, je ne pouvais compter que sur moi-même.
L’école me paraissait plus facile que jamais, malgré mes choix de cours très exigeants (essentiellement des classes préparatoires).
En mathématiques et en sciences, tout me semblait d’une évidence déconcertante.
Mon professeur de calcul différentiel/intégral me donnait même des épreuves différentes du reste de la classe.
Et un jour, mon professeur de physique est venu me voir avant le début du cours pour me demander de lui expliquer un exercice particulièrement ardu.
Les défis académiques étant devenus trop simples, je cherchais à les rendre plus stimulants : je faisais mes devoirs sur des carrés de papier minuscules, ou au dos de boîtes de céréales, ou encore je coloriais mes diagrammes polaires pour en faire des œuvres d’art.
Certains me trouvaient excentrique, mais, pour moi, c’était un moyen de m’amuser avec des exercices qui ne me demandaient aucun effort.
Franchement, vous n’avez pas vécu tant que vous n’avez pas fait des intégrales au crayon de couleur !
Je ne cachais pas mon athéisme.
En cours de religion, je fournissais les réponses attendues pour obtenir de bonnes notes, mais, dès qu’une question ouverte m’était posée, j’y répondais avec une perspective athée.
Je suis reconnaissant envers les jésuites d’avoir fait preuve d’ouverture d’esprit et tolérer mes réponses.
Je leur dois une fière chandelle.
Ma famille, quant à elle, n’a pas été ravie de mon changement de perspective, surtout lorsqu’ils ont découvert que je recevais le magazine American Atheist (L’Athée Américain) par courrier.
J’ai rapidement compris qu’il valait mieux intercepter le courrier avant eux.
Malgré tout, comme mes résultats scolaires étaient excellents, ils avaient peu d’arguments pour me reprocher quoi que ce soit.
Ils refusaient de discuter de mes questionnements, ce que je trouvais frustrant, car j’aurais aimé en débattre.
Ils m’obligeaient encore à aller à l’église, ce que j’ai accepté un temps, sachant que dans un an, je quitterais la maison.
Puis, j’ai commencé à contourner la règle : au lieu de m’asseoir avec eux, je me mettais dans une autre rangée, puis je quittais discrètement l’église dès le début de la messe pour aller me promener.
Je revenais juste avant la fin pour donner le change.
Une fois, j’ai mal calculé mon coup.
La messe s’est terminée plus tôt que prévu, et en rentrant, j’ai découvert ma famille déjà dans la voiture, me voyant arriver de la rue. Oups.
Ils sont partis sans moi.
Plutôt que de faire deux kilomètres à pied sous leur regard réprobateur, j’ai choisi de rentrer bien plus tard, vers minuit.
Ce fut la dernière fois que je mis les pieds à l’église, hormis pour les mariages et les funérailles.
Malgré ces tensions familiales, cette dernière année de lycée a été la plus épanouissante pour moi.
J’ai obtenu d’excellentes notes et ai été accepté dans six grandes universités en informatique : Cal Tech, UCLA (avec une bourse partielle), UC San Diego (avec une bourse complète), UC Berkeley, Carnegie Mellon et Harvey Mudd.
J’ai finalement choisi UC Berkeley, qui avait alors le meilleur programme d’informatique du pays.
L’idée de quitter la maison et de vivre seul me réjouissait.
À l’automne 1989, j’ai emménagé dans les résidences étudiantes de Berkeley.
Puis, tout est devenu… étrange.
Judas : L’autre extrême
Arrivé à Berkeley, mon athéisme a continué d’évoluer.
Loin du cadre catholique dans lequel j’avais grandi, j’ai rencontré des personnes fascinantes aux croyances variées.
Certains de mes nouveaux amis étaient brillants et passionnés par les grandes questions sur la nature de la réalité.
Je pense que mon éducation catholique avait fonctionné comme un ressort trop comprimé : une fois libéré, j’ai été projeté violemment à l’opposé. J’ai basculé trop loin.
Non seulement j’ai rejeté la religion, mais, avec elle, j’ai aussi laissé tomber toute notion de morale.
J’étais devenu le personnage principal de la nouvelle de Mark Twain The Facts Concerning the Recent Carnival of Crime in Connecticut (Les faits autour du récent carnaval du crime dans le Connecticut), où le protagoniste finit par tuer sa propre conscience.
