Le développement personnel pour les gens intelligents

Comment le lâcher-prise m’a permis de mieux vivre mon projet entrepreneurial dans l’écologie

Entrepreneure dans le conseil en décarbonation des entreprises, j’ai eu il y a quelques mois une discussion marquante avec mon voisin de 90 ans. En parlant de son quotidien, il m’a dit une phrase qui m’a profondément interpellée : « Le problème d’avoir 90 ans, c’est qu’on n’a plus de projets. »

Cette réflexion m’a surprise et déstabilisée. Après tout, dans le monde entrepreneurial, les projets sont au cœur de tout. Ils définissent notre ambition, guident nos actions et nous donnent une raison de nous lever le matin.

Et pourtant, cette phrase a résonné en moi d’une manière inattendue, en faisant écho à une discussion que j’avais eu avec ma Coach en entreprenariat. J’ai alors totalement repensé ma manière d’aborder mon propre projet entrepreneurial.

Note : Cet article invité a été écrit par Floraine Cordier, consultante et auteur du blog Decarbon’Impulse.

Une fatigue insoutenable : le poids de « faire des plans »

Un mois plus tôt, j’avais atteint un niveau d’épuisement que je n’avais jamais connu auparavant.

Mentalement, j’étais en surchauffe totale. Je me souviens d’un jour particulièrement révélateur : je m’étais levée de mon bureau pour faire chauffer une tasse de thé au micro-ondes. Au lieu de ça, je me suis retrouvée devant le frigo ouvert, incapable de me rappeler pourquoi j’étais là.

Ce n’était pas dû à une surcharge de travail, ni à une explosion de commandes. Non, c’était bien plus insidieux.

Je croulais sous le poids d’une seule question : « Quelle est la bonne stratégie pour mon entreprise ? »

controle planification projet entrepreneurial

Cette question me hantait du matin au soir. Elle m’accompagnait partout, du bureau au frigo, et jusque dans mes insomnies. Je multipliais les plans, les contre-plans, les stratégies à court terme, à moyen terme, à long terme. Mon cerveau ne s’arrêtait ni ne se reposait jamais.

Un jour, épuisée, je suis allée voir mon pharmacien pour demander des vitamines. À ma grande surprise, il m’a donné un complément alimentaire destiné… aux étudiants en plein concours !

Le déclic : apprendre à lâcher prise

La vraie solution, cependant, n’a pas été une pilule, mais l’aide précieuse d’une coach exceptionnelle.

Avant de me lancer dans l’entrepreneuriat, j’avais passé des années en entreprise, à bâtir des stratégies solides et à dérouler des plans d’action minutieusement orchestrés. Tout était calculé : des projets à 6 mois, 1 an, 3 ans, parfois même 10 ans.

Mais en entrepreneuriat, tout est différent. On ne sait pas où on sera dans deux mois, et encore moins dans un an. Faire des plans peut parfois s’apparenter à un mécanisme de défense, une manière de se rassurer face à l’incertitude.

Et pourtant, la plupart des ressources sur l’entrepreneuriat martèlent ce discours : « prévoir, prévoir, prévoir ». Elles insistent sur l’importance de construire un prévisionnel de chiffre d’affaires, de définir des plans stratégiques et de suivre une feuille de route précise. On nous vend de la maîtrise, du contrôle.

Ce paradigme fonctionne peut-être dans certains contextes, mais il peut aussi devenir un poids écrasant, surtout dans un environnement où tout change rapidement.

Ma coach m’a aidée à comprendre cette dynamique et à amorcer un véritable changement. En s’appuyant sur un photolangage, elle m’a montré que, parfois, il faut apprendre à vivre avec l’incertitude plutôt que de s’épuiser à essayer de la contrôler.

lâcher prise projet entrepreneurial

Une anecdote marquante reste une discussion que j’ai eue avec ma coach à propos de mes parents à la retraite. Ils me demandaient souvent : « Où en es-tu de ton projet d’entreprise ? », et cela me stressait car, honnêtement, je n’en étais nulle part. Ma coach m’a alors suggéré de répondre : « Et vous, où en êtes-vous ? »

C’est en comprenant la puissance de cette question que j’ai commencé à me détendre complètement. Car après tout, à la retraite, où va-t-on ? On vit chaque jour. Et c’est cet état d’esprit de la retraite qu’il est bon d’atteindre en entrepreneuriat, voire même dans la vie tout court !

