Le premier chapitre de mon livre Personal Development for Smart People (Le développement personnel pour les gens intelligents) s’intitule Truth (La vérité), car l’alignement sur la vérité est l’un des principes fondamentaux du développement personnel.
Pour croître intelligemment, nous devons faire face à la réalité et l’accepter dans le plus grand nombre possible de domaines de la vie.
Cela implique souvent d’affronter et de traiter des vérités désagréables que nous avons longtemps évitées.
Quand nous ne nous alignons pas sur la vérité, nous sombrons dans le mensonge et le déni, ce qui peut nous ralentir considérablement.
Avez-vous remarqué le manque d’alignement sur la vérité se manifester dans le monde récemment ?
Difficile de ne pas le remarquer !
Embrasser la vérité dans nos vies, bien que cela puisse susciter au départ tensions, anxiété et résistance, ouvre la voie à un torrent d’énergie nouvelle et à une orientation inédite lorsque nous nous abandonnons à la réalité.
C’est ce que nous constatons souvent lorsque quelqu’un fait l’expérience d’un réveil puissant concernant sa santé, sa famille, ses relations, sa carrière, ses finances, son but dans la vie, etc.
J’ai souvent remarqué que le fait de dire « Montrez-moi la vérité. Montrez-moi ce que je ne vois pas » nécessitait une forte volonté.
Prononcées avec un réel désir, ces paroles peuvent véritablement faire circuler l’énergie bloquée ; il n’est toutefois pas toujours facile d’affronter et de gérer ce qui se présente à la suite de ces paroles.
Dans cet article, j’aimerais aborder une question spécifique qui préoccupe de nombreuses personnes : que faire quand on a affaire à des gens qui refusent de s’aligner sur la vérité ?
Que faites-vous lorsque des amis, des parents ou des collègues de travail succombent aux théories du complot et commencent à débiter des faussetés ?
Que faire si une de vos connaissances est dans un déni profond par rapport à certaines questions et ne semble pas intéressée par un échange honnête à ce sujet ?
Qu’en est-il des personnes qui intègrent des mensonges dans leurs croyances et qui s’attendent à être traitées avec respect ?
Approche de l’harmonie
Une solution courante consiste à rechercher l’harmonie.
C’est en principe une bonne démarche, mais dans la pratique les gens ont tendance à assimiler l’harmonie à quelque chose d’autre. Ils sont comparables à une personne qui fait un exercice particulier de musculation, mais de la mauvaise façon ; à la longue, cette dernière finira probablement par se blesser.
La véritable harmonie est une facette de l’unité.
Cette dernière est la combinaison de la vérité et de l’amour ; deux principes fondamentaux qui nous aident à croître.
Pour que l’harmonie soit réelle, elle doit être alignée sur la vérité.
Sans alignement sur la vérité, l’harmonie n’est pas possible. Vous n’obtiendrez à la place rien de plus qu’une certaine forme de discordance.
Si vous recherchez l’harmonie au détriment de la vérité, sachez que vous ne l’expérimenterez pas.
Vous expérimenterez autre chose, très probablement une forme de tolérance ancrée dans le déni.
Sans un alignement solide sur la vérité, vous vous retrouverez au pays des faux-semblants, ce qui n’a jamais aidé personne et ne vous aidera pas non plus à croître.
Au mieux, cela perpétuera la stagnation.
Le chemin vers la véritable harmonie passe par la vérité. Ce chemin peut sembler complètement chaotique au début, mais ce chaos n’est pas causé par la vérité.
Cette dernière (la vérité) ne fait qu’exister.
Le chaos est essentiellement dû à la fausseté et au déni faisant ce qu’ils savent le mieux faire : repousser la vérité.
Laissez-les donc râler et se plaindre, et restez quoi qu’il en soit aligné sur la vérité.
La véritable harmonie se trouve plus loin.
Est-il vraiment dans notre intérêt d’essayer d’enterrer la vérité et de prétendre que tout va bien lorsque nous avons de sérieux désaccords ? Agir ainsi n’a rien à voir avec l’alignement sur la vérité — c’est plutôt une tentative d’éviter la confrontation.
S’aligner sur la vérité
Se mettre en phase avec la vérité est un bon premier pas.