Je me suis mis à faire tout ce qui allait à l’encontre de mon éducation.
Mes études ne m’intéressaient plus, j’allais rarement en cours, et mon diplôme m’importait peu.
À la place, je passais mon temps à sortir, à boire énormément — une fois jusqu’à 14 verres d’affilée, au point de ne plus me souvenir comment j’étais rentré.
J’ai dû reconstituer ma soirée à travers le récit de mes amis.
Aujourd’hui encore, je suis persuadé d’avoir consommé plus d’alcool avant mes 21 ans que toutes les années qui ont suivi.
Puis, je me suis mis à voler à l’étalage.
La première fois, c’était juste par curiosité, comme une expérience interdite que je n’aurais jamais osé tenter en tant que catholique.
Mais l’adrénaline a vite pris le dessus.
Ce qui était au départ un simple défi est devenu une habitude compulsive, au point où je volais plusieurs fois par jour.
La plupart du temps, je ne gardais même pas ce que je volais. Je le donnais ou le jetais peu après.
Environ un mois après mon arrivée à l’université, j’ai été arrêté.
Verdict : quatre mois de probation.
J’ai fait une pause d’une semaine, puis j’ai replongé, avec un peu plus de prudence.
Une semaine après la fin de ma probation, j’ai de nouveau été arrêté : cette fois, 40 heures de travaux d’intérêt général.
Une fois ma peine accomplie, j’ai repris mes activités, peaufinant mes méthodes pour éviter d’être pris.
J’ai frôlé l’arrestation à plusieurs reprises, mais, loin de me freiner, cela n’a fait que m’entraîner encore plus profondément dans cette spirale.
Avec le temps, voler est devenu un acte automatique, sans même provoquer une montée d’adrénaline.
Pour maintenir l’excitation, j’ai commencé à me lancer des défis absurdes : voler autant de barres chocolatées que possible pour déterminer combien d’entre elles pouvaient tenir dans mes poches (13), essayer de subtiliser le maximum de correcteurs dans la librairie estudiantine en une seule journée (plus d’une cinquantaine).
Ensuite, je donnais tout ou je m’en débarrassais.
Pendant ce temps, mes études étaient devenues une simple formalité que je négligeais totalement.
J’ai fini par être placé en probation académique — une sanction appliquée aux étudiants qui n’allaient plus en cours.
Mais franchement, je m’en fichais complètement.
C’est alors que j’ai rencontré un autre étudiant aussi dépourvu de morale que moi.
Nous sommes rapidement devenus amis et avons décidé d’arrêter les vols en solo, jugés trop risqués, pour élaborer un système à deux.
Avec un mode opératoire plus sophistiqué, nous minimisions les chances d’être pris. Notre méthode fonctionnait si bien que nous avons commencé à revendre une partie de notre butin pour générer des bénéfices.
Pour éviter d’attirer l’attention sur le campus de Berkeley, nous avons élargi notre rayon d’action, opérant jusqu’à plus de 150 km aux alentours : San Francisco, Sacramento, Fresno…
Pendant environ un an, nous avons intensifié nos vols, dépassant souvent les 400 dollars de marchandises à chaque opération, franchissant ainsi la limite du vol qualifié à l’époque.
Lors de notre meilleur week-end, nous avons frôlé les 2 400 dollars de butin.
La Claque
J’ai fini par me faire arrêter une nouvelle fois, mais cette fois-ci, c’était pour vol qualifié.
Mauvaise, très mauvaise nouvelle.
Avant même cette arrestation, j’avais appris qu’avec mes antécédents, une condamnation pour vol qualifié pourrait me valoir environ deux ans de prison.
Pour ne rien arranger, mon arrestation a eu lieu à Sacramento, à deux heures de route de Berkeley.
Mon complice, ne pouvant rester sans s’exposer à un risque considérable, a pris la décision de repartir immédiatement à Berkeley.
Me voilà seul, enfermé dans la prison du comté, en attente d’identification.
Je n’avais pas de pièce d’identité sur moi et j’avais donné l’un de mes nombreux faux noms.
