Un lecteur m’a suggéré d’écrire sur ce sujet : Explorer la tension entre le contentement de ce que l’on possède et de ses réalisations, et le désir de faire mieux.
Être trop complaisant produirait des résultats sous-optimaux parce que cela signifie que vous dérivez et que vous vous éloignez de votre potentiel réel.
Mais si vous en faites trop, vous pourriez ne jamais profiter de ce que vous avez et tomber dans le burnout.
Il semblerait que la solution optimale se trouve quelque part entre ces deux extrêmes.
D’un côté, vous avez la complaisance. Il s’agit d’une attitude positive qui consiste à apprécier ce que l’on a et à être en paix avec sa situation actuelle.
Et d’un autre côté, nous avons l’ambition et l’effort, le désir de continuer à avancer et à nous améliorer.
Le conflit perçu apparaît comme un choix entre ici et là, rester sur place ou aller de l’avant.
Que vaut-il mieux faire ?
Est-ce qu’un équilibre perpétuel entre ces deux extrêmes est la bonne réponse ? Par exemple 50% de complaisance et 50% d’ambition ?
Tentons un changement de perspective ; un qui élimine entièrement le problème.
Ce problème résulte de l’hypothèse d’une vision statique de la vie ─ que chaque moment est le même que tous les autres, que si être ambitieux est le bon choix aujourd’hui, il sera toujours le bon choix demain.
Toutefois, la vie n’est pas statique.
Lorsque vous adoptez une vision instantanée de votre vie du type « voilà où j’en suis », vous renforcez une vision erronée de la réalité.
La vie est toujours en mouvement.
Considérez les cellules de votre corps.
Si elles entrent un jour dans un état statique et cessent de bouger, vous êtes mort.
Elles font donc différentes choses à différents moments.
Parfois, votre corps doit ralentir pour combattre la maladie ; d’autres fois il est heureux de se bouger et de faire de l’exercice.
Il n’y a pas une seule bonne chose que vos cellules doivent faire indéfiniment. Le mouvement et le changement font partie intégrante de la vie elle-même.
Dans la vie, il n’y a pas de statu quo.
Pensez à la dynamique des différents domaines dans votre vie actuelle.
Qu’est-ce qui s’étend ? Qu’est-ce qui se contracte ?
Au lieu de voir la satisfaction et l’ambition comme un simple mélange à un certain pourcentage dans le présent, envisagez-les plutôt comme des cycles d’expansion et de contraction à long terme.
Les cycles de flux et de reflux font naturellement partie de la vie.
Notez le type de cycles de vie dans lequel vous êtes en ce moment.
Si vous êtes dans un cycle d’expansion, poussez votre ambition aussi loin qu’elle vous emmènera, et oubliez la complaisance.
Par contre, si vous êtes dans un cycle de contraction, alors faites une pause dans votre ambition et passez du temps sur votre développement intérieur.
Parfois ces cycles durent des années.
À partir du milieu de l’année 2004 environ, je suis entré dans une phase d’expansion massive ─ essayer de nouvelles choses, rencontrer de nouvelles personnes, lancer une nouvelle entreprise.
Avant cela, j’ai été dans une phase de contraction pendant des mois. J’ai beaucoup réfléchi, contemplé ce qui m’entourait, fait de la lecture, des exercices introspectifs et défini mes priorités.
Il y a même des cycles à l’intérieur des cycles, comme des périodes de contraction à court terme pendant une période d’expansion à long terme.
C’est comme la Bourse.
Il y a les marchés haussiers et baissiers à long terme et ceux à court terme, quotidiens et hebdomadaires.
Au moment où je poste cet article, il semble que j’expérimente quelque chose qui pourrait s’apparenter à un marché globalement en hausse.
Des cycles dans des cycles.
Ainsi, tout comme un courtier en bourse a besoin de savoir quand acheter et vendre, vous devez écouter les signaux de votre propre vie (internes et externes) pour savoir quand il est temps de s’étendre ou de se contracter.
Chaque jour est différent.
Parfois acheter/s’étendre est bien, et à d’autres moments il vaut mieux vendre/se contracter.
Vous ne balancez pas entre les deux. Vous êtes plutôt dans un cycle.
Un de mes remèdes préférés à ce sujet peut être trouvé dans la Bible dans Ecclésiaste 3.1-15. Le livre complet d’Ecclésiaste est l’histoire intéressante d’un homme qui cherche la source de la joie ultime dans la vie, pour au final l’identifier comme étant l’accomplissement qu’on retire d’un dur labeur.
Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux :
Un temps pour naître, et un temps pour mourir ;
Aussi un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ;
Un temps pour tuer, et un temps pour guérir ;
Un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ;
Un temps pour pleurer, et un temps pour rire ;
Aussi un temps pour se lamenter, et un temps pour danser ;
Même un temps pour lancer des pierres, et un temps pour rassembler des pierres ;
Un temps pour embrasser, et un temps pour s’éloigner des embrassements ;
Un temps pour chercher, et un temps pour perdre ;
Un temps pour garder, et un temps pour jeter ;
Un temps pour déchirer, et un temps pour coudre ;
Un temps pour se taire, et un temps pour parler ;
Un temps pour aimer, et un temps pour haïr ;
Un temps pour la guerre, et un temps pour la paix.
La vie est un cycle constant de phases d’expansion et de contraction.
Parfois nous sommes capables de sortir et de ne pas faire d’erreurs. À d’autres moments nous nous réfugions chez nous pour panser nos blessures.
En reconnaissant le genre de cycles de vie dans lequel vous êtes, vous pouvez suivre le courant plutôt que le combattre.
Dans une phase de contraction, vous gagneriez à passer beaucoup de temps à réfléchir, à tenir votre journal, lire, travailler sur votre développement personnel, affiner vos compétences, aller à l’école ou encore passer beaucoup de temps avec vos proches.
Dans une phase d’expansion, cela signifie avoir des projets ambitieux et élargir ses horizons, rejoindre de nouveaux groupes ou associations, rencontrer de nouvelles personnes, prendre de nouvelles responsabilités et profiter de nouvelles expériences.
Qu’arrive-t-il dans votre vie quand vos décisions sont discordantes par rapport à votre cycle actuel ?
Qu’arrive-t-il à un courtier dont les décisions sont discordantes vis-à-vis du marché ?
Des problèmes surviennent également quand nous restons bloqués trop longtemps dans une phase.
Une phase de contraction prolongée peut mener à la dépression (aussi bien en bourse que dans votre vie personnelle).
De même, une phase d’expansion prolongée peut générer stress et anxiété.
La vie nécessite des cycles d’efforts et de repos ─ c’est ce qui nous rend plus forts.
Que demande votre vie en ce moment ?
Devriez-vous vous contracter ou vous étendre ?
Est-ce le moment de vous réinventer en privé ou de vous exprimer en public ?
Article original écrit par Steve Pavlina.