Si vous avez un désaccord avec quelqu’un, pouvez-vous examiner les faits et les détails et découvrir ce qui se passe réellement ?
Si, par exemple, quelqu’un se met à consommer en masse le contenu de sites Web conspirationnistes, vous pouvez vérifier auprès de sources de vérification des faits si ces sites sont réellement alignés sur la vérité ou non.
Vous pouvez faire des recherches sur les origines de ces sites et voir ce que vous découvrez.
Vous pouvez également tenir compte de ce que vous savez de la personne qui succombe à ces mensonges.
Se sent-elle seule ? Se sent-elle déconnectée ? Cherche-t-elle un nouveau groupe de pairs ?
Quelles sont les raisons émotionnelles qui la poussent à emprunter cette voie ? Y a-t-il pour elle un gain secondaire ?
Pouvez-vous imaginer ce qui la motive ?
Il y a quelque temps, un ami avait, par exemple, commencé à m’envoyer des articles conspirationnistes qui discréditent apparemment les vaccins COVID.
Cependant, lorsque j’ai examiné les sites qu’il m’avait envoyés, j’ai constaté qu’ils étaient liés au Kremlin, et qu’il s’agissait donc essentiellement d’outils politiques utilisés pour semer le trouble.
Ces sites peuvent être très efficaces à cet égard, mais ne sont pas des sources fiables d’informations sur les vaccins. Certains d’entre eux vont même jusqu’à publier des tableaux et des graphiques erronés issus de pseudo-données de recherche.
J’ai bien évidemment partagé cette information avec mon ami pour lui faire comprendre qu’il était essentiellement un pion utilisé dans ce jeu politique.
Il est libre de traiter cette information comme il l’entend, mais ses actes me poussent à revoir l’opinion que j’ai de lui.
Je le considère comme étant moins digne de confiance et je me méfierai davantage des informations qu’il partage avec moi, non pas à cause de ses intentions, mais à cause de son manque de compétences en matière de vérification des faits et de sa disposition à accepter des informations erronées.
Je reconnais que nous ne pouvons pas disposer d’informations parfaites et que tout ce que nous apprenons par le biais d’un écran doit être considéré comme suspect.
Toutefois, je pense également que nous pouvons chercher, tout au moins, à mieux nous aligner sur la vérité en nous appuyant sur notre capacité à raisonner, notre connaissance de la nature humaine ainsi que sur des aptitudes élémentaires de vérification des faits et d’évaluation de la crédibilité des sources.
Plutôt que de nous attacher à des convictions rigides potentiellement erronées, nous pouvons adopter une approche plus flexible, évaluant les probabilités et considérant minutieusement le poids des preuves.
Je pense que la plupart du temps, nous sommes trop crédules alors que nous devrions être plus curieux et méfiants.
Les théoriciens du complot peuvent sembler méfiants ou blasés, mais ils font en réalité partie des plus crédules de tous, étant donné qu’ils sont prêts à avaler des mensonges provenant des sources les moins fiables et les plus discréditées.
À mon avis, ces personnes ne sont pas assez méfiantes. Elles rejettent les sources traditionnelles et se tournent ensuite vers des sources d’information encore moins crédibles, ce qui est plutôt stupide.
Ou alors, elles se tournent vers des sources traditionnelles peu fiables et peu dignes de confiance, ce qui est à la fois risible en termes d’alignement sur la vérité et profondément regrettable pour l’impact qu’elles ont sur les individus et la société.
Il est essentiel dans votre processus d’alignement sur la vérité de reconnaître les situations où les personnes qui font partie de votre vie manquent sérieusement d’alignement sur la vérité.
Vu l’omniprésence de ces personnes qui adhèrent à des mensonges abondamment démystifiés et réfutés, il est fort probable que vous ayez déjà croisé leur chemin.
Connaissez-vous, par exemple, des personnes qui ont des croyances religieuses farfelues et erronées ?
Reconnaissez-vous qu’une de vos connaissances a été dupée par de telles fausses croyances ?
Ou continuez-vous à faire semblant de ne pas y voir d’inconvénient, en disant par exemple : « C’est une bonne personne, mais… » ?
Cherchez-vous à atteindre une fausse forme d’harmonie qui vous empêche de voir la vérité en face ?
Aspect émotionnel de l’alignement sur la vérité
Se mettre en phase avec la vérité peut être une expérience étonnamment riche en émotions.