Évidemment, ils ne m’ont pas cru et ont décidé de vérifier mes empreintes pour connaître ma véritable identité.
J’avais 19 ans. C’était le dimanche du Super Bowl 1991. Et je m’attendais à passer les deux prochaines années derrière les barreaux.
THUNK !
C’était le bruit de ma réalité qui s’effondrait brutalement autour de moi.
Pendant les premières heures, j’étais sous le choc, incapable de réfléchir avec clarté. Était-ce le poids de la tenue orange ?
L’enfermement ?
L’incertitude totale quant à mon avenir ?
Assis là, sans autre choix que d’attendre, j’ai recommencé à me poser les grandes questions. Comment avais-je pu en arriver là ?
Qui étais-je devenu ? Était-ce vraiment moi ?
Cette fois, mes réponses étaient bien différentes. J’ai réalisé à quel point mon cadre de référence était toxique.
J’étais prêt à accepter ma peine, à purger ces deux années, mais je savais aussi une chose avec certitude : c’était terminé.
Ce mode de vie était terminé. C’est dans cette cellule que la prise de conscience du pouvoir destructeur de mon ancien cadre de référence m’a frappé de plein fouet.
Je n’avais pas encore trouvé de nouveau sens à ma vie, mais une graine venait de germer.
Une seule idée me traversait l’esprit : peu importe la gravité de la situation, l’avenir peut être meilleur.
J’étais convaincu que, même si cela prenait des années, je pourrais me reconstruire.
Je ne savais pas encore comment l’appeler, mais c’est ce jour-là que l’idée de croissance personnelle a commencé à s’implanter en moi.
L’idée qu’aussi sombre que puisse être un moment, il est toujours possible d’en sortir plus fort.
Et à cet instant précis, cette pensée était la seule chose qui me restait. Mais elle était suffisante pour me faire tenir.
Trois jours plus tard, on m’a relâché. Ils avaient enfin établi mon identité.
On m’a donné une date d’audience et laissé repartir, inculpé de vol qualifié.
Le soleil était en train de se coucher.
J’ai erré un moment autour du Capitole de Sacramento, savourant l’air libre, appréciant chaque instant, conscient que je disposais encore de quelques mois de liberté.
La prison est d’un ennui accablant, et je n’étais pourtant que dans un centre de détention de comté, bien loin d’un véritable pénitencier.
Mon problème immédiat était néanmoins plus terre-à-terre : je n’avais ni papiers ni carte d’identité, seulement 18 dollars en poche, et il me fallait parcourir 200 km pour rentrer chez moi.
Par chance, j’ai trouvé un bus de nuit en direction d’Oakland pour 16 $. De là, mon (ex) complice est venu me récupérer pour le reste du trajet.
En arrivant à mon appartement, j’ai découvert une lettre de l’université de Berkeley : j’étais exclu.
C’est ce qui arrive lorsque votre moyenne se résume aux décimales après la virgule…
Un monde qui s’écroule
Dans les mois qui ont suivi, je me suis laissé sombrer. Plus de repères, plus de direction.
Je dormais, me promenais sans but, jouais aux jeux vidéo.
Comment se projeter dans l’avenir quand on s’attend à être envoyé en prison ?
J’ai fini par engager un avocat et l’ai rencontré.
Avant même que j’ouvre la bouche, il a déclaré :
— « J’ai étudié ton dossier. Étant donné qu’il s’agit de ton premier délit, je suis presque sûr de pouvoir le faire requalifier en vol simple, avec seulement quelques heures de travaux d’intérêt général si on plaide coupable. Je m’entends bien avec le procureur, je suis quasiment certain qu’il acceptera. Mais surtout, ne demande pas un procès, les preuves contre toi sont accablantes. On t’a pris la main dans le sac. »
Premier délit ?
J’ai eu un instant de flottement. Mon cerveau s’est mis en ébullition :
Pourquoi croit-il que c’est mon premier délit ? Ignore-t-il mes antécédents ? Et si le tribunal pense la même chose ? Dois-je le détromper ?
Après quelques secondes de réflexion, j’ai décidé de me taire.
Peut-être que ça me retomberait dessus… mais peut-être que non.
Si je jouais bien mes cartes, mon inculpation pour vol qualifié — un crime — pouvait être rétrogradée à un simple vol à l’étalage, un délit mineur.
