Le développement personnel pour les gens intelligents

Le parcours spirituel du véganisme

Pendant que j’écris cet article, cela fait plus de 18 ans que je suis végétalien (et végétarien depuis 22 ans). J’ai déjà écrit sur ma transition vers le végétalisme, chose que j’ai faite pendant les années 1990. Cette fois, je compte partager avec vous quelques pensées et sentiments sur ce à quoi ressemble le fait d’être végétalien en contraste avec le fait de devenir végétalien, surtout en ce qui concerne le fait de vivre dans un monde non végétalien.

Perspectives et attitudes

Je vois les animaux comme de beaux êtres vivants. Moi je ne les considère pas comme des produits, des articles de consommation ou des outils de divertissement. Aussi je ne veux pas m’associer à eux par la force, le contrôle ou la violence. Et je pourrais bien les dominer et accaparer leur chair, leurs œufs et le lait qu’ils produisent comme beaucoup d’humains le font, mais je choisis de ne pas le faire. Cela justifie ma transition vers le végétalisme. Ce n’est pas le genre de relations que je désire entretenir avec les animaux de ce monde.

Je préfère cultiver une attitude plus pacifique et affectueuse envers les animaux. Je les considère comme une extension de ma famille. Ils sont mes frères et sœurs, des compagnons de vie qui partagent avec moi un voyage sur cette terre.

Ma relation avec une femelle colibri

Une femelle colibri vit dans un arbre à l’extérieur de mon bureau. Presque tous les jours, j’entends le bruit de ses ailes alors qu’elle vole dans les airs près du nid qu’elle s’est construit. Je ne peux pas m’imaginer voler ses œufs — ou ceux de quelque autre oiseau — pour en faire mon petit-déjeuner.

Oui, elle est d’une espèce différente, mais elle demeure ma sœur. À mes yeux, elle est belle… précieuse… magnifique. Je suis ravi d’entrer en contact avec elle. Je me sens honoré qu’elle ait choisi de s’installer si près de moi. Sa présence illumine ma journée. Parfois, elle émet de petits bruits. Parfois, je lui parle. Nous ne comprenons peut-être pas le langage l’un de l’autre, mais d’une manière ou d’une autre, nous nous comprenons toujours. C’est une partie des biens faits du végétalisme.

Son corps entier pèse quelques grammes. Mon cerveau est plus complexe que son petit cerveau d’un gramme. Cela pourrait me conduire à la regarder avec un air de supériorité, mais cela ne serait en fait qu’une forme d’ignorance. Comment puis-je me sentir supérieur pendant qu’elle flotte et plane si gracieusement dans les airs alors que je reste collé au sol ?

Même avec son petit corps et son petit cerveau, elle possède une meilleure ouïe et une meilleure vue que moi. Elle est capable de voir la lumière ultraviolette. C’est l’un des plus petits oiseaux de la terre, et pourtant, elle vole plus vite que le plus rapide des humains ne peut courir. Ses ailes battent 70 fois par seconde. Elle est capable de voler de côté et même avec la tête orientée vers le bas. Elle se souvient de chaque fleur sur laquelle elle s’est une fois posée, et elle peut prédire avec précision quand chacune des fleurs lui fournira plus de nectar.

Vous trouvez cela impressionnant ? Sachez qu’elle se pose sur environ 1 000 fleurs par jour. Beaucoup de plantes dépendent d’elle pour la pollinisation. Pour prétendre être plus ingénieux qu’elle, j’ai un long chemin à faire pour le prouver. Plus tôt cette année, j’ai passé une semaine dans une petite ferme du sud de l’Espagne avec une chienne, des poulets et des chevreaux. J’adorais entrer en contact avec ces animaux et c’est pour cela que j’ai fait ma transition vers le végétalisme. Passer du temps avec eux était agréable et fortifiant. Je suis fasciné par la beauté, l’intelligence et l’élégance des animaux, y compris ceux que les hommes transforment en produits.

Cela m’attriste profondément que d’autres humains puissent si facilement rejeter la nature merveilleuse de ces magnifiques êtres, les traitant comme de simples objets à manipuler dans une assiette — comme des espèces plus faibles à dominer et à contrôler. Rien qu’aux États-Unis, environ 10 milliards d’animaux sont tués chaque année par l’homme pour servir de nourriture. Comment puis-je fermer mon cœur à autant de douleur ? Je ne puis le faire. C’est vraiment douloureux.

Relation avec d’autres êtres humains

Mes relations avec les animaux affectent sensiblement mes relations avec les autres personnes sur a ceux qui n’ont aucune notion sur le végétalisme. Ou qui n’ont aucune transition vers le végétalisme.

Transition vers le végétalisme et ma relation avec les autres personnes

J’ai beaucoup de mal à me rapprocher et à partager une intimité sincère avec des personnes qui estiment avoir le droit de traiter les animaux comme des produits à manger ou à porter. Même après tant d’années à explorer ce chemin, je trouve toujours de tels comportements douloureux et stressants à observer. Je ressens de la tristesse et de la déception lorsque je vois des gens traitant les membres de ma famille élargie comme de vulgaires articles consommables. C’est comme être dans une famille en guerre contre elle-même.

Il me semble irréaliste d’éviter complètement de telles personnes, et je n’ai aucune envie d’aller en guerre contre elles, mais leur attitude violente envers les animaux m’empêche vraiment de voir leur beauté, leur élégance et leur intelligence comme je peux si facilement le faire avec les animaux. C’est ma transition vers le végétalisme qui m’a transformé ainsi.