Il se peut que vous ressentiez toutes sortes d’émotions intenses telles que la colère, la déception, la trahison, le ressentiment, la frustration, l’anxiété, etc.
Autorisez-vous à les ressentir.
Il est sage de les laisser se manifester, afin de pouvoir les assimiler.
Ces sentiments représentent votre vérité intérieure.
Admettez que ces sentiments sont les vôtres.
Lorsque vous voyez un ami ou un parent tomber dans le piège du complotisme, autorisez-vous à ressentir de la déception et de l’inquiétude.
Lorsque vous voyez la Cour suprême des États-Unis rendre un autre jugement ridicule basé sur une notion biaisée de la réalité, laissez-vous aller à la colère.
Quand vous voyez un homme politique partisan d’un régime autoritaire dire à peu près n’importe quoi, ne vous empêchez pas de vomir. Il n’y a rien d’anormal à cela.
Ne vous arrêtez pas là.
Demandez à vos sentiments ce qu’ils essaient de communiquer. Le message n’est pas seulement une émotion brute.
Il y a une invitation intentionnelle derrière ces sentiments. Quelles vérités ces sentiments vous invitent-ils à découvrir ?
Pour découvrir le message honnête qu’ils apportent, j’aime souvent consigner mes sentiments dans un journal.
C’est un excellent moyen de s’aligner davantage sur la vérité intérieure.
Une fois que j’ai reçu et reconnu le message, les sentiments s’atténuent presque toujours, ou cessent d’être perceptibles au bout d’un certain temps.
S’orienter vers la résolution
Le manque d’alignement sur la vérité chez autrui attire notre attention, car il agit comme un signal nous invitant à renouer avec la dynamique de la croissance et du changement.
S’attarder excessivement sur les désalignements des autres n’est souvent qu’une ruse pour retarder notre propre introspection. Il est certes utile d’identifier les nombreuses incohérences chez autrui, mais en faire une obsession risque de nous aveugler face à nos propres manquements face à la vérité.
En considérant les autres comme étant aveugles, bernés ou malavisés, nous risquons de nous enfermer dans une logique de confrontation, cherchant à contrer leurs paroles et actes sans réellement examiner nos propres pensées et sentiments à leur égard. Si traverser ces phases est normal, il est crucial de ne pas s’y enfermer.
Si vous vous opposez à ce que les autres pensent ou disent, ne vous arrêtez pas là.
Efforcez-vous de reconnaître que les paroles et les pensées de ces individus se concrétisent également au travers de leurs actions. Prenez ensuite le temps d’y réfléchir et de décider comment vous allez vous comporter envers eux.
Comment leur manque d’alignement sur la vérité affectera-t-il votre relation à l’avenir ?
Quelle signification attribuerez-vous à leurs comportements ? Comment reclasserez-vous ces personnes dans votre matrice relationnelle interne ?
Si vous disposez vos pensées et vos sentiments à l’égard de ces personnes de manière satisfaisante, votre esprit se calmera et vous n’aurez plus besoin d’être obsédé par ces personnes.
Vous aurez ainsi plus d’énergie pour poursuivre votre propre chemin de croissance, ce qui peut impliquer de faire face à vos propres vérités difficiles.
Soyez vigilant face aux gains secondaires que procure l’obsession à l’égard des problèmes d’autrui. Si cette obsession vous sert d’échappatoire pour ne pas affronter vos propres difficultés, il est préférable de l’éliminer et d’éviter qu’elle devienne une tactique de retardement.
Pour éviter les pièges des gains secondaires, je trouve utile de ralentir consciemment ma propre croissance lorsque je veux faire une pause.
Il est tout à fait normal de faire une pause ou de ralentir sans avoir à justifier sa décision.
Si je peux faire une pause quand je le souhaite — sans culpabiliser — je n’ai pas besoin d’être obsédé par les problèmes des autres pour me forcer à aller plus lentement.
Si le manque d’alignement sur la vérité de quelqu’un d’autre vous fait actuellement souffrir, invitez la vérité à s’ancrer dans votre esprit.
Faites de votre mieux pour accepter pleinement ce que vous voyez.
Demandez-vous ensuite : maintenant que je vois cela et que je ne peux plus le nier, que vais-je faire ?