C’était une opportunité trop précieuse pour être gâchée par une confession mal placée.
J’ai toujours su prendre des risques. Celui-là en valait la peine.
Quelques semaines plus tard, on est passé devant le juge.
J’avais prévu de parler le moins possible, me contentant de réponses laconiques.
Avant d’entrer dans la salle, j’ai parcouru le dossier : il contenait bien ma véritable identité, mais aussi mon faux nom.
Aucun antécédent mentionné.
Je suppose qu’il y a eu un bug quelque part : ils ont dû chercher mes antécédents avec mon faux nom au lieu de mon vrai nom.
Erreur humaine ? Erreur informatique ? Mystère, mais c’était une belle grosse erreur.
En effet, en audience, le tribunal a traité mon affaire comme si c’était ma première infraction.
J’ai plaidé coupable à l’accusation réduite de larcin, écopant de 60 heures de travaux d’intérêt général.
J’ai accepté avec délectation, sachant que j’aurais pu en avoir pour 17 520 heures (2 ans de prison).
Dans ma tête, tout tournait en boucle. Que s’était-il passé ? Je venais de récupérer deux ans de ma vie.
La période de reconstruction
Peu après, je suis retourné à Los Angeles et ai trouvé un emploi de vendeur payé 6 $ de l’heure, tout en suivant quelques cours.
Après tant de turbulences, je voulais une existence calme, discrète, me fondre dans l’anonymat.
J’ai retrouvé d’anciens camarades de lycée qui étudiaient à UCLA, je passais parfois au local de leur fraternité, mais en évitant les grandes fêtes.
Je préférais une routine simple : disc golf, tennis, jeux vidéo (notamment les jeux d’aventures Sierra, très populaires au début des années 90).
Surtout, je passais des heures à revisiter mon passage à Berkeley, à analyser mes erreurs pour en tirer des leçons et éviter de retomber dans le même schéma.
Mais tout cela, je le gardais pour moi.
Je savais qu’il me fallait me reconstruire, mais revenir en arrière n’était pas une option.
Les principes moraux et la foi qui m’avaient été inculqués ne tenaient plus, mais vivre sans conscience n’était pas envisageable.
Avais-je vraiment besoin d’une foi en Dieu pour établir un code moral ?
Finalement, j’ai compris que, malgré l’obscurité de cette période, elle m’avait transformé en profondeur, et dans le bon sens.
Ces épreuves avaient révélé en moi un courage insoupçonné.
J’avais fait des choix stupides, certes, mais il fallait aussi une certaine audace pour cela. J’avais appris à agir malgré la peur, à maintes reprises.
Cet ancrage est resté. Avoir frôlé la prison m’a vacciné contre la peur de l’échec.
Aujourd’hui, lorsque je me retrouve face à un défi, je me dis : « Tant que ça ne risque pas de me renvoyer derrière les barreaux, ce n’est pas si grave. »
Bien sûr, ce courage nouvellement découvert devait être tempéré par la morale et le bon sens.
Durant l’année 1991-92, période intense de réflexion, j’ai progressivement bâti mon propre code d’éthique.
Contrairement à l’éducation religieuse que j’avais reçue, ce cadre reposait sur des valeurs humanistes : honneur, honnêteté, intégrité, humilité, sens de la justice…
Ce fut un processus conscient et délibéré, qui s’est étalé sur plusieurs années.
Mais dès ses premières bases, il m’a offert une stabilité que je n’avais jamais connue auparavant.
Très vite, j’ai compris que ce courage, désormais maîtrisé, pouvait devenir une arme redoutable au service de ma progression.
Plus rien à craindre
À l’automne 1992, j’ai décidé de reprendre mes études à zéro, comme un nouvel étudiant.
Cette fois, j’ai choisi la Cal State University, Northridge (CSUN).
Contrairement à Berkeley, où l’entrée en informatique était très sélective, ici il suffisait de s’inscrire.
J’ai emménagé en résidence universitaire à 21 ans, avec une maturité et une vision du monde radicalement différentes de celles que j’avais à 18 ans.
Toujours athée, mais désormais guidé par des valeurs solides, je voulais tester mes principes dans la réalité. Jusqu’où pouvais-je aller en les appliquant avec rigueur ?