Je me considère comme une personne sociale et j’aime bien établir des liens avec des amis, mais je trouve difficile de cultiver des amitiés profondes avec de nombreuses personnes en raison de la façon dont elles considèrent l’extension de ma famille. Cela me pousse à garder généralement de telles personnes à distance. Je limite mon exposition à leurs attitudes et perspectives. Lorsque je suis trop exposé à leurs pratiques, cela me blesse.

J’aime beaucoup qu’il y ait de l’honnêteté et l’intimité dans mes relations, mais il est risqué de partager mes vrais sentiments avec les autres. Exprimer mes sentiments à l’égard des animaux peut être perçu comme un affront par ceux qui en font des produits de consommation. Certains ressentent alors un désir de vengeance. Certains y ont réagi.

Je préfère ne pas suivre les gens (non végétalisme) sur cette voie, alors j’ai tendance à me retirer aussi bien des situations que des amitiés, qui semblent présenter un risque d’en arriver là. Je fais de mon mieux pour permettre à ces gens d’oublier que j’existe.

Les gens savent bien sûr que je suis végétalien, mais ils ne se rendent généralement pas compte à quel point je me soucie des animaux. Je les laisse penser que le fait de les observer manger des animaux ou porter leur peau ne m’affecte pas, même si ce n’est pas le cas. Avec une fréquence de contact suffisamment faible et une décontraction suffisante dans la connexion, cette illusion peut souvent être maintenue pendant plusieurs années. Toutefois à long terme, s’ils ne coupent pas les ponts en premier, je finis par le faire.

J’ai véritablement du mal à me soucier d’une personne qui entretient une relation violente avec d’autres êtres dont je me soucie. Il m’est plus facile de lâcher prise et de recommencer à zéro avec quelqu’un d’autre. Bien sûr, ces connexions semblent un peu creuses. Elles me donnent l’occasion de socialiser, mais elles ne sont pas très satisfaisantes, alors je ne fais pas beaucoup d’efforts pour les maintenir. Un lien fortuit s’estompe, mais je ne perds rien d’important. Une autre relation se crée dans les brefs délais, mais je n’acquiers non plus rien de substantiel.

L’amour

Bien sûr, mes relations avec les autres êtres humains présentent une autre facette ; une facette beaucoup plus positive et qui vient plus qu’équilibrer la balance. C’est la possibilité de vivre un amour profond et durable avec une végétalienne qui voit les animaux de la même façon que moi. C’est le cas avec ma petite amie avec qui je suis depuis plus de 5 ans. C’est une pure joie d’être en couple avec elle. Chaque fois que je la vois, mon cœur bat d’excitation. Je suis extrêmement reconnaissant pour sa présence dans ma vie.

C’est incroyablement beau d’être en relation avec une personne qui voit ce que je vois et ressent ce que je ressens, quelqu’un qui lutte avec les mêmes défis (le végétalisme) et supporte les mêmes peines et déceptions. Quand je commence à parler de son esprit non violent, mes boucliers tombent, mon cœur s’expose nu à elle, et je ne peux m’empêcher de ressentir un amour intense pour elle. Elle m’aime profondément aussi, mais pas moi seulement. Elle aime aussi les autres membres de ma famille que sont les animaux, et elle les traite avec révérence et respect. Du coup l’amour que je ressens pour elle est décuplé.

J’en suis venu à me rendre compte qu’il est impossible pour quelqu’un de m’aimer vraiment s’il n’aime pas les animaux. Il est impossible pour quelqu’un d’être véritablement ami avec moi s’il n’aime pas les animaux.

Ceux qui commercialisent leurs relations avec les animaux commercialisent également leur relation avec moi. Je ne peux, au mieux, être qu’une connexion occasionnelle pour de telles personnes. Si elles ne sont pas en mesure de voir la beauté et la majesté d’un oiseau, d’une vache ou d’un porc, elles ne pourront pas me voir non plus. Je ne saurais supporter trop d’attention de la part des gens qui ne me voient pas. Je préfère me délecter de l’amour de ceux qui peuvent me voir… parce qu’ils voient toute ma famille, et c’est uniquement dans ce contexte que je peux être vraiment vu.

Ce sont des aveux difficiles à faire. Mon cœur a bien envie de tendre la main et de se connecter avec d’autres gens — avec tout le monde. Il souhaite faire partie de l’humanité, être traité comme un membre précieux de la famille humaine, être un initié plutôt qu’un étranger. Cependant, je ne peux pas sacrifier ma relation avec ma grande famille en me rangeant du côté d’autres humains dans leur guerre actuelle contre le reste de la famille. Mon allégeance va à la grande famille, pas à la petite.

Dans mon cœur, j’aspire vraiment à une transformation globale de la façon dont les humains voient les animaux. J’aspire à vivre dans un monde qui reconnait la beauté, l’élégance et l’intelligence des autres espèces. J’ai hâte de voir les humains s’abstenir honorablement d’utiliser leur force supérieure contre les membres de la famille qui n’ont aucun moyen de se défendre. J’aspire à la fin de la guerre contre les animaux. Je désire ardemment voir le jour où je pourrai dire : « Je suis humain », sans en avoir honte.

Je peux encore ressentir la paix dans le monde tel qu’il est, mais pour y parvenir je dois d’abord le réduire. Le réduire à juste moi et ma petite amie… à juste moi et le colibri… à juste la beauté, l’élégance et l’intelligence que je vois dans ce moment. Je peux profiter de moments intemporels où il n’y a pas de violence, pas de réduction de la vie à l’état de produit, pas de déconnexion — seulement l’harmonie et l’unité. Pendant ces moments, je peux respirer.

Article original écrit par Steve Pavlina.

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