Qui est-ce que je veux être dans cette situation ?
Vous pouvez par exemple considérer que la réalité vous met à l’épreuve. Que devez-vous faire pour réussir ?
Vous resterez bloqué si vous ne réussissez pas cette épreuve d’une manière qui vous satisfait.
Généraliser vos réponses
Un bon moyen de savoir comment résoudre une situation avec quelqu’un, du moins dans votre propre esprit, est d’énoncer le problème de manière plus générale, puis d’en résoudre la version générale.
Cela n’éliminera pas les problèmes de votre vie sociale, mais cela vous permettra de passer à d’autres catégories de problèmes, de sorte que vous n’aurez pas à traiter sans cesse les mêmes types de problèmes.
Si une de vos connaissances répand, par exemple, des théories du complot absurdes, vous pouvez vous poser des questions comme celles-ci :
- Quel type de relation aimerais-je avoir avec quelqu’un qui absorbe et répète des informations erronées ?
- Comment dois-je réagir lorsque quelqu’un dit des mensonges en ma présence ?
- À quelles facettes de ma personnalité aimerais-je le plus avoir accès dans de telles situations ?
- Comment ai-je l’intention de traiter avec les personnes qui manifestent de graves problèmes d’alignement sur la vérité ?
Je ne peux répondre à votre place, mais je peux vous encourager à réfléchir intelligemment à ces questions et à trouver vos propres réponses.
Votre prochain défi consistera ensuite à vous amener à agir conformément à vos meilleures réponses.
Lorsque j’en ai le temps et que la relation semble mériter que je m’y investisse, j’aime défier et inviter les personnes qui ne sont pas alignées sur la vérité à remettre en question ce qu’elles croient savoir.
Intérieurement, j’éprouve de la compassion pour la façon dont elles ont été égarées, en particulier parce que je me suis moi-même senti égaré après avoir été nourri de faussetés religieuses à la petite cuillère pendant des années.
J’ai remarqué que même lorsque j’agis ainsi sur le ton de la rigolade, de nombreuses personnes apprécient la piqûre de rappel — lorsqu’elles sont prêtes à vivre ce genre d’expérience.
Au fil des ans, j’ai reçu de nombreuses cartes, lettres, courriels et mots de remerciement de la part de personnes qui ont commencé à faire face à des vérités désagréables qu’elles ne voulaient pas affronter au départ, après avoir lu certains articles sur mon site Web.
Lorsqu’elles ont finalement accepté la vérité et commencé à agir en accord avec elles, ces personnes se sont embarquées dans de formidables voyages de croissance.
Un exemple courant est celui des personnes qui ont réalisé que leur emploi sans inspiration était une impasse, et qui ont cherché à faire un travail plus utile et plus gratifiant.
Bien entendu, j’ai également reçu de nombreux messages malveillants de la part de personnes qui, au départ, n’ont pas apprécié ce genre d’invitations, mais j’en fais peu de cas.
Après tout, elles ont elles-mêmes choisi de venir ici et de lire sur un tel sujet, le titre de mes articles étant au demeurant généralement direct et descriptif.
Voulez-vous de la loyauté ou de l’honnêteté ?
Nombreuses sont les personnes qui font passer leurs relations avant la vérité.
Elles privilégient la loyauté envers certaines personnes ou certains groupes au détriment d’autres valeurs.
Ce fut également mon cas, mais j’ai fini par être dégoûté par cet aspect de ma personnalité et me suis efforcé de le changer.
Ce genre de loyauté a failli me coûter une longue peine de prison, et je la considère donc comme extrêmement malavisée.
J’ai appris des leçons difficiles qui m’ont amené à privilégier l’alignement sur la vérité plutôt que la loyauté envers des individus ou des groupes particuliers.
Cette approche m’a conduit sur des chemins intéressants et gratifiants.
Si vous préférez privilégier la loyauté à la vérité, je vous invite à examiner attentivement les raisons de votre choix.
Il existe des livres comme Comment se faire des amis et influencer les autres qui vous détourneront de l’alignement sur la vérité dans le but d’obtenir quelques gains sociaux supplémentaires.
Si vous trouvez cette approche attrayante, testez-la par vous-même.