Je refusais désormais de tricher, de voler ou de boire.
Il était temps de me fixer des objectifs, de passer à l’action et de donner le meilleur de moi-même.
Mon courage, autrefois une force brute et chaotique, était enfin une énergie que je pouvais canaliser avec clarté et détermination.
Je me souvenais des remarques de certains camarades à Berkeley :
« Si tu mettais toute cette énergie que tu utilises pour voler dans tes études, tu n’aurais que des A comme notes. »
Mais avoir des A partout n’était pas un défi en soi. Je savais déjà que j’en étais capable (je l’avais fait au lycée).
Il me fallait quelque chose de plus ambitieux.
Dès mon premier semestre, j’ai donc décidé de prendre 31 crédits (soit 10 matières), et non les 12 à 15 crédits que prenaient en moyenne les autres étudiants.
La doyenne du département des sciences informatiques a d’abord refusé, pensant soit que je plaisantais, soit que j’étais inconscient.
Finalement, après négociation, elle m’a accordé 25 crédits, mais refusait d’aller au-delà, me trouvant toujours aussi excentrique.
Qu’à cela ne tienne. Je me suis inscrit à 6 crédits supplémentaires hors campus, atteignant malgré tout mon objectif de 31 crédits.
Officiellement, c’était contraire aux règles, puisque les crédits externes sont censés être pris en compte dans le total autorisé… mais je n’allais pas laisser un détail administratif m’arrêter.
J’ai sérieusement étudié la gestion du temps et mis en place une organisation rigoureuse pour maximiser ma productivité.
Résultat : j’ai obtenu des A dans toutes mes matières.
Fort de ces excellents résultats, j’ai présenté mes relevés de notes à la doyenne et demandé 39 crédits pour le semestre suivant.
Cette fois, qu’elle ait été impressionnée ou simplement déconcertée, elle a accepté. Une nouvelle fois, j’ai maintenu des notes exemplaires.
L’été 1993, j’ai travaillé à plein temps comme programmeur de jeux vidéo et je suis devenu végétarien.
Après cette pause estivale sans cours, j’ai entamé mon troisième et dernier semestre en double spécialité (informatique et mathématiques).
Les nombreux cours communs entre les deux disciplines ont facilité cette transition.
J’ai alors pris 37 crédits tout en travaillant à temps plein, et terminé avec un GPA (moyenne générale sur 4 aux US) de 3,94, remporté deux années consécutives le prix du meilleur étudiant en informatique, et obtenu deux diplômes en trois semestres.
Cette expérience m’a permis de saisir encore plus profondément l’impact du cadre de référence sur ce que l’on peut accomplir.
Jamais, en étant catholique, je n’aurais envisagé un tel défi.
L’idée même d’une telle intensité ne m’aurait pas effleuré.
Peut-être est-il impossible de réaliser à quel point la perception du monde façonne nos limites, tant que l’on n’a pas changé de cadre de référence au moins une fois dans sa vie.
Un cadre de référence limitant peut empêcher certains exploits, même en y mettant toute l’énergie du monde.
Encore faut-il avoir conscience de cette barrière invisible et essayer de la dépasser.
C’est là toute la difficulté : on ne sait pas qu’on est enfermé dans un cadre de référence tant qu’on n’en a pas testé un autre.
Après l’obtention de mes diplômes, j’ai fondé Dexterity Software, rencontré celle qui deviendrait ma première épouse, et continué à explorer différents systèmes de croyances.
Cette fois, cependant, je le faisais de manière plus réfléchie et intentionnelle.
Si un changement de cadre de référence avait suffi à débloquer un potentiel que je ne soupçonnais même pas, combien d’autres réalités étaient encore inaccessibles simplement parce que je n’avais pas les bonnes clés ?
Ainsi, chaque nouveau cadre de référence exploré m’apportait des clés supplémentaires pour élargir mon champ d’action.
Mes expériences à Berkeley et CSUN étaient aux antipodes l’une de l’autre.
J’avais vécu deux réalités diamétralement opposées, toutes deux dictées par mes systèmes de croyances.
L’une m’avait presque conduit en prison, l’autre m’avait permis de révéler des capacités insoupçonnées.