Petits pas vers une grande transformation

Le premier exercice qu’elle m’a proposé semblait anodin, mais il a été déterminant : arrêter de planifier mes week-ends trois mois à l’avance.

Cela peut paraître banal, mais pour quelqu’un comme moi, habituée à tout anticiper, c’était un véritable défi. Mon mari, d’ailleurs, a été soulagé lorsque je lui ai annoncé cette décision : ça agaçait tout le monde, en fait ! Peu à peu, j’ai appris à laisser plus de place à la spontanéité, à ne pas chercher à tout maîtriser.

Trois mois plus tard, les résultats étaient là. Mon niveau de stress avait considérablement diminué. Je me sentais plus ancrée dans le présent, capable de savourer chaque moment au lieu de me projeter constamment dans l’avenir.

ancrage dans le présent entreprenariat

Les bienfaits du lâcher-prise sur mon entreprise

Ce changement d’état d’esprit a eu un impact direct sur mon projet entrepreneurial. En lâchant prise, j’ai retrouvé une énergie nouvelle et une capacité d’adaptation renforcée.

Je me suis rendu compte que je pouvais continuer à travailler pour développer mon entreprise dans la RSE, tout en étant beaucoup plus souple face aux imprévus. Cela m’a permis de saisir des opportunités que j’aurais peut-être ignorées si j’avais été enfermée dans un plan rigide.

Aujourd’hui, je fais encore des plans, bien sûr. Mais je ne leur donne plus autant de pouvoir. Ils sont devenus des outils, et non des cages.

Quelques conseils pour cultiver le lâcher-prise

Le lâcher-prise, essentiel à la fois pour la sérénité personnelle et la réussite entrepreneuriale, est abordé de manière approfondie dans plusieurs ouvrages inspirants.

Dans The Art of Letting Go, Richard Rohr explique comment abandonner l’illusion de tout contrôler peut libérer une forme de paix intérieure et permettre d’approcher la vie avec plus de curiosité que de rigidité.

Cette approche est complétée par Tara Brach dans Radical Acceptance, qui propose des pratiques comme le RAIN (Reconnaître, Accepter, Investiguer, Nourrir) pour mieux accueillir ses émotions et se recentrer sur l’instant présent.

Enfin, Eric Ries, dans The Lean Startup, met l’accent sur l’importance de tester rapidement des idées et d’adopter une stratégie agile pour faire face à l’incertitude. Plutôt que de s’enfermer dans des plans rigides, il défend une approche itérative, basée sur l’apprentissage continu.

Vers une vie plus libre et plus sereine, en entreprenariat et dans sa vie personnelle.

Aujourd’hui, je vois mon projet entrepreneurial sous un tout autre angle. Lâcher prise n’a pas été une faiblesse, mais une force. En acceptant l’incertitude et en me détournant de l’obsession des plans, j’ai redécouvert ce qui compte vraiment : être présente à chaque étape, saisir les opportunités qui se présentent et avancer avec plus de légèreté.

Ce processus m’a permis de retrouver une énergie nouvelle, une créativité réinspirée, et une capacité à mieux naviguer dans les imprévus. Plutôt que de me perdre dans des objectifs rigides, je peux maintenant me concentrer sur le chemin à parcourir et les valeurs que je veux incarner dans mon travail.

J’espère que ce témoignage pourra inspirer d’autres entrepreneurs à reconsidérer leur approche, à alléger leur charge mentale et à retrouver l’élan qui les a poussés à se lancer. Car, au fond, entreprendre, c’est aussi apprendre à se faire confiance et à avancer, un pas à la fois.

Par Floraine Cordier, Coach CO2 et Consultante en décarbonation des entreprises

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