Personnellement, je la trouve épouvantable parce qu’elle remplit mon cercle social de personnes avec lesquelles je n’ai que des correspondances partielles.
Je préfère de loin m’aligner sur la vérité, et les gens peuvent alors m’aimer ou me détester sur cette base.
Qu’attendez-vous des autres ? Que recherchez-vous : la loyauté ou l’honnêteté ?
Si vous voulez que les gens soient loyaux envers vous, même s’ils doivent faire semblant de vous respecter, vous pouvez effectivement attirer ce type d’expérience.
Mais cela vous satisfera-t-il vraiment ?
Voulez-vous que vos relations sociales soient basées sur le gain secondaire ; voulez-vous être entouré de gens qui font semblant de vous considérer d’une certaine façon pour obtenir de vous certains avantages ? Beurk !
Un cercle social qui privilégie l’honnêteté à la loyauté peut sembler plus difficile au début, mais vous vous épanouirez beaucoup plus sur cette voie.
Il ne s’agira probablement pas d’un cercle stable au sens traditionnel du terme.
Vous verrez probablement des gens entrer et sortir de votre vie dans un flux continu ; chaque personne vous invitant à voir différentes vérités.
Et même si vous passez des périodes prolongées seul, cela peut aussi être une merveilleuse phase lorsque vous explorez des vérités plus profondes qui vous importent.
Il y a quelque chose dans l’alignement sur la vérité qui procure un niveau de confort et de sécurité bien plus profond que n’importe quelle loyauté envers des individus.
Cette décision s’explique par la confiance que j’accorde à la vie.
Plus je fais confiance à la vie, plus je peux accepter le flux des relations et la façon dont elles m’invitent à voir et à expérimenter différentes vérités.
Cela m’aide à éviter de m’accrocher à des relations mal alignées.
Lorsque quelqu’un s’oppose fermement à l’alignement sur la vérité, j’ai tendance à y voir un signe qu’il est temps de laisser cette relation s’estomper, afin qu’une nouvelle connexion puisse entrer dans ma vie.
Je me suis fait piéger de nombreuses fois lorsque j’ai fait le contraire et que j’ai privilégié la loyauté envers un individu ou un groupe.
Aujourd’hui, je me rends compte qu’il est tout à fait normal que les gens se rapprochent ou s’éloignent de nous, en fonction de la façon dont nous sommes capables de nous aider mutuellement à grandir à chaque instant.
Optimisme
Bien que le monde puisse parfois sembler farfelu et mal aligné, je reste résolument optimiste.
Cela tient notamment au fait que je vois toujours des voies ouvertes vers un meilleur alignement sur la vérité.
Même lorsque le déni et le mensonge semblent endémiques et que des organisations entières répandent des faussetés qui ont d’énormes répercussions sociales, je sais aussi qu’elles ont une durée de vie limitée.
Tôt ou tard, les gens trouvent le mensonge et le déni profondément insatisfaisants.
Ils font tourner les gens en rond — ou les font reculer — et ne donnent pas l’impression de progresser.
Il est toutefois toujours possible de sortir de cet engrenage et de reprendre le chemin de la recherche de la vérité.
J’ai donc tendance à considérer ces questions, même lorsqu’elles ont un impact social considérable, comme une partie normale de l’expérience humaine.
J’ai beaucoup exploré ce domaine et constaté qu’il a la capacité de freiner notre croissance (même si, comme je l’ai mentionné, nous pouvons simplement faire une pause consciente quand nous le voulons).
L’avantage du mensonge est qu’il peut stabiliser la réalité dans une position plus fixe, de sorte que nous pouvons passer plus de temps à traiter certaines expériences avant de passer à quelque chose de nouveau.
En fonction de votre position par rapport à des personnes embourbées dans le déni, vous pouvez en fait interrompre votre propre progression, ou vous pouvez les laisser vivre ce qu’elles vivent et rechercher ensuite quelque chose de différent pour vous.
Prenons l’exemple du grand recul du droit à l’avortement aux États-Unis.
Vous pourriez réagir de la manière suivante : Oh, génial… c’est tellement rétrograde. Il nous faut maintenant défendre à nouveau et remettre en question un droit social qui a déjà été acquis. C’est vraiment stupide. Que la Cour suprême des États-Unis aille se faire foutre !