Je devais en apprendre davantage.
Durant la décennie suivante, j’ai exploré différents systèmes de croyances : agnosticisme, New Age, bouddhisme, objectivisme, et même scientologie (pendant quelques mois, par pure curiosité).
Mon objectif était d’assimiler ces cadres de référence, de les expérimenter de l’intérieur, puis de prendre du recul pour analyser leurs forces et leurs limites.
Chaque essai me montrait comment un cadre de référence particulier conduisait à certains résultats et en excluait d’autres.
Cela a certes engendré une certaine instabilité, mais, en contrepartie, j’ai connu une croissance exceptionnelle.
Payer le prix de l’instabilité est parfois nécessaire pour trouver un cadre de référence plus vaste et plus fécond.
J’étais comme un chef cuisinier testant différents ingrédients pour élaborer la recette de croyances la plus adaptée à une vie épanouie.
Tout en étant conscient que la définition même de « vie épanouie » faisait partie de cette recette, ce qui signifiait que ma compréhension du sens de la vie évoluait en permanence.
En testant chaque cadre de référence, j’affinais peu à peu ma recette personnelle pour une existence alignée.
Certains cadres de référence me freinaient, impactant négativement mes résultats.
D’autres, au contraire, stimulaient mon évolution et me permettaient d’accéder à un nouvel élan.
Je me suis alors aperçu qu’adopter un cadre de référence limitant équivalait à marcher enchaîné, tandis qu’un cadre de référence expansif ouvrait des horizons insoupçonnés.
Avec le temps, j’ai renforcé les croyances enrichissantes et écarté celles qui me desservaient, ce qui a progressivement amélioré ma vie sur tous les plans.
Elles se sont particulièrement stabilisées en 2005, ce qui en a fait ma meilleure année de vie à l’époque.
La Flexibilité des Croyances
Nos croyances fonctionnent comme des lentilles à travers lesquelles nous percevons la réalité.
Elles peuvent nous révéler des vérités insoupçonnées, mais aussi nous masquer certaines facettes du monde.
À mes yeux, le développement personnel consiste en grande partie à examiner ces lentilles : les remettre en question, en tester de nouvelles et affiner celles qui nous servent le mieux.
Cette quête n’a pas de fin, mais plus on expérimente de croyances, plus on affine notre compréhension de la réalité et de la place que l’on y occupe.
Aucune croyance « clé en main » que j’ai explorée — en particulier les religions organisées — n’est totalement exempte de biais.
Elles proposent toutes une perspective figée, un prisme à travers lequel on perçoit une version de la réalité, mais rarement la réalité elle-même.
En choisissant un seul cadre de référence sans le remettre en question, on risque de se priver des nuances d’autres visions.
Plus cette perspective est rigide, plus elle occulte des éléments essentiels, limitant ainsi notre potentiel.
Chaque angle de vue exclut nécessairement d’autres possibilités qui pourraient pourtant enrichir notre compréhension.
C’est comme observer le monde à travers un trou de serrure : un cadre de référence trop étroit nous rend aveugles à l’immense panoramique qu’on pourrait contempler.
Pendant des années, je ne considérais pas ma « religion » comme une doctrine unique, mais plutôt comme un champ de possibilités, une vision multi contextuelle.
J’ai cherché à observer la réalité sous plusieurs angles.
Certes, cela a parfois compliqué la fixation d’objectifs et le passage à l’action, mais, en contrepartie, j’ai gagné en clarté et en discernement.
Remplacer un cadre de référence dogmatique par un patchwork de perspectives s’est avéré très enrichissant, bien que déstabilisant.
J’ai commencé à discerner des récurrences dans les conséquences des différents systèmes de pensée, aussi bien chez moi que chez les autres.
De la même manière qu’on peut anticiper l’issue probable d’une carrière criminelle, on peut également prédire l’évolution de certaines croyances et les comparer à d’autres alternatives.
Bien sûr, il ne s’agit pas de trajectoires fixes, mais de champs de possibilités.
Par exemple, la délinquance peut se manifester et se terminer de multiples façons, tout en suivant des tendances générales prévisibles.
Il en va de même pour l’évolution d’une croyance religieuse ou spirituelle. Toute croyance, tout cadre de référence, aura un impact particulier sur la destinée de celui qui l’adopte.
Grâce à cette expérimentation continue, j’ai appris à écarter certaines croyances et à en renforcer d’autres.
Certaines idées se sont révélées systématiquement limitantes pour moi, car, dès que je les adoptais, elles me coupaient d’un pan important de mon potentiel.
Parmi elles :
- La croyance en un paradis/enfer, qui installe souvent une peur du jugement ou une passivité excessive face à la vie.
- La croyance en une « puissance supérieure », telle qu’un Dieu conscient ou des entités divines, comme dans le christianisme ou la mythologie grecque.
Plutôt que d’adopter une vision hiérarchique de la divinité, j’ai constaté qu’il était plus dynamique de penser en termes de « puissance inférieure », un champ énergétique réactif aux intentions, un peu comme la Force dans Star Wars ou ce que certains appellent la Source.
Là où une « puissance supérieure » implique souvent de demander et d’attendre une réponse, un champ énergétique permet de déclarer et de manifester directement.
Nombreux sont ceux (moi y compris) qui ont remarqué qu’une prière déclarative fonctionne bien mieux qu’une prière de demande — et même mieux que l’absence totale de prière.
Je l’interprète avant tout comme une question d’intention : lorsqu’on affirme une volonté claire et qu’on agit en cohérence avec elle, on enclenche un processus de transformation beaucoup plus puissant.
Pour déterminer quelles croyances adopter ou rejeter, je me base toujours sur leur impact sur mon potentiel.
Je tends à écarter celles qui me limitent et à renforcer celles qui l’amplifient. En d’autres termes, je choisis le cadre de référence qui me pousse à aller plus loin, plutôt que celui qui m’enferme.
Si une manière de prier ne produit aucun effet tandis qu’une autre semble avoir un réel impact, je privilégie celle qui fonctionne.
Je ne m’attache pas à une croyance pour elle-même, mais pour ce qu’elle permet d’accomplir.
Ma vision du monde
Finalement, ma « religion » est devenue une religion de la croissance personnelle.
Chaque année, j’ajuste mes croyances en fonction de ma compréhension de ce qui fonctionne réellement.
C’est un processus évolutif qui me permet de renouveler sans cesse mon cadre de référence pour mieux répondre à mes aspirations.
Plus on comprend le monde, plus on accède à de nouvelles possibilités.
C’est comme en physique : découvrir une nouvelle loi permet de réaliser ce qui semblait impossible auparavant.
Si quelqu’un croit que la Terre est plate, il se prive automatiquement de certaines explorations et découvertes.
De la même manière, si vos croyances sont trop éloignées de la réalité, vous ne pourrez exploiter qu’une fraction de votre potentiel.
Un cadre de référence inadéquat nous condamne à l’ignorance et à la stagnation.
Dans mon système de valeurs, ne pas exploiter pleinement son potentiel est une faute morale.
S’améliorer continuellement est pour moi une exigence éthique.
Rester stagnant, c’est aller à l’encontre du but même de l’existence.
Le seul moyen fiable d’évaluer une croyance, c’est de la tester et de la confronter à d’autres.
J’ai d’abord expérimenté différents systèmes de croyances de manière chaotique, ce qui m’a conduit à des erreurs et des conséquences difficiles.
Mais en le faisant de manière réfléchie et structurée, j’ai pu en tirer des enseignements profonds.
Toutes les fois que j’explore un nouveau cadre de référence, j’en retire des leçons qui affinent ma conception de la réalité.
Les personnes qui voyagent beaucoup disent souvent que ces expériences changent leur vision du monde.
Il en va de même lorsqu’on explore différents systèmes de croyances.
Plus on s’ouvre à des perspectives variées, plus notre vision de la réalité devient claire et nuancée.
Je ne m’attends pas à ce que tout le monde adhère à ma vision des choses. C’est un choix personnel, forgé par mon parcours unique.
Pourtant, le fait de choisir consciemment mes croyances m’a permis d’accéder à des facettes de mon potentiel que je n’aurais jamais soupçonnées autrement.
La plupart des autres systèmes m’auraient enfermé dans une certaine passivité, m’incitant à accepter mon sort plutôt qu’à le façonner activement.