D’un autre côté, on pourrait aussi dire : C’est incroyable de voir comment des gens veulent vivre dans l’univers de La Servante écarlate.
Ils veulent contrôler le corps des femmes, et en fait, de nombreuses femmes veulent même co-créer cette expérience.
Les États qui interdisent l’avortement connaitront, de manière prévisible, une aggravation de nombreux problèmes sociaux, tels que la criminalité, dans les décennies à venir. Cela s’est statistiquement confirmé partout où l’avortement a été interdit.
Si c’est ce qu’ils désirent, je peux leur permettre de mener cette expérience.
Le fossé entre les États rouges et les États bleus s’en trouvera élargi.
Une telle mesure va énerver beaucoup de gens et avoir de graves conséquences, notamment la mort et la pauvreté, pour beaucoup d’autres. Elle suscitera également une forte opposition militante.
Respect
Vous trouverez peut-être qu’il est difficile de respecter quelqu’un lorsqu’il commence à débiter des mensonges. Pour vous, le respect consiste à considérer quelqu’un comme intelligent ou raisonnable. Ne pouvant qualifier d’intelligent le comportement de quelqu’un qui débite des mensonges, vous ne pouvez donc pas le respecter. Il se peut même que vous pensiez quelque chose comme ceci :
Bien, cette personne a un cerveau défectueux.
Une version plus large du respect consiste à permettre aux gens d’avoir une grande variété d’expériences, car c’est ainsi que nous apprenons et grandissons, tant individuellement que collectivement.
J’aime y voir une plus grande forme d’alignement sur la vérité.
D’un côté, je peux penser que quelqu’un se comporte de manière tout à fait idiote et, sur cette base, je ne peux pas le respecter et le considérer comme quelqu’un d’intelligent ou de raisonnable. Mais d’un autre côté, je peux aussi voir que les gens vivent des expériences différentes, qu’ils en tirent des leçons et qu’ils croissent, et c’est quelque chose que je peux respecter.
Si, par exemple, quelqu’un mange des produits d’origine animale, je ne peux pas le considérer comme une personne compatissante ou bienveillante, car cela n’aurait aucun sens étant donné qu’il traite les animaux avec violence ou apathie.
Je vais donc classer cette personne dans la catégorie « ne se soucie pas du bien-être des animaux ».
Mais en même temps, je reconnais et j’accepte que de nombreuses personnes choisissent de disposer du corps des animaux de façon non consensuelle parce qu’ils estiment en avoir le droit. Certains d’entre eux sont même capables de traiter certains animaux comme des animaux de compagnie adorables (qui restent leur propriété) tout en traitant d’autres animaux comme des produits pour lesquels la cruauté fait simplement partie du modèle commercial.
Je respecte le fait que les gens choisissent d’entretenir des rapports similaires avec les animaux, tout en étant conscients des conséquences de ces choix, tels que des taux beaucoup plus élevés de maladies liées au mode de vie (maladies cardiaques et cancer), des impacts liés au changement climatique plus sévère, etc.
Le fait est que nous envisageons tous de différentes manières nos rapports avec les animaux, tout comme nous envisageons de différentes manières nos rapports les uns avec les autres.
Toutefois, je ne succomberai pas au mensonge selon lequel ces personnes se soucient réellement du bien-être des animaux, alors que leur comportement à leur égard est empreint de violence et de maltraitance.
Il n’est donc pas nécessaire que ces personnes fassent semblant de se préoccuper du bien-être des animaux.
En effet, cela n’a aucun sens si ce n’est pas étayé par des actes.
Je peux néanmoins entretenir des relations avec elles — et les respecter — en partant du principe que nous sommes tous co-explorateurs ici-bas, chacun explorant différentes modes de relation avec ceux que nous rencontrons.
L’un des avantages de cette façon de respecter les gens est qu’elle vous permet également d’apprécier la façon dont ils vous aident à clarifier ce qui compte pour vous.
Les autres vous aident à définir ce que vous ne voulez pas vivre personnellement, et cela vous aide à découvrir ce que vous désirez.
Je suis heureux que les théoriciens du complot aient parfaitement réussi à me convaincre que je ne voulais pas rejoindre le complotisme.
Je trouve qu’une façon intéressante d’aborder le manque d’alignement sur la vérité des gens est de considérer qu’il représente pour eux une meilleure forme d’alignement sur la vérité.