Dans ma philosophie, travailler activement sur soi-même et encourager les autres à grandir est essentiel. De simples « bonnes pensées » ne suffisent pas.
Un autre principe fondamental pour moi est de devenir la meilleure version de moi-même, et non une copie de Jésus, de Bouddha ou de quiconque.
Cela implique un travail d’introspection pour identifier mes forces, mes faiblesses, et les axes sur lesquels je peux évoluer, tout en acceptant certaines limites avec sagesse.
Tout a de l’importance
Vos croyances vous poussent-elles à donner le meilleur de vous-même, ou vous enferment-elles dans un rôle réduit ?
Pouvez-vous affirmer honnêtement que vous vous rapprochez de votre plein potentiel ?
Vivez-vous en accord avec vos convictions les plus profondes ?
Quelle que soit votre foi, la mettez-vous réellement en pratique ?
Faites-vous ce que vous prêchez ?
Lundi dernier, en me promenant sur le Strip de Las Vegas, j’ai croisé un sans-abri recroquevillé sur une passerelle, tendant la main.
Des centaines de passants défilaient chaque minute, l’ignorant complètement, sans un regard ni un mot bienveillant.
Je me suis alors demandé : « Où sont les chrétiens ? »
Si Jésus devait être un modèle, qu’aurait-il fait dans cette situation ?
Et vous, qu’auriez-vous fait ?
D’après ce qu’ils déclarent, la plupart des Américains se disent chrétiens.
Mais si l’on observe leurs actes… il semblerait que beaucoup le soient bien moins qu’ils ne le prétendent.
Si vous croyez vraiment en quelque chose, vos actes s’aligneront naturellement avec cette croyance.
Vous ne remettez pas en question la gravité : vous adaptez votre comportement à cette réalité.
Mais si vous affirmez croire en un principe, alors que vos actions révèlent autre chose, vous n’y croyez pas réellement.
Vous vous mentez à vous-même. La foi ne peut être superficielle.
Ce que vous faites est le reflet de ce en quoi vous croyez vraiment.
Observez vos actions, et vous découvrirez vos croyances profondes.
C’est un exercice qui demande du courage, mais il mène vers une plus grande cohérence intérieure.
Plutôt que d’essayer désespérément d’aligner vos actes sur des convictions que vous ne ressentez pas pleinement, commencez par aligner vos croyances sur la réalité de vos actes.
Soyez honnête avec vous-même, même si cela signifie reconnaître des doutes.
C’est en acceptant cette sincérité que l’on peut avancer.
N’ayez pas peur : aucun Dieu ne vous punira pour avoir été authentique.
Et si, par un improbable hasard, cela devait arriver… eh bien, vous pourrez toujours dire que c’était ma faute.
Le chemin vers l’alignement est peut-être chaotique (je parle par expérience), mais il vous rendra infiniment plus fort et plus clairvoyant.
Lorsque croyances et actions se contredisent, nous opérons bien en deçà de nos capacités.
Nous devenons plus confus, moins intelligents, plus influençables.
Nous avançons sans direction, comme un navire sans gouvernail, ballotté par les flots.
Aligner ce que l’on fait avec ce que l’on croit vraiment, c’est retrouver la maîtrise de sa propre trajectoire.
Cette cohérence est synonyme de clarté.
Lorsque vous clarifiez vos croyances fondamentales sur la réalité en observant vos propres actions et en acceptant les vérités, même les plus douloureuses, que vous refouliez, vous vous engagerez sur un sentier de croissance qui surpassera tous vos accomplissements précédents.
Vous libérerez des ressources intérieures jusque-là endormies : plus d’intelligence, plus de conscience, plus de sens moral.
Et enfin, vous commencerez à exprimer cette grandeur trop longtemps ensevelie sous le déni.
Ne craignez pas de découvrir qui vous êtes au fond. Vous êtes bien plus fort que vous ne l’imaginez.
Et ensuite…
Dans le prochain article de la série, nous aborderons le plus fondamental des choix : celui de notre mode de vie et du sens à donner à notre existence.
Cet article est la première partie d’une série de 5 articles sur le sens de la vie. Les autres suivront incessamment.
Article original écrit par Steve Pavlina.