Ils recherchent la vérité par l’expérience.
Même si je ne choisis pas de les rejoindre dans ce genre d’expérience, je peux les respecter pour cela.
L’explorateur en moi peut toujours honorer et saluer l’explorateur en eux.
Je considère l’exploration comme l’une des principales raisons pour lesquelles nous sommes tous sur terre.
Ainsi, même si quelqu’un s’adonne à la cruauté envers les animaux, à la misogynie, au racisme ou à toute autre activité que je rejetterais moi-même d’explorer avec véhémence, j’apprécie toutefois dans une certaine mesure ce qu’il fait pour la vie.
Ils contribuent malgré tout à en élargir les potentialités.
Et je reconnais que la vie est capable de générer un large éventail d’expériences qui ne m’attirent pas personnellement en tant qu’individu.
C’est une vérité simple sur laquelle il est préférable de rester aligné.
Si nous essayons de lui imposer des conditions, la vie ne manquera pas de nous écarter.
Ce qui conduit à la question suivante :
Respectez-vous ce que fait la vie, dans toutes ses manifestations ?
Respectez-vous la vie lorsqu’elle génère de la violence, du mensonge, de la haine, de la manipulation, etc. ? Êtes-vous capable de permettre à la vie — et surtout à l’humanité — de faire de pareilles expériences ?
Êtes-vous capable d’accepter que la vie continue à faire ces expériences, avec ou sans votre permission ?
Pouvez-vous simplement accepter que les expérimentations de la vie aient parfois des conséquences pour vous et pour vos connaissances — et que ces conséquences peuvent parfois vous déplaire ?
Pardon
Une façon d’accepter et de respecter ce que fait la vie est de lui pardonner ses transgressions, de la même façon que vous espérez qu’elle pardonne les vôtres.
J’ai fait de nombreuses erreurs dans la vie, y compris des erreurs de jugement vraiment déplorables, et j’apprécie de ne pas avoir été expulsé de la planète.
D’une manière ou d’une autre, je suis toujours là ; je respire toujours, je suis encore capable de vivre ma vie et de m’exprimer.
Toutefois, je ne considère pas cela comme acquis.
Je me réjouis du fait que la vie offre une marge de manœuvre pour faire des erreurs, y compris des erreurs qui peuvent même avoir des conséquences et poser des problèmes à d’autres personnes.
Je dois moi aussi faire face aux conséquences des décisions des autres.
Il se peut que je n’apprécie pas du tout certaines décisions prises par d’autres personnes dans le monde.
Certains des choix que les gens ont faits me dégoûtent profondément.
Toutefois, par ailleurs, je respecte et honore leur liberté de faire de tels choix, même si cela me cause des problèmes, et en cause aussi aux générations futures.
Je considère que cela fait partie de la façon dont la vie explore cette réalité.
C’est comme jouer à un jeu vidéo où quelqu’un vous abat d’un tir à la tête, et même si vous êtes mort, une autre partie de vous dit : « Bien joué. C’était un beau tir. »
Cela ne signifie pas que vous ne pouvez pas exprimer ce que vous voulez exprimer, y compris par le biais du militantisme.
Vous pouvez toujours explorer ce que c’est que de s’insurger contre ce que vous n’aimez pas.
Vous pouvez toujours travailler à inspirer des changements dans le monde.
Mais êtes-vous capable d’accepter que d’autres aspects de la vie aient également leur mot à dire, et que certains de ces aspects puissent s’opposer à vous ?
Il peut être difficile d’en arriver à cette vision des choses, surtout lorsqu’on est confronté aux conséquences des choix d’autrui.
Dans ces moments-là, j’aime me rappeler à quel point la vie a été indulgente avec moi lorsque j’ai fait des erreurs.
Cela m’aide à apprécier le fait que je n’en ai pas encore été écarté.
Et cela m’aide à choisir de ne pas écarter quelqu’un d’autre et de le laisser rester dans le jeu. Même si je pense qu’il mérite vraiment d’être écarté.
En même temps que je leur crie peut-être dessus, je les remercie de garder le jeu intéressant et stimulant, et de m’aider à clarifier le type de personnage que je veux jouer pendant que je suis ici.
Article original écrit par Steve Pavlina.
